En 1950, la Bretagne apparaît comme sous-développée au niveau agricole, et est classée au 21e rang (le dernier) pour l'attractivité. Pourtant en 1982, elle est au 6e rang et elle ne cesse aujourd'hui de progresser dans les classements : 1ere région d'élevage en France et 2e région touristique. Un des facteurs de cette remontée est le dynamisme agricole : le système de production, de gestion et de commercialisation a été totalement modifié selon trois axes : intensification et production de masse, valorisation sur place des matières de base et contrôle des IAA par les producteurs (...)
[...] La mariculture bretonne reste donc diffuse et très disséminée. IV. La Bretagne est le second pôle d'IAA[1] en France (après l'île de France) A. Ce qui reste remarquable est d'une part, la forte part du secteur coopératif (plus de la moitié du chiffre d'affaire du secteur) et d'autre part, le contrôle des producteurs sur ces activités (surtout l'aval), avec beaucoup de nuances néanmoins. Les secteurs coopératifs souvent anciens, ont été réactivés dans les années 1955-1970 par la JAC. D'où une agriculture très dynamique, innovante, qui a su rester performante en dépit des multiples crises qui l'ont frappée depuis 30 ans. [...]
[...] De plus, il n'y a que peu d'alternatives. Faute d'industrialisation, aucune ville moyenne n'est capable d'amortir le choc de l'exode. Les conditions naturelles et humaines paraissent donc peu favorables en 1950-1960 et les perspectives bretonnes sont bouchées. En dépit de ces conditions, cette région a réussi à mettre en place une véritable révolution agricole. II. La difficulté créatrice pousse les Bretons à adopter des solutions innovantes. La JAC, la scolarisation poussée, des mouvements coopératifs très radicaux au départ sont les emblèmes, et les cadres de ces évolutions et rattrapages bretons. [...]
[...] Le modèle à donc, semble-t-il, préparé son avenir. B. Les IAA sont une filière industrielle a part entière. Comme la Bretagne demeure excentrée par rapport à l'union européenne, il est fondamental qu'elle apporte plus de valeur ajouté à ses productions primaires. Enfin, il y a développement des processus d'intégration au sein des filières de production les exploitants agricoles ne sont plus que des fournisseurs de matières première (souvent sous contrat très stricte). Les usines des IAA redensifient le tissus rural breton, ce qui produit énormément d'emplois directs ou indirects. [...]
[...] Enfin, il parait évident que faire coexister des élevages de masse avec différentes formes de tourisme, souvent lui aussi de masse, ne peut que se révéler difficile. Les deux activités sont d'ores et déjà en conflit, à cause des odeurs et de diverses formes de pollution. Il est plus que probable que l'on trouvera des modus vivendi acceptables très bientôt. Reste le problème de la concurrence des terres sur les littoraux bretons. Cela menace à terme, non seulement la viabilité des fermes d'élevage mais aussi la volonté de reprendre les fermes par les descendants quand il est plus rentable de les louer à l'année pour des résidents semi-permanents (mobile home). [...]
[...] Tout se passe alors comme si la Bretagne avait su, mieux que les autres, profiter de la CEE, de l'UE et de la PAC depuis 40 ans. La mise en place de réseaux de production, de transformation et de gestions contrôlées par les paysans eux-mêmes et l'ampleur des manques et des rattrapages font que les bretons sont très revendicatifs entre 1960 et 1980. Entre 1960 et 1970, la Bretagne capte 40% des aides pour l'élevage en France. De 1972 à 1977 la Bretagne reçoit de 55 à 65% des aides distribuées (pour 40% de la production nationale). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture