La Méditerranée constitue un espace de clivage en même temps que de contacts entre les Etats de ses rives : clivage entre le Nord et le Sud, avec de considérables écarts de développement, mais aussi de différences de civilisation qui ont longtemps entretenu des rapports difficiles. Aujourd'hui, l'importance des flux de populations, de migrants comme de touristes, fait de la Méditerranée un espace de projet où peuvent s'inventer de nouvelles manières de penser les relations Nord-Sud.
La Méditerranée, étymologiquement « la mer du milieu des terres » est la mer portière de l'Atlantique, entre l'Europe méridionale, l'Afrique du Nord et l'Asie occidentale, elle communique avec l?océan Atlantique via le détroit de Gibraltar, et, depuis le percement du canal de Suez avec la mer Rouge. L'espace méditerranéen, quant à lui, désigne l'ensemble des pays dont le point commun est la proximité avec la mer méditerranéenne.
Une interface est une zone de contacts entre deux milieux, deux systèmes. Le Sud concerne la majeure partie de la planète et de ses habitants, il regroupe les pays pauvres et confrontés à des difficultés de développement. Le Nord est en revanche la zone qui regroupe les pays les plus puissants et les plus développés économiquement du monde (...)
[...] De plus, les pays du nord de l'espace méditerranéen exporte de manière importante des biens manufacturés et la plupart des flux de capitaux, c'est- à-dire les investissements directs à l'étranger, viennent de cette zone du nord. Le phénomène migratoire L'émigration qui vient de la zone Nord de l'espace méditerranéen se caractérise par des flux essentiellement touristiques : les Européens ont en effet un haut niveau de vie qui leur permet d'être des consommateurs accrus de loisirs et de voyages. B. [...]
[...] De plus, sur la rive Sud, les aménagements sont ponctuels : le tourisme de la rive Sud, plus éloigné des métropoles européennes, s'est développé après la Seconde Guerre Mondiale, de manière très discontinue. Certains Etats ne reçoivent pratiquement pas de tourisme international tels que l'Algérie, la Libye, le Liban, la Syrie, mais le tourisme national y remplit, l'été, les stations de bord de mer. Le Maroc reçoit un important tourisme international, mais principalement à destination du littoral atlantique (Agadir) et des villes de l'intérieur (Fès, Marrakech); son littoral méditerranéen, excentré, n'est que peu mis en valeur. [...]
[...] Ailleurs, le développement reste insuffisant et l'ensemble des pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée sont assimilés au Sud, malgré d'importants contrastes de développement. Contrairement aux pays du Nord (méditerranéens ou non) qui ont achevé leur transition démographique et connaissent un vieillissement de leur population, les pays du Sud sont en cours de transition démographique, parfois en fin de transition, ou ont des politiques natalistes. Leur population est jeune et en forte croissance. On trouve dans l'espace méditerranéen les différentes catégories de pays en développement existantes dans le monde, à l'exception des pays les moins avancés : ainsi, la Turquie peut être qualifiée d'émergente, la Libye et l'Algérie doivent l'essentiel de leur développement à leurs exportations de pétrole, ce sont d'ailleurs des pays membres de l'OPEP. [...]
[...] Un sud dépendant Les échanges économiques et commerciaux Les échanges économiques et commerciaux de la zone Sud vis-à-vis de la zone Nord de l'espace méditerranéen se caractérisent par la dépendance des pays du Sud envers ceux du Nord, puisque ce sont eux qui fournissent essentiellement l'énergie dont ont besoin les Européens. En effet, la Méditerranée représente 30% du commerce mondial des hydrocarbures, l'espace de production est concentré sur trois pays du Sud: l'Algérie, la Libye, l'Egypte, les flux d'énergie se dirigent principalement en direction des pays de l'UE, qui sont majoritairement dépendants en matières d'approvisionnement en hydrocarbures, mais plus riches et plus consommateurs d'énergie. [...]
[...] Une relance de la politique méditerranéenne de l'UE se manifesta avec la tenue de la Conférence de Barcelone (1995) réunissant les Etats des deux rives. Les 27 Etats signataires ( 15 Etats de l'UE et 12 Etats du pourtour méditerranéen) adoptèrent une déclaration instaurant un partenariat euro-méditerranéen comprenant trois grands volets : d'une part une politique de sécurité, une politique économique et financière par la construction d'une zone de libre-échange, et une politique sociale et culturelle par des actions de coopérations décentralisées entre collectivités territoriales, universités. [...]
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