On croyait que les savanes étaient des formations végétales naturelles du point de vue climatique et pédologique liées à la dernière époque glaciaire, et, en même temps on pensait que la plupart des perturbations les ayant affectées ont eu une origine anthropique. Mais si on prend en considération le fait que les écosystèmes d'Afrique centrale, forêts denses et savanes périforestières, ont été affectés par des évolutions incessantes, dont l'intensité résulte de leur sensibilité aux changements climatiques on en vient à se poser la question : les savanes sont-elles naturelles ou anthropiques ? Ou bien sont-elles une jonction des deux?
[...] III Les savanes résultent de l'action conjointe de l'homme et du climat Il est évident que le rôle des variations climatiques et celui de l'homme avec le feu rassemblent un faisceau d'explications très important. Mais en fait, la présence de savanes dans des régions climatiquement favorables à la forêt s'explique par la conjonction de trois facteurs. Le premier facteur est le facteur paléoclimatique : Il comprend l'assèchement de l'holocène supérieur qui est le moteur premier de la dégradation de la végétation et de la formation des savanes comme nous l'avons vu dans la partie I. [...]
[...] Après chaque phase d'extension savanicole, le climat redevient plus humide et régulier, la dynamique forestière a été dans l'ensemble très intense et a conduit à la reconstitution progressive du domaine forestier. Mais la rapidité du recul et de la fragmentation du domaine forestier est à opposer à la lenteur de sa reconstitution. Donc, il apparaît clairement que la fragmentation et la destruction des forêts tropicales au profit d'une extension des savanes peuvent être associées à une phase glaciaire comme entre et ans BP mais aussi à un interglaciaire comme cela s'est produit vers 2500 ans BP. [...]
[...] Ainsi un dernier facteur entre dans l'explication de la formation des savanes en Afrique centrale. Par ailleurs, ces conditions sont simultanément indispensables. Qu'une seule manque et le paysage demeure forestier. En effet, en l'absence du déclencheur paléoclimatique, les actions anthropiques passées auraient abouti à la constitution de reclus forestiers et de forêts pionnières. En l'absence de feux d'origine anthropique, toutes les zones de savane auraient déjà été reconquises par la forêt, comme le montre la rapidité de la rapidité de la progression forestière dans les zones mises à l'écart. [...]
[...] En fait, la destruction catastrophique des forêts d'Afrique centrale survenue il y a environ 2500 ans BP exerce encore une influence majeure sur la dynamique. Les effets des périodes glaciaires De nombreuses recherches ont clairement montrées que les forêts tropicales se sont fragmentées et ont considérablement régressées durant le dernier maximum glaciaire qui a débuté il y a ans. Entre cette date et le début du vingtième on trouve aussi des perturbations majeures sur les forêts tropicales d'Afrique centrale : vers 2500 ans BP ces forêts ont subi des destructions catastrophiques qui ont été associées à une phase de forte extension des savanes. [...]
[...] Selon les lieux et les époques, il est évident que les civilisations diverses ont façonné des paysages aujourd'hui disparus. Ce que nous pouvons confirmer, c'est un recul des savanes devant l'extension des zones arides, recul accéléré par les dégradations d'une pression anthropique sans cesse croissante. L'homme est donc intervenu bien avant les variations climatiques et sur un long terme. Actuellement, pour conserver un patrimoine, des paysages, des réserves sont créés mais il est difficile de conserver le géosystème. Ainsi, l'impact de l'homme sur son milieu et son rôle dans la formation des savanes apparaît comme un facteur central de l'explication. [...]
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