Un espace rural n'est pas simple à définir, il s'agit de ce qui n'est pas urbain. C'est un espace essentiellement consacré à l'agriculture, comme l'étymologie le suggère. Cependant, cette définition qui associe le rural à l'agriculture est périmée. Cette idée est valable pour tous les pays de l'Union Européenne. La rétraction de l'activité agricole en Europe se voit à la fois dans l'importance économique du secteur (part du PIB) et dans l'emploi agricole. En résumé, il s'agit de définir le rural autrement que par la terre agricole.
D'après P. Perrier-Cornet, Repenser les campagnes, 2002. Il s'agit de montrer que l'espace rural est de moins en moins particulier et identifiable. Le fait est que les campagnes deviennent urbaines dans leur pratique et non dans la construction d'habitat. Cela donne des espaces peu différenciés :
- Fonction productive. Soit la rétraction de l'activité agricole et une diversification économique avec l'arrivée de nouvelles activités.
- Fonction résidentielle. Soit une mobilité croissante, une reprise démographique et sociale entrainant la création d'un espace de vie attractif.
- Fonction de nature. Soit les ressources paysagères, la protection des écosystèmes entrainant un espace de loisir et de détente suite à une esthétique particulière du paysage.
Il y a un lien entre toutes ces fonctions. L'espace rural est un espace complexe, multifonctionnel.
[...] III) L'essor d'une fonction de loisir et de nature Bien souvent, le rural est assimilé à un espace répulsif, enclavé. Or aujourd'hui, on trouve un discours opposé qui valorise le rural comme un espace non urbain, attractif, non pollué qui est un espace de ressources. Cela est lié à la période romantique du début du XIXe siècle, qui apporte une idéalisation esthétique de la nature et des espaces ruraux. Le paysage est un patrimoine, un héritage. Il s'agit d'un travail des poètes, des écrivains et des peintres en vue d'une valorisation des paysages, le phénomène est visible à la fin du XIXe siècle en Allemagne et au Royaume- Uni. [...]
[...] Le fait est que les campagnes deviennent urbaines dans leur pratique et non dans la construction d'habitat. Cela donne des espaces peu différenciés : Fonction productive. Soit la rétraction de l'activité agricole et une diversification économique avec l'arrivée de nouvelles activités. Fonction résidentielle. Soit une mobilité croissante, une reprise démographique et sociale entrainant la création d'un espace de vie attractif. Fonction de nature. Soit les ressources paysagères, la protection des écosystèmes entrainant un espace de loisir et de détente suite à une esthétique particulière du paysage. Il y a un lien entre toutes ces fonctions. [...]
[...] Le tertiaire de l'espace rural est un tertiaire d'accompagnement de la vie rurale avec des commerces, des services à la population (garagiste, service bancaire des administrations, des services de la santé On trouve aussi un secteur secondaire spécialisé en rapport avec l'espace rural notamment la logistique, les transports, car la notion de distance est fondamentale, les bâtiments, car la construction est très présente, les industries agroalimentaires avec une agriculture commerciale, parfois à visé exportatrice (laiteries, fromageries, abattoirs Plus rarement, on trouve une industrie, on parle de «footlose» car sans rapport avec le monde rural, il s'agit d'une implantation pour les aménités du site. Le rural est donc tertiaire avec un secteur secondaire spécialisé. On trouve aussi des systèmes productifs locaux très spécialisés en Europe. [...]
[...] C'est un mouvement sélectif qui privilégie les petits pôles ruraux entre et habitants, très visibles notamment au Royaume-Uni. Les campagnes restent cependant agricoles et le phénomène touche aussi les populations de retraités. Le renversement de tendance entre population rurale et population urbaine, c'est prophétisé dans les années soixante-dix. Deux courants s'opposaient : la renaissance rurale prophétisée par Bernard Kayser contre R. Béteille qui prophétisé la notion de rural profond. Le débat est passé aujourd'hui, car l'on sait qu'il y a une renaissance rurale différente selon les zones d'Europe. [...]
[...] La France des années cinquante voit le passage d'une population plus urbaine que rurale, phénomène visible au début du siècle au Royaume-Uni. S'ajoute un appauvrissement des campagnes avec un fossé qui se creuse avec les villes. Le niveau de richesse est relativement faible, le niveau de richesse du rural reste relativement faible avec un indice 70 à 85 du PIB européen contre 125 pour les espaces urbains en moyenne, selon un indice 100. L'écart passe de 150 à 300% quand on s'attache aux villes, les villes sont donc 1,5 à 3 fois plus riches que les campagnes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture