Les secteurs d'activités socioprofessionnelles de Colin Clark (primaire, secondaire, tertiaire) n'ont de pertinence que dans les sociétés ou la division du travail est équilibrée entre ces trois secteurs. Aujourd'hui, cette répartition en trois secteurs est devenue en grande partie obsolète vu les mutations rapides qui affectent l'organisation de la production industrielle. Aujourd'hui, l'industrie englobe non seulement la production de biens matériels mais aussi celle de biens immatériels (ex : les logiciels). Le mode de fabrication même mute : la robotisation induit la disparition rapide des emplois de faible qualification. L'industrie se technicise de plus en plus. Ainsi les frontières entre secteur secondaire et tertiaire deviennent floues, insaisissables.
L'imbrication entre le secondaire et le tertiaire est telle qu'on parle de système productif pour caractériser cet ensemble complexe de liens qui concourent à mettre sur le marché de biens commercialisables. La notion d'industrie perd de sa netteté. Mais il reste des unités de production (PME, moyennes industries).
(...) La marginalisation de l'Etat - L'interventionnisme a été un trait caractéristique de l'industrie française (Cf. grandes opérations d'aménagement du territoire). L'Etat est un rouage essentiel dans les mécanismes d'orientation de la politique industrielle. L'objectif est de moderniser l'appareil productif pour l'adapter à l'ouverture du marché, après une longue période de protectionnisme. En conséquent, il développe une politique industrielle de soutien à l'industrie nationale tout en se soumettant aux règles de la concurrence extérieure (mobilisation du secteur bancaire).
Les politiques d'aménagement donnaient à l'Etat les moyens de rechercher une meilleure répartition des activités industrielles sur le territoire (décentralisation industrielle, industrialisation de l'ouest, modernisation portuaire).
La crise mondiale a ébranlé ce système. Les politiques visent essentiellement le court terme. Après l'élection de François Mitterrand, on a pu assister à la nationalisation des plus grands groupes industriels ce qui a permis à l'Etat de contrôler les branches stratégiques. Mais ces entreprises souffrent d'un déficit. La perspective de constitution d'un marché unique européen interdit à l'Etat de poursuivre une politique d'intervention et d'aide aux entreprises qui faussent les règles de la libre concurrence. Les rapports de l'Etat au système productif ont changé de nature. La stratégie des firmes françaises est commandée par la mondialisation mais les industries sont-elles pour autant déconnectées du territoire national ? (...)
[...] Nombreuses friches industrielles. Qualification moyenne, tradition de qualification professionnelle courte. Les effets frontaliers commencent à s'y faire sentir. - Type Bassin Ouest. Industries tayloriennes. Industries d'armement. Qualification en progression à partir des villes universitaires. - Type Midi. Sous industrialisation héritée. Industrie dans les grands pôles urbains à partir d'impulsions étatiques. (hautes technologies, aéronautique, complexes industrialo-militaires). [...]
[...] L'avant port Ouest en eau profonde permet d'accueillir les super pétroliers pour le site de raffinerie Total. Les chocs pétroliers et la crise sidérurgique ont remis en question ces réalisations. La réduction de la production d'acier a entraîné le déclin de Valenciennes et de la Lorraine car l'essentiel de la production (quoique diminuée) s'est concentrée sur Usinor Dunkerque. Au niveau énergétique, la centrale nucléaire de Gravelines a été construite en 1975 sur le littoral. Toutes ces crises ont aboutit à classer Dunkerque en pôle de reconversion en 1984 ce qui a poussé l'Etat à faire pression sur Péchiney pour y implanter la plus grande usine d'aluminium du pays, alimentée par la centrale nucléaire. [...]
[...] Mais les problèmes se multiplient (populations réticentes depuis la catastrophe de Tchernobyle tente de bloquer les projets). ♠Dans le domaine de la grande industrie, le fordisme n'est arrivé en France que de façon tardive. La période de forte croissance du fordisme a coïncidé avec la période de forte croissance de l'équipement des ménages. La localisation de la grande industrie se fait dans les zones d'excédent de main d'œuvre (régions rurales). POINT : Décentralisation d'une production classique : Citroën à Rennes L'usine Citroën de La Janais, au Sud de Rennes s'étend sur 240ha. [...]
[...] La localisation des capitaux étrangers semble obéir à une logique de branche. Les IAA privilégient la facilité d'approvisionnement en produits agricoles (Picardie, Alsace, Champagne Ardenne). Les capitaux industriels se localisent selon le critère de main d'œuvre disponible (Daewoo en Lorraine). Les capitaux concernant la haute technologie se dirigent vers l'Ile de France ou le Sud Ouest. POINT : Les implantations étrangères en France Les pays européens des investissements extérieurs mais les USA investissent 20% des IDE en France. L'UE tend à devenir un marché unifié pour les capitaux. [...]
[...] Les contraintes s'accentuent sur les Etats (FMI avec ses Rounds, OMC) dont la marge de manœuvre s'amenuise. L'ancrage territorial a perdu de sa puissance : les grands groupes délaissent la France pour l'étranger où 65% du PNB s'effectue. POINT : Mondialisation et fusions d'entreprises La fusion Péchiney (France), Algroup (Suisse), Alcan (Canada) résulte d'une entente entre ces trois groupes pour mettre en commun leurs capacités de production et parvenir ainsi à la première place mondiale. Péchiney a le monopole de la production d'aluminium en France mais réalise son chiffre d'affaire dans l'emballage. [...]
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