Le monde arabe regroupe 24 pays, de la Mauritanie à l'ouest, jusqu'au sultanat d'Oman à l'est. Unis par la langue arabe, ces pays sont divisés en deux zones principales: à l'ouest le Maghreb (pays du soleil couchant) et à l'est, le Mashrek (pays du soleil levant).
Au cours du XXème siècle, les espaces ruraux du monde arabe ont connu des transformations importantes. L'agriculture n'y est plus l'activité dominante et les paysans sont devenus minoritaire. Dorénavant, on parle d'espaces en crise, espaces qui doivent résoudre le difficile problème de nourrir une population à démographie croissante alors que les régions concernées sont soumises à des climats extrêmes. L'agriculture y est donc sous le poids d'une double contrainte, la croissance de la population et l'aridité : son enjeu majeur est d'assurer l'indépendance alimentairee.
Nous allons étudier ces espaces ruraux agricoles en évoquant la dépendance alimentaire, un facteur de désunification pour le monde arabe.
La politique alimentaire recouvre l'ensemble des objectifs, des moyens, et des mesures mises en place par les pouvoirs publics pour contrôler et réguler le système alimentaire avec toutes ses composantes.
L'approche en termes de politiques alimentaires globales est apparue pour mettre en cohérence les politiques de production et celles de consommation. De manière très générale, les pays en voie de développement recherchent par leurs politiques alimentaires une certaine sécurité alimentaire à travers de meilleurs ajustements de l'offre et de la demande et une réduction des dépenses, et des importations.
Pourtant, le monde arabe étonne par la situation dans laquelle il se trouve aujourd'hui. Celle d'une inconcevable dépendance alimentaire, totalement à l'opposé des objectifs des décideurs politiques de cette région ; et de multiples dépendances,
• que nous allons essayer de mettre en évidence dans une première partie
• puis dans une seconde partie, nous tenterons d'avancer les causes politiques de cette situation alarmante
• et enfin nous verrons les conséquences de cette dépendance sur les pays arabes.
[...] La situation est semblable pour bon nombre de produits et tout particulièrement le sucre et les oléagineux. En 30 ans les importations sont passées de tonnes à tonnes pour l'huile, pour le sucre malgré les efforts de nombreux pays les importations ont été multipliées par 3 entre 1960 et 1990. Cette situation est d'autant plus préoccupante que certains pays étaient des exportateurs nets avant leur indépendance, alors qu'aujourd'hui tous les pays arabes sans exception sont depuis les années 80 des importateurs nets. [...]
[...] On voit maintenant avec acuité le problème que pose le statut des terres agricoles dans le monde arabe. Une majorité d'actifs agricoles et de terrains tournés vers une culture d'autosubsistance ou archaïque sur laquelle nous reviendrons, des exploitations d'états bien en dessous de leur capacité productive réelle, des terres à l'abandon, et terrains privés, bien souvent les meilleurs, tournés vers d'autres objectifs. Tout cela est amplifié (ou expliqué) par d'autres décisions politiques que nous allons voir, et notamment la politique de développement suivie par ces pays la politique arabe de développement ou le choix du développement industriel Le secteur agricole représente dans 15 des 22 pays arabes l'activité principale de 30% à 60% des actifs. [...]
[...] Réforme agraire dans le monde arabe: le régime foncier en question On remarque que la majorité des pays arabes ont hérité du passé des situations agraires semblables, à savoir: de grandes propriétés de colons ou étatiques, pas ou peu de moyenne exploitation, population agricole importante et souvent sans terre. On peut pour illustrer ce propos donner l'exemple de l'Égypte : en propriétés ( de l'ensemble) possédaient de feddans soit 19,7% de la superficie agricole. On évaluait à 14 millions ( de la population rurale ) le nombre de paysans sans terre en 1965. [...]
[...] Il y aurait donc avec ce problème de dépendance, matière à débat sérieux, et prise de responsabilités par les Etats car leurs dépenses en devises sont tout simplement désastreuses pour leurs économies. Il serait souhaitable d'engager une réflexion sur le sujet dans chaque pays, et une concertation de même nature est à préconiser également au niveau du monde arabe dans sa globalité. Conclusion Ce déficit est le résultat combiné de plusieurs facteurs que nous avons traités. Certes, on ne peut pas accroître indéfiniment la surface cultivée, surtout dans cette région du globe. Mais il serait souhaitable de réformer le régime foncier dans le monde arabe. [...]
[...] Les progrès techniques ont fait leur apparition mais ne touchent que le secteur privé des grands exploitants ou encore le secteur d'état. La mécanisation est encore faible et les engrais sont pratiquement inconnus des petits propriétaires bien que certains pays soient des producteurs exportateurs. La non-généralisation d'intrants performants s'explique par les politiques de subvention et de crédits des états que nous allons maintenant évoquer. 3.les politiques arabes de subvention alimentaires et ses multiples conséquences La nécessité de maintenir les salaires urbains à un niveau bas selon certains ou de consolider le pouvoir d'achat des couches sociales à faibles revenus selon d'autres a conduit de nombreux pays à mettre en place un système de stabilisation des prix par des subventions massives à la consommation. [...]
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