Plusieurs types de cartes expriment la diversité du monde : cartes « politiques » figurant les frontières d'Etat, cartes « économiques » mettant en évidence les inégalités de développement, cartes « culturelles » délimitant des « aires de civilisation ».
Que signifient aujourd'hui ces limites dans un monde globalisé ? N'ont-elles qu'un rôle secondaire, ou bien sont-elles la marque d'un monde en voie de fragmentation plus qu'en voie d'intégration ? (...)
[...] Les attentats du 11 septembre 2001 s'inscrivent évidemment dans cette seconde série d'attitudes. C. INEGALITES ECONOMIQUES : NOUVELLES REPARTITIONS La plupart des cartes dites économiques sont établies à partir de statistiques concernant les Etats. Plusieurs classifications ont été proposées, mais les chiffres ne sont pas toujours aussi parlants que les typologies. Celles-ci montrent toutes plus ou moins cinq catégories d'Etats qui recoupent largement ce qui a été vu à propos des centres et des périphéries : Etats riches, leurs annexes capitalistes que sont les zones franches ou les paradis fiscaux, quelques Etats du tiers-monde de très grande taille comme la Chine et l'Inde. [...]
[...] LES GRANDES INEGALITES DEMOGRAPHIQUES Le monde est profondément différencié sur le plan démographique. L'espérance de vie à la naissance varie du simple au double sur la planète, ce qui est la pire des injustices. Et encore s'agit-il là de moyennes nationales (quarante ans au Mozambique, quatre-vingts ans au Japon, en Suisse, en Suède). Commenter les cartes de population oblige à rappeler l'existence de ces contrastes et à les éclairer par la notion de transition démographique. La natalité s'abaisse partout et des taux très faibles ont été atteints dans des pays comptés il y a peu comme plutôt natalistes : Colombie, Taiwan, Québec par exemple. [...]
[...] LES TRAMES DES AIRES DE CIVILISATION Les grandes aires culturelles, linguistiques et religieuses dessinent à la surface du globe de vastes ensembles. A quoi correspondent vraiment ces délimitations nettes portées sur les cartes ? 1. L'EXEMPLE DE L'AIRE OCCIDENTALE Elle montre qu'elle correspond à l'extension du christianisme, une religion dont la localisation a accompagné l'expansion européenne dans le monde au cours des quatre derniers siècles. Dans cette aire fort vaste, il faut noter que la pratique religieuse est diversifiée (le christianisme se divise en de nombreuses grands religions, sans compter d'innombrables sectes). [...]
[...] Ces discontinuités séparent économiquement en juxtaposant spatialement. Régions qui gagnent et régions qui perdent se côtoient au sein des mêmes Etats, bons lieux et lieux repoussoirs se touchent. L'idée d'un monde dessiné à la façon d'une peau de léopard s'impose de plus en plus. La mondialisation ne réduit pas la complexité des situations. Au contraire, elle accentue les contrastes, aussi bien à l'échelle du monde entier qu'à l'échelle locale. [...]
[...] Dans quelques cas, hélas pas si rares, les fermetures de frontières évoluent de façon bien plus tragiques et donnent naissance à des frontières sensibles en Asie et surtout en Afrique, des populations réfugiées stationnent à proximité de lignes de fronts. Elles sont témoins et victimes de tragédies plus ou moins récentes et aux effets durables. La décomposition de toutes les formes d'administration publique et l'anéantissement de l'état de droit créent des situations invivables pour des populations prises au piège. II. LES AUTRES GRANDES DIVISIONS DU MONDE D'autres discontinuités majeures apparaissent sur les atlas. Que signifient-elles dans la réalité ? A. [...]
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