Qu'est-ce qu'une réserve de pétrole ? En avons-nous encore pour longtemps ? En 1970, les réserves de pétrole, publiées par les compagnies pétrolières, permettaient de couvrir 30 ans de consommation, laquelle était de l'ordre de 2,4 milliards de tonnes par an. Ces réserves se montaient donc à environ 72 milliards de tonnes de pétrole cette année-là. En 2000, après avoir consommé du pétrole pendant 30 ans, pour environ 90 milliards de tonnes, soit plus que les réserves connues en 1970, nous disposons de 140 milliards de tonnes environ de réserves, sans compter ce que l'on appelle...
[...] Il reste la question des hydrates de méthane, mais qui est pour l'heure extrêmement spéculative. Par contre le gaz partage une caractéristique avec le pétrole : les réserves de gaz ne sont pas plus illimitées, ni mieux réparties. Si par miracle nous parvenions à tripler les réserves connues de gaz et de pétrole, nous tombons d'une certaine manière de Charybde en Scylla : le problème n'est plus celui de la disponibilité des combustibles fossiles, mais celui du gaz carbonique dégagé par leur usage. [...]
[...] Sauf à ce que la demande décroisse volontairement plus vite que l'offre, par exemple pour lutter contre le changement climatique, ce découplage interviendra au plus tard au moment où la production pétrolière mondiale va passer par un maximum, lequel maximum est une certitude mathématique (cela peut se démonter grâce à un vieux théorème sur les intégrales bornées Plus précisément, ce maximum est envisagé par les experts et opérateurs pétroliers entre 2010 et 2035. comme nous allons le voir ci-dessous, avant même de parler de "fin du pétrole", les réserves restantes vont se concentrer en un nombre de plus en plus réduit de mains, ce qui va engendrer un contexte géopolitique potentiellement cahotique. Où sont les réserves de pétrole ? [...]
[...] ailleurs que là où le pétrole est consommé. Le Moyen Orient, qui ne consomme "que" du pétrole mondial, détient les deux tiers de ce qui "reste à extraire". Si l'on sait, en particulier, que l'Arabie Saoudite détient à elle seule le quart des réserves planétaires, et que l'Irak possède les deuxièmes réserves au monde, avec 10% du total mondial, la situation géopolitique de ce début de XXIè siècle peut être lue de manière assez évidente ! En outre, les réserves par zones géographiques, exprimées en années de consommation, montrent que les USA, qui pour le moment produisent 40% de leur demande, vont devoir aller trouver ailleurs le précieux liquide dans pas très longtemps. [...]
[...] Les conditions techniques ont-elles changé ? Au début de l'exploration pétrolière, tout ce que l'on savait faire était de forer jusqu'à la poche de pétrole, puis d'attendre que, sous la pression du gaz généralement associé au pétrole, ce dernier veuille bien avoir l'obligeance de remonter tout seul. Bien évidemment, dès que la pression du gaz n'est plus suffisante, il ne remonte plus rien. En outre un réservoir de pétrole n'est pas un réservoir d'essence, avec un liquide très fluide qui circule facilement d'un bout à l'autre du réservoir sans rencontrer d'obstacles. [...]
[...] Cela signifie, en clair, que les possibilités de réévaluation "technique" des réserves par suite de progrès sur les méthodes d'extraction, ou éventuellement par suite de la hausse des prix sont marginales. Pour augmenter les réserves, il faudra nécessairement trouver de nouveaux gisements . ou réaliser que les estimations initiales sur la taille des réservoirs étaient trop conservatrices ! En matière de découvertes, il se trouve que la situation est assez analogue à celle du pétrole : cela fait 30 ans, environ, que nous avons passé le maximum des découvertes annuelles, et que la tendance est à la baisse. [...]
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