Définir ce qu'est l'aménagement du territoire revient à formuler une explication théorique, à savoir une politique en vue d'harmoniser la répartition des activités dans un espace donné et partant à gommer les déséquilibres éventuels.
L'aménagement du territoire, c'est une action volontaire de la part d'une société sur son territoire. D'abord abordé sur le plan national, il se fait désormais à différentes échelles : locale, régionale et européenne. Les actions politiques comme les projets et les priorités dont elles témoignent ont varié suivant les époques. Le concept même d'aménagement du territoire, au niveau étatique, est un concept récent, né de l'observation de déséquilibres majeurs mis en exergue notamment par l'ouvrage de J.-F. Gravier, Paris et le désert français (1947). Au niveau régional ou plus local, des aménagements ont eu lieu bien avant l'apparition du concept - on songe entre autres aux travaux d'irrigations. Depuis la complexité et la multiplication des acteurs de l'aménagement, ainsi que de nouvelles priorités, ont conduit à définir de nouveaux territoires.
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Ce déséquilibre ne s'identifie pas tout à fait au précédent et il a été plus récemment mis en lumière. Pour faire écho à Paris et le désert français, on a les métropoles et leurs déserts. Ce phénomène est davantage perceptible dans le Nord-Est (des plateaux de la Haute-Bourgogne en remontant jusqu'aux plateaux de la Meuse), surtout dans le Massif central ou encore dans les Alpes du Sud et les Pyrénées.
Non seulement ces déséquilibres sont récents, mais ils suivent un processus cumulatif en accentuant les disparités (le développement industriel appelle encore plus d'industries, etc.) Comme les géographes l'ont souvent souligné, les déséquilibres de répartition des activités ont tendance à se renforcer mécaniquement. De là, avec cette prise de conscience, la volonté d'assurer une meilleure répartition des fruits de la croissance au sein du territoire français et mieux équilibrer ces espaces en contrebalançant la prépondérance de la capitale par des mesures incitatives comme des aides financières (primes à la création d'emplois industriels), des incitations fiscales (exonérations), de même que diverses aides aux systèmes d'agrément et de redevance (avec des limitations économiques et administratives : entraves à la création de nouveaux bureaux et industries, création des métropoles d'équilibre en faveur des grandes villes de provinces) (...)
[...] La création du SDAU (Schéma Directeur d'aménagement et d'urbanisme de la Région parisienne) en 1965 (révisé en 1976) définissait pour la première fois un plan d'aménagement au niveau régional. Surtout, une inflexion est perceptible à partir de 1974, effet de la crise : on renonce aux grands projets, on limite les budgets, on disperse les crédits. Mais c'est, pour l'essentiel, au début des années 1980 que la crise oblige à remettre en cause une action aménagementiste conduite à la seule échelle nationale. [...]
[...] Des actions sectorielles. Pour mettre en place cette politique, l'Etat décide de procéder au travers d'actions sectorielles Les métropoles d'équilibre. Il s'agit de développer le rôle des grandes métropoles françaises en province afin de contrebalancer le poids de Paris. Cette action s'accompagne d'une politique de décentralisation et de la création, en région parisienne, de 5 villes nouvelles (Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, Melun-Sénart, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines) on observe le même phénomène autour de grandes villes de province : L'Isle d'Abeau près de Lyon par exemple. [...]
[...] Pour éviter de partir dans tous les sens, une mise à plat des pratiques en matière d'urbanisme s'impose, mais eu égard au nombre d'acteurs concernés, elle met en lumière les difficultés de gouvernance. Plus d'acteurs dont le rôle doit être mieux défini conduit à des conflits d'intérêts. Conclusion : On aurait tort de cantonner l'aménagement du territoire au seul aspect économique. Son évolution montre combien les projets et les actions varient au gré de la conjoncture mais surtout de la volonté des acteurs, de leur multiplicités, du changement d'échelle et de la définition même des territoires envisagés, puisque l'aménagement se définit toujours par rapport à un territoire. [...]
[...] Il devient nécessaire de penser une autre politique de l'aménagement du territoire. II) Des politiques d'aménagement ciblées qui se globalisent. Certes, les actions déjà menées se poursuivent, mais selon des axes bien établis. Le dessein est double : atténuer les effets négatifs de la crise, favoriser le développement du territoire en gommant les déséquilibres existants ou à venir. Ce sont les aides au grand Sud-Ouest, les plans de restructuration sidérurgique en Lorraine, le développement des liaisons ferroviaires à grande vitesse la modernisation des équipements portuaires, les contrats de pays qui favorisent les communes rurales et en même temps définissent de nouvelles conceptions territoriales. [...]
[...] C'est donc une vision politique et volontaire qui traduit un souci permanent d'arbitrage, trouver le compromis entre l'équilibre sinon l'équité et la productivité. A la préoccupation toute récente de développement durable qui tient compte de l'exigence environnementale, s'ajoute celle de compétitivité des territoires. Désormais, l'aménagement du territoire passe par le point d'équilibre entre ce développement compétitif et les solidarités. [...]
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