C'est un espace pour lequel la notion de territoire (espace fermé, délimité par des frontières) s'estompe au profit de celle de réseau. L'espace rhénan est un espace structuré en réseaux économiques, financiers, culturels, un espace ouvert, un espace de relations. Il a bien sûr une base territoriale et comprend plusieurs Etats ou régions : le Benelux, l'Allemagne rhénane, la France du nord-est et la région de Bâle et Zurich en Suisse. Il correspond à la partie rhénane de la « banane bleue » et s'étend de la Mer du Nord aux Alpes suisses. Il n'a pas d'unité géopolitique ni naturelle, si ce n'est le Rhin qui la « vertèbre », mais il présente un ensemble d'éléments communs permettant de démontrer l'existence d'une Europe rhénane qui joue le rôle de tête de réseau à l'échelle européenne et mondiale. Il fait partie d'un des trois pôles de la Triade et est le coeur économique de l'U.E. Nous verrons les caractéristiques de cette région centrale, puis le rôle majeur joué par les échanges et les réseaux de transports pour dynamiser cet espace et enfin les diversités dans l'organisation spatiale de cet axe rhénan.
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La ville est l'espace de vie principal des Européens vivant dans cette dorsale. Un chapelet urbain très dense, formé de villes de taille moyenne (60 villes > à 100 000 h ; 25 > à 500 000 habitants), pas de villes multimillionnaires (Londres et Paris ne font pas partie de l'espace rhénan, mais appartiennent à la mégalopole européenne). Cet espace regroupe de grandes villes (ex : Amsterdam, Rotterdam), des villes moyennes (ex : Düsseldorf, Cologne, Francfort) et de petites villes (ex : Essen, Strasbourg). Toutes ces villes sont bien reliées entre elles et très actives, à la fois complémentaires et concurrentes.
Cet espace urbain n'est pas hiérarchisé, il n'y a pas de centre, c'est-à-dire de métropole qui organise tout l'espace rhénan. On a un réseau urbain organisé autour de plusieurs villes, on parle de polycentrisme. Les villes peuvent avoir des fonctions importantes dans tel ou tel domaine quelque soit leur taille : exemple la chaine de télévision germanophone la plus regardée (RTL+) a son siège à Cologne, le quotidien allemand qui fait autorité (Francfurter Allgemeine) est édité à Francfort, les meilleurs musées de peinture sont à Amsterdam et La Haye pour les classiques et Zurich et Bâle pour l'art contemporain (...)
[...] Le TGV THALYS relie Paris, Bruxelles et Amsterdam ou Cologne en mois de 5 heures. Moins visibles mais tout aussi organisateurs, les réseaux télématiques présentent une densité remarquable. Le développement d'un Gigaport, lien Internet ultra rapide et direct avec les Etats-Unis aux Pays-Bas fait de ce pays un lieu d'implantations privilégié des technologies de la communication. Un espace jalonné de nœuds de communications L'espace rhénan possède un grand nombre de carrefours, ce qui est dû à l'importance des réseaux de transports et aux confluences hydrographiques. [...]
[...] Les citoyens n'acceptent plus les nuisances provoquées par les transports. Il en résulte des réglementations de plus en plus sévères. En 2004, l'Allemagne annonce la taxation des poids lourds au km grâce à un repérage GPS. La lutte contre le bruit conduit à la multiplication des “zones 30 en villes et 70 km/h sur des autoroutes urbaines. La congestion entraine une concurrence entre les logements, les espaces verts et de loisirs et l'emprise des moyens de transport et il y a de grands problèmes de qualité de vie pour les populations et de protection de l'environnement. [...]
[...] Les Pays-Bas disposent avec le Rhin, la Meuse et l'Escaut du plus important réseau de voies navigables d'Europe ( km) desservant ainsi un large hinterland (arrière-pays). Le trafic du Rhin a atteint 324 millions de tonnes en 2001, plus de bateaux par an ; le transport en conteneur connait le taux de croissance le plus élevé dans la navigation intérieur (plus en 2001). Par ailleurs, les réseaux routiers et ferroviaires sont très développés : la Belgique avec 1650 km d'autoroutes a la plus forte densité du monde. Les autoroutes parallèles au Rhin entre Manheim et la Ruhr supportent un trafic supérieur à véhicules par jour. [...]
[...] Le plus important est Duisburg, premier port fluvial mondial, avec un trafic supérieur à 50 millions de tonnes ; c'est un vaste ensemble industriel et portuaire qui accueille plus de 230 sociétés et traite plus de 2000 bateaux par an. Cologne, Karlsruhe, Ludwigshafen sont les ports secondaires les plus actifs ; Strabourg forme avec les ports de Mulhouse-Ottmarsheim et de Colmar-Neuf- Brisach la façade rhénane française. Bâle est la porte maritime de la Suisse dont elle assure du trafic extérieur. Ces ports offrent des capacités de circulation multimodales. Exemple : Duisbourg est devenu un hub logistique qui redistribue les marchandises dans l'espace rhénan par voies ferroviaires ou routières. Plus de 40 terminaux à conteneurs sont aménagés dans l'espace rhénan. [...]
[...] On a un réseau urbain organisé autour de plusieurs villes, on parle de polycentrisme. Les villes peuvent avoir des fonctions importantes dans tel ou tel domaine quelque soit leur taille : exemple la chaine de télévision germanophone la plus regardée a son siège à Cologne, le quotidien allemand qui fait autorité (Francfurter Allgemeine) est édité à Francfort, les meilleurs musées de peinture sont à Amsterdam et La Haye pour les classiques et Zurich et Bâle pour l'art contemporain. Les villes entretiennent entre elles des liens de concurrence et de coopération et forment des réseaux supranationaux : complémentarité économique entre Rotterdam et Duisbourg pour le transport car elles sont reliées par les terminaux d'un même opérateur, réseau de métropoles financières avec Francfort, Zurich et Amsterdam, réseau de capitales politiques avec Bruxelles siège de la Commission européenne, Luxembourg qui accueille la Cour de Justice, Strasbourg le Parlement européen. [...]
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