A l'heure actuelle, l'Europe, de plus en plus, tend à se faire bicéphale, avec d'une part la ‘vieille' Europe des pays fondateurs, et, d'autre part, le nouveau pôle des pays riverains de la mer Baltique, vers lequel se tournent aujourd'hui tous les regards.
En effet, après des années d'un glacis militaire imposant une compartimentation des espaces, et en une époque où les échanges, quels qu'ils soient, se mondialisent, la région baltique trouve dans ce double constat le point de départ et la justification d'une extraordinaire intensification des flux la concernant, qu'il s'agisse de flux de personnes, de biens, ou encore de capitaux.
La gestion efficace et compétente de ces nouveaux flux est, à de multiples égards, un enjeu majeur pour les différents pays riverains de la Baltique ; car bien souvent leurs économies dépendent de ces flux…
Ainsi, quelle est la nature des différents flux circulant au sein de l'espace baltique ? Quels acteurs, quelles infrastructures sont-ils voués à les gérer, les canaliser, les accueillir, les redistribuer ? Dans quelle mesure peut-on parler aujourd'hui d'une forme de concentration des flux, et pourquoi ?
Afin de répondre à ces interrogations, nous verrons, dans une première partie, dans quelle mesure à l'heure actuelle, après des décennies de morosité, les flux en région baltique tendent non seulement à se re-dynamiser, mais également, dans une certaine mesure, à changer de nature.
Puis, nous analyserons dans une deuxième partie les enjeux soulevés par un tel phénomène, et les différents acteurs oeuvrant à sa gestion.
Enfin nous verrons, dans une dernière partie, selon quelles modalités l'accueil des différents flux dans l'espace baltique s'organise, et quelles incidences sont alors générées sur leur réorganisation.
[...] En effet, bien des aménagements aujourd'hui n'ont plus lieu d'être, qu'ils soient trop nombreux (dans la mesure où longtemps la Guerre Froide imposa l'existence en double de certaines installations), ou que du fait de la fin du système communiste, ils ne bénéficient plus aujourd'hui des flux qui auparavant justifiaient leur existence : c'est le cas notamment des anciens terminaux pétroliers de l'URSS tels que Buttinge ou Ventspils qui, la Russie privilégiant désormais ses ports nationaux (Primorsk ) , voient aujourd'hui leur activité diminuer sensiblement (Ventspils a ainsi connu une perte d'un quart de son trafic habituel en 2003). La connexion avec les hinterlands souvent délaissés et, plus globalement, le reste du monde, est également une dimension cruciale des projets à venir, non seulement afin de créer des espaces littoraux uniformément dynamiques, mais également afin d'améliorer la qualité des liaisons entre les différents espaces, à l'échelle locale ou régionale ; dans ce contexte, la standardisation des infrastructures, déjà évoquée plus haut, joue un rôle essentiel. [...]
[...] Enfin, plus que jamais, les acteurs privés gagnent dans ce contexte en importance ; en effet, non seulement ils bénéficient des fonds nécessaires à la mise en place de certains projets, mais également des intérêts nécessaires : souvent chargées de la gestion d'infrastructures notamment portuaires, parfois propriétaires de domaines fonciers concernés, certaines entreprises, notamment des sociétés portuaires, peuvent se trouver à investir dans la modernisation des infrastructures dédiées aux transports d'une manière générale : ce faisant, elles peuvent étendre leur influence Les entreprises allemandes jouent dans ce cadre un rôle majeur, comme par exemple Eurogate, premier manutentionnaire européen, qui actuellement met en place un pont terrestre par voie ferroviaire du nom d'Hannibal entre l'Allemagne et l'Italie. III LA REORGANISATION DES FLUX : PRINCIPES ET INCIDENCES A/. Quelles politiques ? Quels projets ont alors été mis en œuvre pour gérer de manière pertinente l'accueil et la réorganisation des différents flux évoqués plus haut ? [...]
[...] Vers une concentration des flux Quelle réorganisation des flux peut-elle alors être constatée ? Il apparaît que, de plus en plus, les flux tendent à se concentrer le long d'axes d'échanges, sortes de couloirs de flux en dehors desquels les connexions sont rares, et qui ne desservent désormais plus que quelques grands pôles. En effet, la région baltique (comme le reste du monde, d'ailleurs), assiste actuellement à l'émergence, en son sein, de hubs, centres concentrant et redistribuant la majorité des flux, qu'il s'agisse de flux de marchandises, de personnes, ou de capitaux. [...]
[...] Les flux et leurs effets en mer Baltique et dans les espaces riverains Introduction A l'heure actuelle, l'Europe, de plus en plus, tend à se faire bicéphale, avec d'une part la ‘vieille' Europe des pays fondateurs, et, d'autre part, le nouveau pôle des pays riverains de la mer Baltique, vers lequel se tournent aujourd'hui tous les regards. En effet, après des années d'un glacis militaire imposant une compartimentation des espaces, et en une époque où les échanges, quels qu'ils soient, se mondialisent, la région baltique trouve dans ce double constat le point de départ et la justification d'une extraordinaire intensification des flux la concernant, qu'il s'agisse de flux de personnes, de biens, ou encore de capitaux. [...]
[...] Ainsi, au niveau des ports, différentes initiatives ont été mises en place afin de favoriser l'émergence d'un réseau portuaire cohérent : les différents équipements sont modernisés (installation de bandes roulantes pour les pondéreux, développement des interconnexions entre industries littorales ou non et ports), voire reconstruits de fond en comble, comme c'est notamment le cas à Helsinki dont le port, jusqu'à lors en fond d'estuaire, sera déplacé en front de mer d'ici à 2008 ; de cette manière, la capacité du port sera multipliée par 3 en ce qui concerne le traitement des conteneurs, le nombre d'emplois sur le site passera de 1500 à 4000 De même, afin d'optimiser le passage des navires à fort tonnage, différentes villes portuaires ont également entrepris d'augmenter la profondeur de leurs chenaux, comme par exemple Klaïpeda. Il en va de même au niveau des différents aéroports, qui désormais accueillent des compagnies aériennes en provenance du monde entier. [...]
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