Le monde dans lequel nous vivons est devenu un monde urbain. La population urbaine mondiale est passée de près de 47 millions vers 1700 (taux d'urbanisation 8 pour 100) à 75 millions vers 1800, et à 335 millions en 1910 (taux d'urbanisation 19%). En 1950, la population urbaine mondiale regroupait environ 724 millions d'individus (33% de la population totale), en 1980, 1,806 milliard. Plus d'un humain sur deux se presse dans une ville et un septième de la population habite une agglomération urbaine millionnaire. C'est là l'une des mutations majeures de l'époque contemporaine. En termes d'espace, le fait urbain reste cependant largement minoritaire : il concerne près de 15 pour 100 de la surface des continents, si l'on veut bien admettre que les villes ont encore des limites précises. On recensait, en 1990, près de 26 000 agglomérations de plus de 10 000 habitants dans le monde, un chiffre finalement modeste, montrant une urbanisation limitée des territoires. Près du quart de ces villes se trouvent en Asie du Sud, un cinquième en Chine et en Amérique latine, au total près de 55 pour 100 dans les pays dits en voie de développement.
La ville est à la fois territoire et population, nœud de relations et mode d'organisation collective.
L'objet de la géographie urbaine est l'analyse des interfaces entre centralités spatiales, structures économiques et sociales, évolution démographique. La discipline observe ainsi la répartition du fait urbain dans le monde, l'évolution des taux d'urbanisation, la distribution des réseaux régionaux de villes, les caractéristiques de l'économie et de la société urbaines. Derrière la diversité typologique des manifestations du fait urbain, en particulier derrière les contrastes qui semblent opposer l'urbanisation galopante dans les pays mal développés et la stabilisation des taux d'urbanisation dans les pays d'économie avancée, se cache l'essence du fait urbain.
[...] Les frontières du domaine bâti reculent toujours, depuis l'introduction des techniques modernes dans les transports urbains, tramway et chemin de fer dès 1870, autobus à partir de 1920, voitures particulières enfin La répartition actuelle des villes dans le monde La population urbaine En additionnant le nombre d'habitants vivant dans toutes les agglomérations égales ou supérieures à habitants, François Moriconi-Ébrard a pu mesurer les déséquilibres de la répartition de la population urbaine à la surface du globe. En 1990, plus de 2,27 milliards de personnes étaient ainsi recensées (base de données Géopolis). Les pays d'économie avancée ne représentaient plus que 40 p de cette réalité, contre 64 p en 1950. La majorité de la population urbaine se trouve donc, depuis 1973, dans des pays mal développés, et l'écart ne cesse depuis de se creuser. [...]
[...] La valeur moyenne du P.I.B. par habitant paraît également déterminante, de même que l'importance des échanges extérieurs (valeur du commerce extérieur par habitant). Le taux d'urbanisation et, en particulier, la proportion des gens qui habitent dans les grandes villes tiennent beaucoup à l'importance des fonctions d'«extraversion» économique. Le fait urbain exprime un trait avant tout exogène: l'importance des relations internationales dans les économies. Ainsi, parmi les pays arabes, les producteurs de pétrole présentent les taux d'urbanisation les plus forts, supérieurs à 70 p La Grande- Bretagne, les Pays-Bas, le Japon, l'Allemagne présentent à la fois un commerce extérieur important et un fort développement du fait urbain. [...]
[...] est probable qu'après Tokyo succédera au premier rang mondial une grande conurbation asiatique de plusieurs dizaines de millions d'habitants: Shanghai, Bombay, Calcutta ou Hong Kong-Guanzhou» (Moriconi-Ébrard). Il est utile de nuancer, après Milton Santos, l'opposition faite trop souvent entre urbanisation et développement, pour le Tiers Monde. La croissance urbaine ne peut pas être indifférente aux indicateurs économiques. Un courant écologique a voulu mettre en évidence l'existence de déséconomies d'échelle dans les mégapoles, dont les effets négatifs seraient particulièrement dramatiques dans les sociétés les plus pauvres. [...]
[...] Ophrys, octobre 1999. J-P Doumenge, L'Outre-Mer français, A. [...]
[...] Enfin, l'espace quotidien des entreprises moyennes et des populations correspond aux métropoles régionales. «Une ville est d'abord un lieu de production. C'est pour produire plus et mieux que les hommes et les entreprises se rassemblent dans des agglomérations» (Rémy Prud'homme, «Mégavilles: économie et gestion», in Thierry Paquot Le Monde des villes). Des économistes ont ainsi cherché à mesurer la production des principales agglomérations urbaines. Tokyo apparaît à la fois comme la plus grosse agglomération du monde et comme la plus productive: son P.I.B. [...]
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