Le concept de genre de vie, défini au moment où la géographie est scientifiquement reconnue, fut condamné au début des années 1950. Vidal de La Blache utilise l'expression dès 1880 dans son premier ouvrage (Marco Polo, son temps et ses voyages) situé par P. Claval « comme à la jointure de sa carrière d'historien et de sa carrière de géographe ».
En 1948, Max Sorre, constatant l'écart entre les usages flous du concept et l'évolution économique et sociale, propose une redéfinition de la notion de genre de vie. En 1951, P. George asséna les plus vives critiques aux genres de vie, peu compatibles avec la « lutte des classes » et le concept tomba en désuétude (...)
[...] ] les genres de vie [ . ]représentent une série d'efforts accumulés, aujourd'hui cimentés Pourtant, l'image du genre de vie s'est brouillée. Cela provient des interprétations ultérieures de la notion L'agonie des genres de vie De facteur explicatif, le genre de vie étéait devenu simple expression, inégalement utilisée, plus ou moins synonyme de mode de vie A. Cholley (Guide de l'étudiant en géographie, 1942) estimait que les modes de vie désignent le mode d'alimentation, les activités, l'habitat. Pourtant, Cholley n'emploie pas l'expression genre de vie A. [...]
[...] Ce monde d'après-guerre serait caractérisé par l'importance de la circulation, la ville et les transformations de la vie rurale. Ainsi, la circulation générerait des genres de vie liés à l'exercice de professions particulières (cheminots . la ville réunirait une certaine communauté de traits qui définit le genre de vie global l'économie de marché altérerait les genres de vie ruraux. L'auteur en tire des conclusions : la notion classique de genre de vie reste applicable aux sociétés paysannes la notion est renouvelée par l'urbanisation, les genres de vie sont moins dépendants des facteurs physiques le géographe peut étendre le bénéfice de la notion à la description explicative du monde moderne, a condition d'en ajuster la signification à l'évolution des sociétés Toutefois, dans sa volonté d'actualiser les genres de vie, Max Sorre s'éloigne de Vidal. [...]
[...] George asséna les plus vives critiques aux genres de vie, peu compatibles avec la lutte des classes et le concept tomba en désuétude Les genres de vie selon Vidal (1911) A. Le genre de vie est un facteur géographique En 1911, Vidal présente le genre de vie comme un facteur explicatif de la différenciation des contrées, un facteur de modification de la nature par la société, une notion inscrite dans la longue durée, mobilisant les normes et les valeurs des sociétés. En somme : les genres de vie sont le facteur explicatif de la marque des civilisations sur les milieux. [...]
[...] Ainsi, l'analyse des genres de vie est très utile lorsque l'on traite des groupes traditionnels Au delà de cette évocation, Claval estime que la notion de genre de vie est inadaptée à l'analyse des sociétés urbaines et industrielles car la division du travail est la clef de toute l'organisation du groupe et elle est dictée par les conditions de vie économique On en revient donc, en 1974, à une analyse de la notion de genre de vie réduite à son application aux sociétés pré industrielles, isolées, paysannes . Conclusion La notion de genre de vie à donc fait l'objet de deux interprétations erronées : réduite aux seules sociétés pré-industrielles d'une part, confondue avec une analyse sociologique d'autre part. Dans le contexte de l'économisme dominant des années 1970, les regrets exprimés par Claval sonnent comme un hommage posthume. [...]
[...] Dans le recours à ces notions, Vidal rejette le déterminisme naturel. Non négligeable, le milieu naturel n'occupe qu'une place seconde. Les combinaisons et les rituels Les combinaisons vidaliennes ne sont pas seulement liées aux choix des plantes cultivées. Elles proviennent aussi du commerce et s'expriment par des comportements et des traditions, significatifs d'une civilisation. De nombreuses expressions géographiques des genres de vie sont décrites Les conclusions de Vidal sont nettes : les genres de vie s'inscrivent dans des cadres généraux qui sont les grandes régions naturelles [ . [...]
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