Les agglomérations françaises sont aujourd'hui caractérisées par un étalement et une spécialisation des espaces. Les fonctions urbaines sont dispersées sur un territoire de plus en plus vaste : habitat en zone périurbaine, services administratifs et économiques en centre-ville, activités commerciales en périphérie, grands équipements au bord des agglomérations...
Grâce à la motorisation croissante des ménages, les citadins se déplacent volontiers en voiture pour aller travailler, étudier, faire leurs achats ou se divertir. Une tendance d'autant plus forte qu'on s'éloigne des centres villes.
La voiture est devenue aujourd'hui l'outil préféré et indispensable de la population.
La ville ne cesse donc de s'étaler, les trajets de s'accroître, le parc automobile de se multiplier. Pollution, coûts des infrastructures, embouteillages, déperdition d'énergie, inégalités sociales liées à la possibilité de posséder une - voire deux - voitures, etc., la liste est longue des problèmes que pose la croissance du trafic automobile dans les villes françaises. Le Plan de Déplacements Urbains (PDU), créé en 1982, constitue l'outil qui doit gérer ces problèmes aigus.
Le PDU, un document d'urbanisme, va imposer aux villes une planification, une organisation et une mise en place des objectifs en matière de déplacements urbains. Il a ainsi pour but de gérer les transports individuels, collectifs, de personnes ou de marchandises. Il va ainsi permettre de régler, de réguler et d'assainir les flux au sein de la ville.
[...] L'automobile est apparue à la fin du XIXème siècle et dès le début du XXe siècle on commence à se préoccuper des problèmes induits. Les ingénieurs chargés de la voirie vont alors tenter d'adapter cet espace, en mobilisant les outils techniques existants mais aussi en concevant d'autres : voies piétonnes, trottoirs, éclairage des rues, organisation de la circulation, techniques de revêtement, sens uniques, feux tricolores, principe de giration aux ronds-points, intersections dénivelées (...)
[...] Pour éviter l'asphyxie des villes, il faut une politique globale de régulation. Il ne faut plus réduire le problème de la circulation et des déplacements au trafic exclusif des véhicules particuliers. Mais cette insertion dans les documents d'urbanisme permet également une cohérence dans la politique des villes. Les documents ne vont plus pouvoir être en contradiction les uns avec les autres : toute modification d'un document de la chaîne entraînant une obligation de mise en conformité des autres documents. Le Plan de Déplacements Urbains est donc une démarche de planification sur 10 ans, qui impose une coordination entre tous les acteurs concernés, pour élaborer un projet global en matière d'aménagement du territoire et des déplacements. [...]
[...] La loi du 30 décembre 1982 d'orientation des transports intérieurs (LOTI) est la première à mettre en place le plan de déplacements urbains. La LOTI prévoyait en son article 28 que le périmètre de transports urbains était doté par son autorité responsable- les autorités organisatrices des transports urbains (AOTU) d'un PDU. Les AOTU ont reçu la charge de définir, financer et organiser les transports publics réguliers de personnes à l'intérieur des PTU. Ce nouveau plan a pour but d'organiser les transports, la circulation et le stationnement afin de rationaliser l'utilisation de la voiture et d'assurer la bonne insertion des piétons, des véhicules à deux roues et des transports en communs. [...]
[...] Ce plan va être repris par la suite par de nombreux concepteurs. Les années 1970 sont marquées par l'étalement urbain et la généralisation de la voiture qui a été alors perçue comme un outil de déplacement. Elle est entrée dans la consommation de masse. S'en suivent des problèmes de congestion que les autorités publiques ont voulu gérer avec l'adoption de plans de circulation en 1971. Ceux-ci privilégient un mode de transport par rapport à un autre, à savoir le transport le plus rapide dans toutes les directions. [...]
[...] une perspective de développement durable. Désormais, les PDU prônent l'équilibre durable entre les besoins en mobilité et accessibilité, la protection de l'environnement et la préservation de la santé. Le PDU a donc évolué avec la société et les impératifs de son temps. Ainsi, dans les années 1980, le principal souci était le transport au sens strict : comment faire circuler les véhicules, faciliter la circulation entre la banlieue et le centre-ville, éviter les embouteillages etc. Le souci était purement logistique Puis, les notions de protection de l'environnement et de développement durable ont commencé à être prises en considération et cela a affecté le PDU : il a fallu que la rationalisation du transport et de la circulation prenne en compte ces nouveaux impératifs. [...]
[...] Evolution législative La création du PDU s'inscrit dans une grande lignée de lois relatives au déplacement. Le PDU s'est donc étoffé peu à peu. Les grandes dates de la planification des déplacements dans les territoires 30 décembre 1982 : loi d'orientation des transports intérieurs (LOTI) Droit au transport, intermodalité, premiers plans de déplacements urbains 2 mars 1982 : loi relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions Libre administration des collectivités territoriales. 4 février 1995 : loi pour l'aménagement et le développement du territoire (LOADT) Schéma national d'aménagement et de développement du territoire, schémas sectoriels, dont schémas directeurs d'infrastructures de transports, notion de pays 30 décembre 1996 : loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (LAURE) Obligation pour les agglomérations de plus de habitants d'élaborer un PDU soumis à enquête publique 25 juin 1999 : loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire (LOADDT) Volet territorial du contrat de plan, schémas de services collectifs, projets et chartes de territoires, contractualisation territoriale 12 juillet 1999 : loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale Communautés d'agglomération et communautés urbaines obligatoirement détentrices de la compétence transports, automatiquement autorités organisatrices de transports urbains. [...]
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