Frontières terrestres, conflits, géopolitique, mondialisation, érosion des frontières, ONU, rôle de la frontière dans les conflits
Jean Gottmann donne en 1952 une définition politique de la frontière : « La frontière est une ligne. Elle limite l'espace sur lequel s'étend la souveraineté de l'État ». Bon nombre de conflits classiques au XXe se sont joués autour de cette définition classique : La frontière est à la fois un enjeu du conflit et le théâtre du conflit. cf. Alsace-Moselle. Cf. Cachemire.
Selon l'opinion courante, la mondialisation conduit à une érosion des frontières. En 1995, le politologue français Bertrand Badie, dans La fin des territoires, écrit qu'avec la mondialisation on assiste au dépassement des États nationaux. Les diasporas, les mafias, etc. transcendent les frontières. Il parle de l'obsolescence des États et leurs frontières dans le monde contemporain. Très critiquée, cette idée demeure latente. Les choses demeurent plus complexes. Les frontières se multiplient : il y a de plus en plus d'États et donc de plus en plus de frontières. L'ONU reconnaît 193 États (le dernier le Sud-Soudan en 2011).
[...] D'un point de vue de la géopolitique externe, c'est une ligne qui oppose avec l'Autre, mais aussi une ligne de contact. La frontière est toujours dans sa matérialité est toujours révélatrice de l'état relationnel entre deux États mitoyens. Cf. fermeture de la frontière arménienne avec la Turquie. La dyade : C'est le segment frontalier que partagent deux États (no man's land). Dans le monde on dénombre km de frontières politiques terrestres et 323 dyades. Exemple : la dyade entre les deux Corées. Ce n'est pas une frontière, mais une ligne de cessez-le-feu qui n'a jamais été reconnue à l'échelle internationale. [...]
[...] Danton Les limites de la France sont marquées par la nature, nous les atteindrons des quatre coins de l'horizon, du côté du Rhin, du côté de l'Océan, du côté des Alpes. Là doivent finir les bornes de notre République Cette idée de frontière naturelle est très tôt contestée par Jacques Ancel (1938) La frontière est une isobare politique entre deux États qui se font face. Toutes les frontières se recomposent constamment en fonction des rapports de force. La frontière est un symbole d'identité et est productrice d'identités : Les conflits frontaliers sont souvent des conflits de représentations. [...]
[...] La frontière est contestée dans ce qu'elle englobe. Les groupes séparatistes sont souvent situés sur les marges de l'État. Exemple d'un sécessionnisme réussit : le Sud-Soudan : Boîte de pandore en Afrique ? La vision stéréotypée est celle de la séparation entre un Nord musulman et un Sud chrétien. Avant tout, si on a permis ce sécessionnisme c'est parce qu'il marque le terme d'un conflit d'une violence rare x 20 ans de guerre depuis millions de soldats et 4 millions de civils sont morts). [...]
[...] La fragmentation politique du monde : résultat ou source de conflit ? Une nouvelle frontière ne peut naître sans sécession, sans séparatisme et donc sans conflit. Ce processus ne cesse de s'amplifier. Les États membres de l'ONU ont été multipliés par 4 depuis 1945 (de 51 à 193). Deux étapes majeures se distinguent : la décolonisation et le morcellement du bloc communiste. Depuis 1991, plus de km de frontières sont apparus. Les processus de réunifications sont peu nombreux (Allemagne, Yémen, Tanzanie). [...]
[...] C'est ce qui les pousse à rêver à un territoire doté de sens identitaire et politique. Les Kurdes représentent environ 30 M de personnes : Turquie Iran Irak et Syrie plus une diaspora importante en Allemagne, aux USA, en France, etc. Cette dispersion est liée aux conflits, aux violences et aux nettoyages ethniques dont les Kurdes ont été victimes. Cette diaspora contribue à financer des partis nationalistes kurdes, à médiatiser la situation (création d'une chaîne de télé kurde en 1995). [...]
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