En 2005, Hugo Chavez qualifiait le projet de ZLEA (Zone de Libre Echange des Amériques) lancé en 1994 de « projet néocolonial, destiné à engloutir l'Amérique latine », et avançait le projet de l'Alliance bolivarienne pour l'Amérique latine, réaffirmant son anti-américanisme et son refus d'ouvrir les frontières à l'ensemble du continent américain. Nombre pays d'Amérique latine rejettent ce projet de ZLEA, parce qu'ils craignent une dislocation de l'organisation autonome de l'Amérique latine, et y voient une tentative des Etats-Unis de mettre les Etats d'Amérique latine sous tutelle en effaçant les frontières.
La frontière peut se définir au sens strict comme une limite géographique, politique et militaire qui borne le territoire d'un Etat. Zone de discontinuité de l'espace, souvent lieu de conflits, la frontière est aussi une interface privilégiée entre deux territoires différents, qui permet l'échange et la coopération. Leitmotiv du discours politique aux Etats-Unis, la frontière revêt sur le continent américain une importance stratégique: elle est un enjeu de puissance, dans un continent immense marqué par l'héritage des pionniers. Les frontières ont joué un rôle particulier dans la mise en valeur et l'organisation du territoire américain. A cet égard, il convient de se demander dans quelle mesure les frontières peuvent faire du continent américain un espace disparate, organisé selon un modèle de centre et de périphéries, qui reflète la fracture Nord-Sud ? Les frontières ont-elles créé une unité ou une division à l'échelle du continent ? Il faudra aussi s'interroger sur le rôle particulier des espaces frontaliers sur le continent américain, à la fois zones d'échange et de tensions.
[...] Les frontières définitives ont été fixées lors de guerres suite à l'indépendance des colonies. À la suite de l'indépendance des pays de l'empire hispanique, les guerres se sont multipliées sous l'effet d'un sentiment nationaliste exacerbé par les militaires au pouvoir et du conflit des intérêts économiques nationaux et des compagnies étrangères présentes. Ainsi, la Bolivie a perdu son accès à la mer suite à la guerre du Pacifique de 1879 à 1884, le désert d'Atacama et son salpêtre ont été l'objet de nombreuses convoitises. [...]
[...] Les nationalismes s'imposent dans tous les pays. En Bolivie, Evo Morales a été élu en 2005 et il mène une politique assez nationaliste, voulant devenir plus indépendant des autres pays et affichant sa volonté de réaffirmer les frontières. Toutes ces transformations mènent vers la création d'une nouvelle frontière idéologique entre deux ensembles : Amérique du Nord et Amérique Latine. Cette frontière idéologique se matérialise au niveau du mur entre les Etats-Unis et le Mexique, mais surtout à travers la redéfinition des alliances économiques et politiques au sein du continent américain. [...]
[...] Le Brésil parvient de cette manière à dépasser largement la ligne fixée par le traité de Tordesillas en implantant des forts et des missions religieuses aux confluents des fleuves amazoniens. À partir des années 1960 sous les dictatures militaires, le Brésil lance le Plan d'intégration national avec la création de Brasilia, puis la création de routes telle la transamazonienne pour maîtriser l'intérieur des terres. Le but est de reculer le front pionnier vers la frontière officielle pour en avoir un meilleur contrôle, affirmer la souveraineté du pays. [...]
[...] En 1910, il y a eu déjà l'apparition de l'Union Panaméricaine, qui s'est élargie en 1948 et est devenue l'Organisation des Etats Américains, qui regroupe aujourd'hui tous les Etats du continent américain à l'exception de Cuba, qui a été exclu en 1962. Les objectifs de cette organisation sont, premièrement, de favoriser les communications diplomatiques et, deuxièmement, de mettre en place un système de disparition des frontières. Depuis 1994, il y a eu plusieurs sommets des Amériques. Celui du Québec de 2001 a joué un rôle particulier, car c'est pendant ce sommet que le projet de la Zone de Libre-échange des Amériques (ZLEA) a été proposé. Ce projet devait regrouper 34 Etats du continent américain, c'est-à-dire, tout le continent sauf Cuba. [...]
[...] L'idée de Bolivar a été soutenue par Hugo Chavez, actuel président du Venezuela. Il veut aujourd'hui créer une Amérique Latine unie. Hugo Chavez a voulu établir une union avec des pays comme l'Uruguay, le Paraguay et l'Argentine. En 2005, Hugo Chavez, Fidel Castro, président de Cuba, et Evo Morales, président de la Bolivie, ont donné le coup d'envoi à l'Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Cette coopération a été signée au moment de la proposition du projet de libre-échange des Amériques. [...]
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