Les espaces agricoles en Asie du Sud-Est

Résumé du document

Aujourd'hui, l'agriculture de l'Asie du Sud-Est continentale et insulaire est, en terme de production et d'exportations, l'une des plus importantes du monde. Mais l'agriculture en ASE n'est pas pour autant unilatérale. En effet, on dénombre plusieurs types d'espaces agricoles qui sont gérés avec des stratégies différentes.

L'espace agricole en ASE est traditionnellement dominé par la culture du paddy qui répond au défi alimentaire qu'a engendré l'explosion démographique par la Révolution verte, à laquelle s'ajoute deux autres types de culture que sont l'essart et la plantation.
Ces trois espaces connaissent des développements différents selon les pays en fonction de la stratégie économique qui est adoptée par les Etats, et l'encadrement dont font l'objet ces différentes cultures et ces différents peuples.

Extraits

[...] L'hévéa et le palmier à huile se partagent les deux tiers des surfaces des grandes plantations tandis que les plantations de cacao, de coton restent encore mineures. Les nombreux petits planteurs indépendants ont gardé des techniques rudimentaires, compensées par l'exploitation de larges surfaces, et des coûts de production très bas. Depuis le milieu des années 80, les grandes plantations privées accusent un regain d'activité, encouragées par l'Etat dans le cadre de la diversification des exportations. La politique de Transmigration demeure plus une initiative de peuplement qu'un véritable outil de l'élargissement de la frontière agricole ou de développement régional. [...]

[...] Les productions ne sont pas également reparties, et l'utilisation des divers produits chimiques suppose une alphabétisation de la paysannerie, laquelle est souvent insuffisante, et provoque parfois de graves dégâts parmi ces populations en manque cruel d'informations et de formations. Mais ces espaces rizicoles connaissent de grands bouleversements dans une nouvelle ère culturelle où l'argent prime sur la propriété foncière. Et l'exemple d'un paysan s'exilant à la ville tout en faisant exploiter ses terres dans un système de gérance n'est plus anecdotique. Ces espaces sont donc en interrelations avec les villes, de par les paysans qui transitent, et de par la demande des villes qui va influencer l'évolution et la transformation des cultures. [...]

[...] Les espaces agricoles sur brûlis dans les forêts tropicales sont l'exemple d'une méthode de culture itinérante. De nos jours, les paysans de la forêt, appartenant généralement à des minorités ethniques montagnardes, vivent en symbiose avec ce milieu forestier, l'exploitent sans le dégrader. La forêt tropicale humide dense constitue, tout au long de la préhistoire et de l'histoire de l'ASE, l'élément fondamental du milieu naturel. Si les chasseurs-cueilleurs-pêcheurs ne subsistent plus qu'à l'état de reliques dans l'Insulinde, la technique de l'essartage est le mode principale de mise en valeur. [...]

[...] Si l'on additionne tous les espaces gérés et toutes les populations agricoles encadrées par les agences gouvernementales, fédérales, et locales, on constate que bientôt l'essentiel du domaine paysan sera sous la tutelle de l'appareil d'Etat. La carte de l'agriculture malaise devient, de plus en plus, la carte de territoires directement gérés par l'Etat, lequel a pris le contrôle de toutes les frontières agricoles, anciennes, nouvelles ou en puissance avec des conséquences multiples. Plus important encore est le processus de transfert de la responsabilité des cultures d'exportation entre les mains des paysans. [...]

[...] Les Thaï, les Birmans, les Vietnamiens, n'ont pas ce respect et cette connaissance du milieu forestier qu'on les véritables paysans de la forêt vivant aux marges des anciens royaumes fondés sur la riziculture inondée ou irriguée. Ils favorisent chaque année en saison sèche le passage du feu dans les formations ouvertes (savanes, savanes arborées, forêts claires ou mixtes ouvertes). Ne peuvent se maintenir alors que des espèces rustiques résistant au feu. Ces trois grands types de culture façonnent l'espace agricole en Asie du Sud-est, mais sont tributaires de la gestion humaine, et donc sont sous l'influence de stratégies qui peuvent être très différentes. [...]