Philosophie, Littérature, géographie, voyage, récit, fiction, Afrique du Nord, Voyageurs, civilisation, narrateur, lecteur, pouvoir colonial, politiques, Camus, Gide, Hérodote, interculture, aliénation, occident, orient, préjugés, suprématie de la Cité, envahisseur, Religion
Bien qu'altérée, l'Afrique du Nord préexiste dans ces productions viatiques. Si le récit africain entend être une fiction géographique, il est aussi une représentation politique et un contact avec des personnages appartenant à l'histoire. Est-il alors utile de classer les voyageurs entre ceux qui ont imaginé le vieux continent dans toute sa splendeur exotique, beauté physique et richesse, et ceux qui l'ont trouvé civilisation barbare ? C'est à ce niveau que doivent intervenir les interprétations du lecteur : ce dernier peut-il s'identifier au narrateur et partager les portées de ces stéréotypes et clichés ? Prendra-t-il assez de distance pour déconstruire le récit ? L'histoire, en tant que texte narratif, présuppose un lecteur soucieux de connaître les traits obscurs et cachés du pays visité. Quel est le lecteur idéal visé dans les chapitres africains de l'Enquête ? Est-ce le Grec ou l'Africain ?
[...] Ses récits de voyage servent à ancrer l'idée d'une France au service de l'humanité par le biais de l'entreprise coloniale. Une telle vision perdure jusqu'à Camus, bien qu'il y ait avec Gide, les Surréalistes, Sartre et d'autres écrivains la dislocation relative d'une telle vision paradoxale de l'Occident envers l'Afrique démunie. Le regard interculturel, qui sous-tend les récits européens, se base sur un système de paradoxes. Faut-il l'expliquer par l'aliénation ou le désintérêt envers l'indigène ? Tout simplement, c'est la faute au croisement de regards, à cet espace où l'on se projette, soi-même, positivement et où l'on réfléchit quand même l'autre de manière négative. [...]
[...] Cette imprécision se confond non seulement avec l'effacement de limites au regard de l'Autre, mais avec une reconfiguration d'un espace imaginaire. L'histoire devient un autre point complexe qui peut déterminer ce rapport interculturel. L'on qualifie le père de l'histoire de faussaire et de fabulateur : « He was, and still is, considered the father of history. But improbable taies also abound -Cicero calls them fabulae - and from antiquity he has been accused of lying. » Le regard paradoxal sur l'Afrique du Nord Décrire l'Afrique du Nord suit toujours la recette mensongère d'Hérodote. [...]
[...] Le lecteur prend-il assez de distance pour déconstruire le récit viatique ? Bien qu'altérée, l'Afrique du Nord préexiste dans ces productions viatiques. Si le récit africain entend être une fiction géographique, il est aussi une représentation politique et un contact avec des personnages appartenant à l'histoire. Est-il alors utile de classer les voyageurs entre ceux qui ont imaginé le vieux continent dans toute sa splendeur exotique, beauté physique et richesse, et ceux qui l'ont trouvé civilisation barbare ? C'est à ce niveau que doivent intervenir les interprétations du lecteur : ce dernier peut-il s'identifier au narrateur et partager les portées de ces stéréotypes et clichés ? [...]
[...] Ceci tient lieu de débat dans les études postcoloniales. Les procédés du voyage Notons qu'instruire et plaire sont deux procédés essentiels à tout récit de voyage dévoilant ce regard prophétique qui, après quelques semaines ou mois, peut expliquer amplement le monde inconnu (exotique). Entend-il instruire quel type de destinataire ? Parler au lecteur occidental et lui révéler les fonds d'un Maroc dit oriental et obscur constitue l'identité du rapport auteur-lecteur. Même chose pour le lecteur oriental. Quant à leur intention de plaire, cela se base sur des préjugés redoublés d'une fabulation millénaire. [...]
[...] « La religion du Christ s'était frayé sa voie avec lenteur ; c'était, avant tout, un Être moral à qui il avait été recommandé de ne pas tirer l'épée. » Si l'invasion arabe, précisément les tribus hilaliennes en 1050, est à analyser, elle se réduit à la quête de l'or, des terres fertiles et des femmes à posséder. La recherche du matériel l'emporte sur le spirituel, ne serait-il pas là le mobile de tout récit - plus ou moins analogue à l'invasion symbolique ? Faut-il alors entendre la résistance locale devant l'expansion étrangère comme des actes barbares ? Somme toute, le récit s'avère une occupation plus virulente. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture