Sud Liban, occident, orient, guerre froide, états-unis, Fedayin, Moudjahidine, chiisme, chiite, sunnite, Irak, Iran, Hezbollah, ayatollah, Téhéran, Pahlavi, Shah, Savac, Koweit
Les rapports entre l'Iran et l'Europe sont une vieille histoire. Si l'on met de côté les guerres médiques qui avaient opposé les Grecs aux Perses début du Ve siècle av. J.-C (1), la Perse est loin de représenter pour l'Occident un ennemi aussi irréductible que le monde arabe (2). Alexandre le Grand en est la meilleure illustration. A travers ses victoires militaires il se voulait l'initiateur d'une civilisation fondée sur l'harmonie entre les modes de vie d'Orient et d'Occident.
[...] Notre époque n'a pas échappé à ce processus, malgré un contexte de Guerre froide est-ouest favorable à une géostratégie basée sur une politique de la domination commencée en 1953 lorsque gouvernement socialiste de Mossadegh, dirigeant un régime parlementaire, menace de nationaliser les champs pétrolifères iraniens. Une opération militaire américaine réinstalle alors la dynastie du Shah. Ce dernier, au bout de quelques décennies de règne, est à son tour menacé. Les « Moudjahidin du peuple », organisation créée en 1965 prônant une guérilla urbaine, représentaient alors une alternative valable pour les Iraniens longtemps opprimés par l'implacable service de renseignement du Shah, la Savac. [...]
[...] Le stratège Poutine aurait pu régler la question en unissant ses forces et celles de ses alliés à celles de son nouvel allié, un Erdogan fulminant face à la genèse d'une incroyable puissance kurde aux frontières turques. Ainsi pour cet excellent tacticien, balayer la Syrie de toute présence américaine semblait un jeu d'enfant. Or il n'a jamais tenté d'aider le pouvoir syrien à reconquérir le nord du territoire. Par ailleurs diverses idées de projets gaziers et pétroliers, à travers la Syrie, sont en chantier. L'ensemble des parrains de la guerre syrienne devraient pouvoir en profiter. [...]
[...] Forts d'un discours antisioniste qui raisonne à travers le monde arabe, les Ayatollahs développent une puissance chiite au voisinage immédiat d'Israël. Le Hezbollah, organisation chiite, s'installe au Sud-Liban alors occupé par l'armée israélienne. L'Iran affiche sa détermination à défier ses nouveaux ennemis et entend. Le bras armé arabe de Téhéran répond largement aux ambitions de ses concepteurs en bouleversant le contexte libanais. En 2000 il bouscule une première fois en chassant Tsahal de la « ceinture de sécurité » décrétée par l'Etat hébreu au Liban. [...]
[...] Le peuple iranien finit par descendre en masse dans les rues. La police et l'armée, impuissantes face aux vagues interminables de manifestants, sont rapidement débordées. La dynastie des Pahlavi et finalement déposée. Le Shah, sa famille et la plupart de ses amis parviennent à rejoindre les Etats-Unis. Mais nombre de ses cadres n'ayant pu échapper à la vindicte populaire sont pendus et exhibés dans des chambres froides. Se pose logiquement ici la question de l'énigmatique accueil de l'Ayatollah à Paris, alliée stratégique traditionnelle des É.-U . [...]
[...] En changeant la donne au Liban, le Hezbollah répondait parfaitement aux attentes de ses concepteurs. Quant à la République islamique, devenue l'épicentre arabo-persan du chiisme, elle amorce un leadership qui ambitionne de surpasser largement l'influence saoudienne. Dans un Moyen-Orient jusque là zone d'influence exclusivement américaine, la puissance régionale perse se renforcera tout au long des années suivantes. En 1988, l'Irak et l'Iran sortent meurtris du conflit qui les avait opposés durant 8 années. L'Irakien Saddam Hussein, allié des Etats-Unis dans ce conflit, demande une aide financière aux monarchies arabes, qu'il avait protégées de l'ogre iranien. [...]
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