La considération d'un point de vue géographique des deux éléments que sont la mer et les hydrocarbures amène une première conclusion relativement grossière : les hydrocarbures, acteurs phares de l'énergie dans le monde sont l'enjeu majeur du 20 et 21e siècle, de ce fait leurs conséquence spatiales sont essentielles dans le système-monde ; quant à la mer cela va sans dire que recouvrant la majeure partie du globe elle en est une composante incontournable. Autrement dit les interactions entre les deux sont pour ainsi dire inévitables, en réalité même les hydrocarbures et la mer entretiennent une relation quasi organique, et cela se traduit à différents niveaux. On peut globalement discerner trois logiques déterminantes dans cette relation : une logique dite « naturelle » en raison des gisements off-shore, une logique dite « dynamique » en raison de l'importance du transport maritime dans le transport des hydrocarbures et de la structuration spatiale qui en résulte, et enfin une logique « négative » en ce qui concerne tous les revers de la relation, c'est-à-dire les problèmes d'ordre géopolitique et environnemental. L'étude se fera donc en trois point : en premier lieu la description des phénomènes constatés, en second lieu leur explication, et en troisième lieu la typologie qui en découle.
[...] Des ports nouveaux ont émergé rapidement sur les voies des pétroliers géants. Les Japonais et les Italiens exploitent particulièrement toutes leurs rades se prêtant aux conditions nécessaires, mais il arrive aussi que l'on aménage une vaste rade à partir d'une digue, artificiellement comme cela est le cas pour Le Havre-Antifer. On constate dès lors que dans cette situation de facteur économique, les ports pétroliers se livrent une concurrence sans merci pour prendre la tête de la région, voire du contient, voire encore du monde, la différence se faisant par la capacité des ports à combiner des avantages techniques et un dynamisme industriel. [...]
[...] Les quantités de pétrole transportées par les navires pétroliers sont énormes : entre 1,5 et 1,9 milliard de tonnes chaque année depuis 20 ans, ces navires sont spécifiques ce sont des tankers. En remontant dans le passé, ce chiffre était de 500 millions de tonnes en 1960 et de 100 millions de tonnes en 1935. La part du transport de pétrole représente en tonnes, suivant les années, entre un tiers et la moitié de l'ensemble du commerce maritime dans le monde. Les navires pétroliers, appelés aussi tankers, peuvent avoir des tailles très différentes. Ils sont classés en fonction de leur capacité de transport mesurée en tonnes de brut. [...]
[...] Les nouveaux concepts de production ainsi que la qualité de réservoir inattendue (gros volume et forte productivité) permettent d'envisager un potentiel important et surtout des coûts de production qui justifient l'engouement actuel pour le pétrole profond C'est dans ce contexte de nouveau défi scientifique et technique pour l'exploration et l'exploitation pétrolière qu'il convient de resituer l'enjeu du pétrole profond. En effet, chercher des hydrocarbures en mer, c'est chercher un bassin sédimentaire mis en place sur la bordure des continents. Les bassins sédimentaires par grande profondeur s'étendent sur 55 millions de km2 dans le monde. Cent fois la surface de la France. Et seulement ont fait l'objet d'une exploration. [...]
[...] Ensuite, pour acheminer du pétrole du Moyen-Orient vers les États-Unis, il est difficile de faire autrement qu'utiliser des navires. Et puis les pipelines ne sont pas à l'abri d'accidents ou même de sabotages. Et surtout, le transport maritime par navires pétroliers permet une grande souplesse : on peut envoyer un type de brut vers une raffinerie qui en a besoin, changer d'avis en cours de route, orienter une production du Moyen-Orient quelques semaines vers l'Europe et ensuite vers le Japon. [...]
[...] Les conflits sont rendus bien plus complexes par le caractère indéterminé de la mer, les revendications en sont bien plus difficilement réfutables que sur le domaine continental régenté par des frontières. Typologie Les gisements off-shore représentent une des potentialités de l'avenir des hydrocarbures, mais leur échelonnage vis-à-vis de la préférence des compagnies dépend en premier lieu de facteurs purement géographiques, il faut en effet que les coûts jusqu'aux produits finis soient rentables par rapport aux prix du baril. Si les progrès techniques ont permis plus de possibilités quant à l'extraction off-shore, c'est surtout la hausse des prix des hydrocarbures qui a avivé l'intérêt des compagnies pour ces gisements, la progression de la mise en exploitation se fait donc par étapes de difficultés supplémentaires à chaque gisement ; c'est plus ou moins la même logique que sur terre. [...]
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