L'intégration différenciée des territoires à la mondialisation

Thèmes abordés

Intégration différenciée, mondialisation, économie nationale, commerce mondial, coopération internationale, inégalités de développement

Résumé du document

Depuis plusieurs décennies, les économies nationales sont ouvertes au commerce mondial et à l'échange mondial de flux. Ces échanges sont aussi bien des échanges de capitaux, de marchandises, d'hommes ou d'information et forment le concept de mondialisation. Toutefois, ce processus demeure différencié selon le territoire, et ce, à toutes les échelles. L'indice de mondialisation donne un aperçu du degré d'intégration de ces territoires à la mondialisation. Il en ressort des disparités et autres inégalités entre ces espaces selon leur intégration dans le commerce mondial. Dès lors, comment se manifeste la hiérarchisation multiscalaire des territoires ? En quoi sont-ils inégalement intégrés à la mondialisation ?

Extraits

[...] L'indice de mondialisation donne un aperçu du degré d'intégration de ces territoires à la mondialisation. Il en ressort des disparités et autres inégalités entre ces espaces selon leur intégration dans le commerce mondial. Dès lors, comment se manifeste la hiérarchisation multiscalaire des territoires ? En quoi sont-ils inégalement intégrés à la mondialisation ? Nous commencerons par étudier les territoires parfaitement intégrés à la mondialisation, puis nous nous intéressons à la marginalisation de ceux qui le sont moins en adoptant un champ d'étude multiscalaire à chaque fois. [...]

[...] Certains territoires bénéficient de nombreux atouts leur permettant de s'insérer durablement dans la mondialisation, tandis que d'autres s'en trouvent privés, ce qui les marginalise et est source d'inégalités de développement pour ces territoires. Ce phénomène de différenciation s'observe à toutes les échelles, globale et locale. Toutefois nous pourrions nous demander si le fait que la mondialisation soit un processus mouvant ne pourrait pas laisser une chance d'insertion à ces territoires isolés. En effet, les territoires peuvent perdre ou gagner en attractivité en fonction de leurs atouts et défauts du moment, et nous pourrions voir dans l'émergence d'organisations de coopération internationale un moyen pour certains territoires de mieux s'intégrer dans la mondialisation. [...]

[...] C'est ainsi que ces territoires génèrent les trois quarts des flux commerciaux, en particulier depuis l'intensification des échanges de marchandises par voie maritime, grâce notamment à la conteneurisation. En d'autres termes, à l'échelle locale, certains territoires sont particulièrement reliés au réseau de mondialisation. D'une part, la littoralisation, c'est-à-dire la concentration des activités sur les littoraux, renforce l'intégration de ceux-ci dans la mondialisation. On y trouve notamment de nombreuses zones industrialo-portuaires (ZIP) par où transitent de nombreuses marchandises, comme celle du Havre et son terminal pétrolier par exemple. [...]

[...] 84 milliardaires vivent par exemple à New York alors que 1,8 million de leurs concitoyens sont pauvres. Il y a donc des inégalités d'intégration à la mondialisation à toutes les échelles. L'instabilité politique ou encore le manque d'accès à l'éducation auxquels s'ajoutent les défauts que nous avons déjà vu sont autant de facteurs répulsifs pour les FTN qui ont besoin d'accessibilité et de main-d'œuvre qualifiée, et qui ne viendront donc pas s'installer sur ses territoires alors qu'elle pourrait accroître leur attractivité. En conclusion, la mondialisation est un processus qui ne s'observe pas uniformément sur le globe. [...]

[...] Néanmoins, certains territoires se trouvent marginalisés et peu reliés au réseau de la mondialisation. De l'Amérique ordinaire à l'Afrique sahélienne en passant par l'Asie centrale, ce sont des territoires manquants d'accessibilité et d'accès à la mer. Leur économie peu diversifiée, l'agriculture y est souvent vivrière. Souffrant la plupart du temps de ne pas avoir accès à la mer et d'être soumis à certaines contraintes naturelles comme les régions montagneuses, ces territoires ne peuvent s'insérer dans le commerce mondial, même si certains y parviennent par l'exportation de matières premières comme le pétrole. [...]