Mare Nostrum l'appelaient les anciens qui signalaient, par là, le caractère conjonctif de la mer Méditerranée, mer située au milieu des terres et servant de "pont" entre elles. Aujourd'hui encore, la Méditerranée sert de lien entre ses rivages et les relie grâce à de nombreux échanges, mais elle ne peut relier que parce que aussi, elle sépare. Elle sépare car elle trace une ligne de partage entre son rivage nord et son rivage sud, et accessoirement entre sa rive est et ses rives ouest (...)
[...] Toutefois, aujourd'hui l'immigration est devenue une question politique de premier plan en Europe. Cela est sûrement dû à la modification de l'identité collective à laquelle sont confrontés les pays européens en raison de ces flux migratoires durables qui changent les compositions ethniques, culturelles, et religieuses, qui plus est, dans un contexte de conflit ouvert entre certains segments de l'aire musulmane et de l'aire occidentale, additionné d'un contexte plus délicat sur le plan économique. Aussi, certaines factions de population relayées par des organisations politiques remettent en cause le droit à l'immigration au point que les gouvernements européens, aujourd'hui, tendent à freiner les entrées (cf loi Sarkozy), tandis que des manifestations de rejet peuvent quelquefois se multiplier. [...]
[...] Le bassin méditerranéen est le premier centre d'accueil touristique. Cela grâce à un potentiel naturel et culturel sans commune mesure, mais aussi en raison de la proximité d'une aire économique très riche productrice de flux, ce dont profite avant tout, les pays développés du nord, mais aussi certains Etats de la rive sud Le bassin méditerranéen accueille 200 millions de touristes, soit 40% des flux mondiaux, ce qui représentent 30% des recettes. Cependant, ce sont les pays de la rive nord qui en tirent le plus de bénéfices : France Espagne Italie Tunisie Egypte Maroc millions de touristes au nord, seulement 17 millions au sud, soit un rapport de 1 à 10. [...]
[...] Cela est dû au fait que c'est l'activité commerciale avec le nord qui nourrit l'essor des villes, une activité par conséquent portuaire. L'urbanisation littorale renforce l'écart avec les zones rurales sises à l'intérieur et exclues des zones d'échanges et de communication, mais exclues aussi des progrès économiques, de l'enrichissement, des influences extérieures, de la réussite. Ces zones peuvent devenir, par conséquent, le lieu de déploiement des réseaux de résistance aux influences extérieures et modernes, les bases arrière du combat contre la modernité. [...]
[...] L'indice synthétique de fécondité est égal, au nord à 1,44 et au sud, à 2,8. Le taux de mortalité est, au nord, de et au sud, de Le taux de mortalité infantile, enfin, s'établit au nord est à et à en rive sud [INED 2009]. A partir de là, la pression démographique qui s'exerce est plus forte au sud et se traduit par une proportion de jeunes plus importante. En effet, la part des moins de 15 ans = 19% au nord, tandis qu'elle est > 30% au sud (elle atteint 45% en Syrie). [...]
[...] Même le tourisme qui est pourtant présent au Maroc, en Tunisie, ou en Egypte ne peut concurrencer le nord en matière d'infrastructures, et pâtit en plus de problèmes récents de sécurité : attentats à Djerba en 2002, attentats en Egypte en novembre 1997, au Caire en Dès lors, il en résulte que la rive sud de la Méditerranée connaît des fragilités économiques que sa rive nord ne connaît pas, auxquelles s'ajoutent des différences en matière démographique. Les contrastes démographiques. De part et d'autre de la Méditerranée, les régimes démographiques ne sont pas semblables. En effet, au nord, depuis longtemps, la transition démographique 2 est achevée et le régime démographique est moderne, tandis, qu'au sud, la natalité ou la fécondité reste plus élevée. [...]
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