La Méditerranée est une mer intérieure de 2,5 millions de km ², ce qui en fait la plus vaste du monde (ainsi que l'une des plus fréquentées). 500 millions de personnes vivent dans cet espace méditerranéen, qui peut prétendre à une certaine identité. En effet on y retrouve un relief commun : des plaines côtières appuyées sur des plateaux ou des chaînes de montagne, ainsi qu'un climat plus ou moins identique car sec, lumineux et chaud, avec une saison sèche plus ou moins longue et une forte amplitude thermique. Cet espace, délimité par l'olivier, se spécialise surtout dans les productions agricoles tels les agrumes, la vigne... Enfin, pour ce qui est de l'organisation spatiale on remarque une littoralisation (140 millions de personnes vivent sur le littoral) ainsi que la présence de vallées fluviales (Nil, Pô, Rhône, Ebre) et de grandes agglomérations (Barcelone, Marseille, Le Caire). L'espace méditerranéen peut être qualifié d'interface : point ou ligne de contact entre deux systèmes ou deux aires géographiques. On y observe une discontinuité spatiale, différentes formes d'échanges et de relations. Ainsi, en terme de discontinuité, la Méditerranée semble s'étendre telle une fracture entre le Nord et le Sud. En quoi peut-on dire que l'espace méditerranéen est le reflet des inégalités Nord/Sud ? Pour répondre à cette question, nous étudierons dans un premier temps les différents aspects qui constituent la fracture Nord/Sud, avant de soulever le fait que même dans les relations Nord/Sud transparaissent les inégalités, et enfin qu'il n'existe pas un mais DES espaces méditerranéens.
L'espace méditerranéen peut être considéré comme une rupture entre le Nord et le Sud si on prend en considération les points de vue démographique, économique et du développement.
Tout d'abord, on observe dans cet espace méditerranéen des dynamiques démographiques divergentes. En effet, la croissance moyenne annuelle supérieure à 2% des Pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée (PSEM) contraste avec l'atonie démographique des Pays du Nord. Il est prévu que la population continue de croître de la sorte à l'avenir dans les PSEM, ce qui crée bon nombre de problèmes. En effet, la population est trop jeune, et des difficultés se posent alors en ce qui concerne les études, l'emploi, etc.. Le Maroc est notamment touché par ce phénomène, avec une très grande partie de sa population inférieure à... 15 ans ! (...)
[...] Au travers de cette étude, nous nous rendons compte que le tourisme est un véritable atout pour le développement du Sud Il entraîne de fortes rentrées de capitaux, permet de nombreux emplois parfois il parvient même à rétablir la balance économique. Mais le tourisme contribue à l'urbanisation littorale et se dispute avec l'activité agricole les bons sols et l'eau ! Ainsi, pour envisage un développement durable, le tourisme va devoir être envisagé d'une manière différente ou bien les PSEM devront compter sur autre chose pour assurer le maintien d'une économie déjà instable ! [...]
[...] L'activité portuaire notamment a été relayée par des industries de haute technologie. Le PIB industriel y est élevé. Ensuite il existe des espaces du mal-développement. Un fossé sépare ces Etats de ceux énumérés précédemment. Même si la Tunisie est parfois regardée comme un nouveau pays industriel, le seul Etat a pouvoir être qualifié de relative puissance industrielle est la Turquie, aux portes de l'U.E. La principale source de devises, pour la majorité des PSEM, est le tourisme. Les flux de touristes sont concentrés sur le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Turquie. [...]
[...] En ce qui concerne les flux Nord-Sud, ce sont des flux de produits manufacturés à haute valeur ajoutée (automobiles, machines-outils Pour terminer, notons la forte polarisation géographique des flux marchands. Le Maghreb effectue plus de 60% de ses exportations avec l'U.E. Il n'y a que très peu d'échanges Sud-Sud. Dernièrement, le retard économique de nombreux PSEM est dû à la faiblesse des investissements étrangers. Au contraire de ce qui se passe entre le Mexique et les Etats-Unis, les PSEM n'attirent que peu les FMN européennes. [...]
[...] En conclusion, l'espace méditerranéen apparaît réellement comme le reflet des inégalités Nord-Sud. C'est le microcosme de toutes les oppositions possibles partout dans le monde (Edgar Morin). Zone de fracture Nord-Sud en raison de divergences de dynamiques démographiques, d'un poids économique inégal et de profondes disparités de développement, l'espace méditerranéen révèle également d'autres inégalités de par les flux qui le traversent. Le volume des échanges, la nature des produits échangés et la polarisation géographique des flux témoigne de profondes disparités. On peut en conclure qu'il n'existe pas UN mes DES espaces méditerranéens : espaces intégrés et développés, espaces du mal-développement et espaces en marge du développement. [...]
[...] Les produits exportés par le Sud sont bruts, et les migrations qui s'y destinent sont culturelles, à la recherche d'un peu d'authenticité. Le Nord émet des produits manufacturés et attire pour de multiples raisons. Il y a donc un véritable fossé entre Nord et Sud. Dans la dernière partie, montrons qu'il n'existe finalement pas un mes DES espaces méditerranéens. Tout d'abord, on peut relever la présence d'espaces intégrés développés. Ce sont majoritairement des Etats à la situation économique et sociale très aisée Il s'agit en fait des espaces méditerranéens de l'U.E. [...]
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