Géographie de la Révolution industrielle

Résumé du document

Le terme de révolution industrielle est utilisé dès le début de l'industrialisation, il renvoie au sentiment ressenti par les contemporains d'être dans une période de changements majeurs et soudains. Le XIXème siècle voit également l'émergence de la notion de patrimoine national, valeur fondamentale des sociétés européennes. L'industrialisation est une phase de mutation économique, sociale et culturelle qui touche en profondeur l'Europe. Du point de vue de l'histoire de la diffusion de l'industrialisation en Europe, on distingue trois phases notables : l'industrialisation de la Grande-Bretagne à partir du début du XVIIIème, puis à partir des années 1780 la diffusion de l'industrialisation se réalise en France et Belgique, et enfin la troisième phase correspond, dans les années 1860 aux moments forts de l'industrialisation en Italie et en Allemagne.

Extraits

[...] L'écart démographique est important : 25 millions de Français contre 8 millions seulement de Britanniques. La France présente néanmoins un profil très différent de la Grande-Bretagne, elle n'occupe pas les mêmes secteurs que l'Angleterre : elle se positionne de façon dominante dans les industries de la soie, du luxe et de la précision, et cela va perdurer au XIXème siecle. Mais un décalage marquant est observable dans d'autres domaines, car la France manque de matières premières comme le charbon, résultant un immobilisme général de la sidérurgie française. [...]

[...] Le premier tronçon de chemin de fer apparaît toutefois entre Naples et Portici en 1835. Malgré tout on ne passe que de 6710 km de lignes en 1831 seulement 9506 km en 1881, progression marginale en comparaison avec les autres puissances d'Europe. Autre élément, les très fortes différences entre le nord et le sud, le nord se développe au détriment d'un sud parfois considéré comme pseudo-colonisé. Dans les années 1880 émerge la triade entre Turin, Milan et Gênes qui alimentera la croissance par la suite. [...]

[...] Entre la fin des années 1790 et les années 1830 les innovations anglo-saxonnes sont intégrées au secteur industriel. Disposant de vastes ressources de charbon et de fer, il y existe une longue tradition industrielle et commerciale autour du textile, de la métallurgie et de l'extraction minière. Les espaces traditionnels vont se moderniser. La métallurgie est concentrée autour de Liège et Charleroi, l'exploitation du charbon s'étend quant elle de Liège Mons. Les entrepreneurs belges vont tirer profit des techniques anglaises, et vont jouer un rôle dans la diffusion de celles-ci. [...]

[...] Le blocus continental contre l'Angleterre dynamise la production de tissus et de fils grâce un marché laissé dès lors vacant. On observe une multiplication des établissements en Normandie et en Alsace, et une deuxième vague de mécanisation entre 1806 et 1808. En revanche la métallurgie affiche une progression peu significative avec les innovations marginales. Des profils différents distinguent encore la Grande-Bretagne et la France : si la première est essentiellement polarisée sur le coton, la seconde est plus équilibrée entre la laine, la soie et le lin, mais ces secteurs peinent se mécaniser. [...]

[...] Les exportations de cotonnades sont-elles multipliées par 20 entre 1780 et 1802. Ce secteur profite d'une croissance permise grâce aux innovations techniques. Les transports marchands En Angleterre les voies ferrées sont d'abord apparues dans les mines, mais dans le second XIXème elles absorbent plus de la moitié des investissements totaux du pays. Ces innovations sont fondamentales parce qu'elles marquent l'entrée dans l'âge moderne du fer. Comme c'est la Grande-Bretagne qui maîtrise cette technologie elle prend une part importante la croissance de la métallurgie. [...]