Il y a quelques mois l'on célébrait à Hong Kong les dix ans de la rétrocession à la Chine. Une occasion de faire le point sur ce qui a changé –ou non, dans l'ancienne colonie britannique. Qu'en est–il de son identité ? Les habitants se considèrent-ils maintenant comme des chinois à part entière ? A partir de l'étude de deux ouvrages (« Culture Politics and Television in Hong Kong » de Eric Ma, paru en 1999, et « Hong Kong, China, learning to belong to a nation » de Gordon Mathews, Eric Ma et Tai-lok Lui, paru en 2007), le point sera fait sur la construction de l'identité hong kongaise, ballottée entre la Grande Bretagne et la Chine, et sur le rôle des contingences historiques, des médias, de l'école, et surtout de la politique.
[...] On met l'accent sur l'identité chinoise : histoire de la chine, apprentissage du Putonghua, l'anglais est moins mis en valeur. En 2004 est mis en place le programme I love china visant les plus jeunes : le but est d'encourager le sentiment d'appartenance à la Chine et le respect envers l'hymne et drapeau. D'après des enquêtes conduites de 1996 à 2006, les personnes qui se disent “hongkongaises mais aussi chinoises” et “chinoises mais aussi hongkongaises sont en augmentation. Il y a moins de discriminations envers les immigrés chinois qui ont encore leur accent mandarin quand ils parlent cantonais : auparavant les Hongkongais les traitaient comme inférieurs, mais maintenant ils sont plus sensibles au mandarin car ils se rendent compte que la maîtrise de cette langue leur devient nécessaire pour trouver du travail. [...]
[...] Les médias parlent fièrement des avancées économiques de la Chine, mais tout en continuant de dépeindre un endroit corrompu, au système social injuste, responsable de la pollution de Hong Kong, et dont la population ne sait pas se tenir (comme lors de l'ouverture de Hong Kong Disneyland, où de nombreux reportages montraient le comportement scandaleux des Chinois). Le discours d'opposition des médias est toujours présent, mais il se standardise, poussant les Hong kongais à devenir plus patriotiques. Ainsi depuis le 1er octobre 2004 la télévision diffuse 45 secondes de l'hymne chinois chanté par des enfants. Quid du rôle de l'école ? Dans l'histoire, l'école et les médias ont été les deux institutions sociétales jouant un rôle clef dans la formation de l'identité nationale (Italie, France, Japon de l'ère Meiji, etc.). [...]
[...] L'identité hongkongaise, formation et devenir Introduction : Il y a quelques mois l'on célébrait à Hong Kong les dix ans de la rétrocession à la Chine. Une occasion de faire le point sur ce qui a changé non, dans l'ancienne colonie britannique. Qu'en est-il de son identité ? Les habitants se considèrent-ils maintenant comme des Chinois à part entière ? A partir de l'étude de deux ouvrages Culture Politics and Television in Hong Kong de Eric Ma, paru en 1999, et Hong Kong, China, learning to belong to a nation de Gordon Mathews, Eric Ma et Tai-lok Lui, paru en 2007), le point sera fait sur la construction de l'identité hongkongaise, ballottée entre la Grande-Bretagne et la Chine, et sur le rôle des contingences historiques, des médias, de l'école, et surtout de la politique. [...]
[...] A partir des années 80, le climat économique est nettement moins favorable à l'industrie de la télévision, notamment à cause de la baisse des recettes publicitaires, l'introduction du satellite et l'apparition d'une différenciation de classe entre les Hongkongais eux-mêmes, s'ajoutant aux différenciations sociales et culturelles entre Hongkongais et continentaux. De plus, le contexte politique est celui des discussions sino-britanniques sur les modalités du retour de Hong Kong vers la Chine : la conséquence est que la colonie commence à se re-siniser et à vivre de plus en plus sous l'influence de la Chine continentale. Dans le domaine des médias, le rapprochement a pour effet que les groupes et business men chinois cherchent à s'implanter sur l'île. [...]
[...] Ainsi la télé va entraîner l'industrie du film et de la musique, dans la création d'une culture hongkongaise. Alors que l'on célèbre le Hongkongais, travailleur cosmopolite et civilisé, les immigrés chinois venus à Hong Kong après les années 70 furent stigmatisés dans la conscience commune comme des gens manquant de qualités humaines que le groupe dominant, les Hongkongais, s'attribuaient à eux- mêmes. Les immigrés chinois furent surnommés Ah Chian nom connoté négativement et qui désigne l'immigré venu du continent, sale, malhonnête, et qui n'apporte que des problèmes. [...]
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