Implicitement, la référence à l'aridité engage une réflexion sur l'eau et les hommes, une bien classique question géographique. Comme première nécessité vitale (la formule est de Jean Brunhes, 1942), l'eau, par sa géographie, semble désigner la localisation des établissements humains et leur forme (continuité et discontinuité spatiales). M. Sorre (1952) invitait, plus tard, à rapprocher les deux cartes fondamentales de l'eau et de la population pour saisir la "plus forte suggestion géographique". Plus près de nous, P. Gourou (1972) désignait les "techniques d'encadrement" (civilisations) comme base descriptive fondée sur les orientations choisies et mûries par les sociétés en matière d'organisation de l'espace et d'exploitation des milieux. Depuis, quelques thématiques d'importance se sont imposées autour de la concurrence géopolitique ou économique qui a pu s'établir, depuis longtemps parfois, mais que les géographes traitaient peu. Avant que survienne une interrogation plus générale sur le développement durable qui met l'accent sur la rareté de ce "bien commun". Cette évolution, rapidement retracée, de la manière dont les géographes ont traité la question de l'eau du point de vue de la géographie humaine, suit banalement l'évolution générale de la discipline (...)
[...] La zonalité s'y efface pour laisser la place à des types régionaux devant leur aridité à des facteurs atmosphériques assez différents (abri atmosphérique avec anticyclone permanent ; abri continental ; hautes pressions littorales sur eaux froides etc.). Revoir le cours de climatologie. NB : le principe de construction des diagrammes ombrothermiques reprend le schéma simple établi par Gaussen d'une représentation graphique à deux échelles avec P = 2T de température représentés comme 20 mm de précipitations parce que 40 mm de précipitation par de température moyenne colle bien avec la limite du déficit hydrique). [...]
[...] D'autres (Amazonie, Antarctique) ne le sont pas ! Si l'on s'en tient à l'aridité climatique, une autre précaution s'impose : le rapport à la chaleur. La chaleur provoque l'évaporation dans certaines conditions et, avec la chaleur, les besoins en eau augmentent. Mais l'aridité n'est pas synonyme de sécheresse qui ne se limite pas à certaines régions chaudes mais peut intervenir 4 épisodiquement sans pour autant faire passer à l'aridité. La sécheresse peut aussi concerner des régions froides au moins saisonnièrement (Asie, Amérique du Nord). [...]
[...] L'expression technique d'encadrement est préférable, à ce titre, au concept mal commode de civilisation : la première est plus analytique et, partant, explicative ; la seconde est plus ontologique et ouvre le risque de constituer une boîte noire idéologique du type vocation, génie etc. qui n'a pas sa place dans un examen raisonné des situations géographiques. Il ne faudrait pas perdre de vue, en outre, que la question ne se limite pas à la possibilité ou non de telle ou telle forme d'agriculture. [...]
[...] Ensuite, il s'inscrit dans une collection de géographie zonale dont il faut lire avec beaucoup d'attention la préface rédigée par Philippe Pinchemel (la même préface programmatique pour tous les manuels de la collection). Cette approche en géographie qui avait été inaugurée par un article célèbre d'Emmanuel de Martonne dans les Annales de Géographie (1946, n°297, p. a fait long feu. Problème d'échelle ? Problème de généralisation ? Transformation des jeux de facteurs dans l'organisation de l'espace des sociétés ? Sans doute tout cela à la fois. [...]
[...] Déjà en en restant aux types physiques la variété des formes de l'aridité oblige à prévoir une régionalisation. Mais, deux continuités spatiales viennent encore complexifier le traitement de la question mésologique. C'est d'abord la continuité spatiale du caractère d'aridité (non compris les discontinuités océaniques) ; c'est ensuite, et cela n'est pas visible sur la carte, la continuité en dégradé entre l'aride et le non aride qui impose d'inclure les régions arides dans des gradients spatiaux qui interdisent de les traiter isolément. [...]
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