Depuis le 1er mai 2004, à l'exception des quatre régions russes (oblasts de Pskov, de Leningrad, de Kaliningrad et ville fédérale de Saint-Pétersbourg), tous les espaces riverains de la mer Baltique font partie de l'Union Européenne : ex-RFA (1957) – Danemark (1973) – ex-RDA (1990) – Suède et Finlande (1995) – Pologne et pays baltes (2004). Les espaces de l'Union Européenne riverains de la Baltique occupent une superficie d'environ 970 000 km² et abritent 36 millions d'habitants. Il faut leur ajouter les régions russes (environ 160 000 km² et près de 8 millions d'habitants), qui entretiennent de nombreuses relations avec l'Union Européenne et participent au fonctionnement géographique des espaces riverains de la Baltique.
Pendant 50 ans, ces espaces se sont développés selon des logiques différentes et souvent contradictoires, de part et d'autre du « Rideau de fer ». Aujourd'hui, il nous faut penser les évolutions de l'après Guerre froide, dans le cadre institutionnel, et surtout territorial, de l'Union Européenne. L'ouverture a révélé d'importants contrastes dans cette aire marquée pourtant par des solidarités anciennes, avec pour conséquences des dynamiques spatiales actives et des recompositions de tous ordres. Or, l'une des vocations de l'Union Européenne est d'intégrer les Etats membres en retard de développement et de renforcer la cohésion entre les espaces, dans un contexte de libre marché, mais en intervenant par des politiques appropriées, pour encadrer les changements. Il faut donc nous interroger sur la nature des recompositions qui s'opèrent pour intégrer solidement ces espaces à la « mégalopolis » européenne, mais aussi sur la possibilité pour nos régions d'affirmer une véritable identité, dans une Europe élargie à 25 Etats et à 460 millions d'habitants. On parle en effet de la « dimension septentrionale » de l'Union Européenne et d'un « Arc baltique », au même titre que l'« Arc atlantique » ou l'« Arc méditerranéen ».
Dans un premier temps, après avoir rappelé les circonstances géopolitiques des élargissements récents, nous examinerons la position globale de l'espace baltique à la périphérie nordique de l'Union Européenne, ainsi que les fortes disparités qui sont les siennes. Nous montrerons ensuite que, si d'anciennes solidarités se réactivent autour d'enjeux communes, les dynamiques en cours sont très sélectives, mais encadrées par les actions européennes.
[...] Parmi les villes mondiales de rang A (10 à 12) et B à on ne trouve aucune ville de la Baltique. Ce n'est qu'à partir du rang C à qui correspond aux villes mondiales mineures, que l'on voit apparaître Stockholm, au 40ème rang mondial, et Copenhague, au 47ème rang. Parmi les villes mondiales en formation à on trouve Helsinki, Göteborg et Saint-Pétersbourg (laquelle ne fait cependant pas partie de l'Union Européenne). - Pour confirmer cette situation de marge, on peut examiner la place des ports baltiques dans le trafic maritime international, indicateur précieux puisque la mer est l'espace géographique qui fédère ce sous- ensemble de l'Union Européenne. [...]
[...] - Pendant la Guerre Froide, la RFA et le Danemark, membres de l'OTAN (Organisation du Traité Atlantique Nord) contrôlent les détroits. Les îles sont également puissamment militarisées : l'île danoise de Bornholm abrite ainsi un centre de surveillance de l'OTAN. La Suède et Finlande, économiquement et politiquement rattachées au camp occidental, sont militairement neutres. La Suède a cependant massé des troupes et des systèmes de défense dans l'île de Gotland, pensant qu'en cas d'affrontement, elle sera envahie par l'URSS, compte tenu de sa position stratégique aux portes de l'OTAN. [...]
[...] - Le grand nord forestier, qui couvre environ et abrite un peu moins de 2 millions d'habitants (soit de la population de l'aire baltique sur 40% de son territoire), est identifié par l'Union Européenne comme une région en retard de développement et bénéficie à ce titre d'aides importantes. - Les nouveaux membres de l'élargissement de 2004 ont également bénéficié, dès la chute du Rideau de fer et les indépendances des pays baltes, d'aides pour faciliter leur transition vers le régime démocratique et l'économie de marché (programme PHARE). [...]
[...] - On distingue quatre grandes aires linguistiques au sein de l'espace baltique : l'aire germanique (Allemagne, Danemark et Suède), slave (Pologne et Russie), balte (Lituanie et Lettonie) et finno-ougrienne (Finlande et Estonie), et trois religions dominantes : protestantisme (Danemark, Suède, Finlande, Allemagne, Estonie et Lettonie), catholicisme (Pologne et Lituanie) et orthodoxie (Russie). Si on combine ces critères, on constate que chaque entité nationale présente autour de la Baltique peut se prévaloir d'une identité spécifique. - Quant aux contrastes socio-économiques, ils opposent les pays de l'ex- bloc de l'Est et ceux de l'ex- bloc de l'Ouest, avec des gradations à l'intérieur de chaque catégorie. [...]
[...] Le commerce est à l'origine de l'essor de la Hanse au XIVème siècle. Si les ressources locales, maritimes et terrestres, ont été longtemps dominantes dans les échanges (poisson, surtout le hareng, ambre, bois, fourrures, métaux, surtout le minerai de fer suédois), les échanges concernent aujourd'hui des produits de toutes natures. Les flux pétroliers (exportations russes et importations d'origines diverses pour les autres pays) constituent environ le tiers du trafic maritime de la zone, mais les échanges de produits manufacturés sont en forte croissance, même si la route et le rail concurrencent de plus en plus la voie maritime dans ce domaine. [...]
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