A l'Ouest de la Méditerranée, le Détroit de Gibraltar, une coupure maritime de 14 km seulement mais un écart de 1 à 12 dans le revenu national brut par habitant entre l'Espagne et le Maroc. A l'est, un écart de 1 à 14 entre Israël et l'espace riverain de la bande de Gaza. Au Nord, un espace européen largement chrétien, au Sud, un espace africain et musulman.
Par espace méditerranéen, on comprendra un ensemble d'Etats ou de territoires dépassant légèrement les rivages de la Méditerranée au sens strict, de l'Espagne à la Syrie en incluant le Portugal, membre de l'Union Européenne, ou la Macédoine, qui fut jusqu'en 1990 un des Etats de la Fédération yougoslave. Où passe la limite entre le Nord et le Sud ? Traditionnellement, elle est tracée entre l'Union Européenne et les Balkans d'une part, l'Afrique et l'Asie d'autre part. La République de Chypre et Israël constituent des enclaves du Nord en Asie.
Economie et culture, tout semble séparer ces rivages. Y-a-t-il vraiment une fracture entre ces deux ensemble d'Etats ? La réalité des relations n'est-elle pas plus nuancée ? Les recompositions politiques et économiques actuelles ne vont-elles pas dans le sens d'une intégration accrue ?
Le sujet sera abordé en trois parties. On examinera d'abord la réalité des fractures historiques, culturelles et économiques (I) ; on insistera ensuite sur les échanges inégaux qui témoignent de l'opposition entre ces deux ensembles (II) avant de terminer sur les transformations en cours qui illustrent de nouvelles solidarités (III).
[...] La Grèce et une partie des Balkans ont un alphabet dérivé du grec, alors que la Méditerranée occidentale du Nord- Ouest a un alphabet et des langues dérivées du latin. Le RNB et l'IDH sont beaucoup plus faibles au Sud de la Méditerranée qu'au Nord. La Turquie atteignait à peine un RNB de 1500 dollars par habitant en 2002, la Tunisie et l'Algérie moins de 2000 dollars, l'Egypte moins de 1500. Les pays du Nord dépassaient tous les 10000, à l'exception de Malte qui en était très proche. [...]
[...] Conclusion La Méditerranée, la Mare nostrum de l'Empire romain, sépare deux ensembles qui restent très contrastés par leur niveau de vie et par leur culture. Les recompositions politiques et économiques changent toutefois progressivement les données de l'histoire. La Méditerranée semble davantage aujourd'hui un espace d'intégration qu'une fracture. Malte, espace de transition entre le Nord et le Sud, entre l'espace latin et l'espace arabe, intégré en 2004 dans l'Union Européenne malgré sa petite taille, en est une bonne illustration. Sources ABC BAC, Géographie Terminale L-ES-S, LE GUIDE COURS APPROFONDI, Edition Nathan, Programme 2007. [...]
[...] La réalité des relations n'est-elle pas plus nuancée ? Les recompositions politiques et économiques actuelles ne vont-elles pas dans le sens d'une intégration accrue ? Le sujet sera abordé en trois parties. On examinera d'abord la réalité des fractures historiques, culturelles et économiques ; on insistera ensuite sur les échanges inégaux qui témoignent de l'opposition entre ces deux ensembles avant de terminer sur les transformations en cours qui illustrent de nouvelles solidarités (III). La fracture Nord/Sud est aussi sensible qu'ailleurs en Méditerranée. [...]
[...] La Méditerranée est aussi un espace intense de contacts de toutes natures (II). De nombreuses matières premières et produits agricoles des pays d'Afrique de Nord et de Turquie approvisionnent l'Europe. L'Afrique du Nord est un fournisseur important des pays de Nord en hydrocarbures. L'Algérie et la Libye fournissent de grosses quantités de gaz naturel et de pétrole à l'Europe. Des gazoducs relient d'ailleurs physiquement l'Algérie à l'Espagne et la Tunisie à l'Italie. Dans le sens Sud/Nord affluent aussi les travailleurs dont l'Europe vieillissante a besoin, mais aussi de nombreux réfugiés politiques. [...]
[...] Les côtes marocaines, tunisiennes et turques ont vu se développer de nombreuses stations balnéaires pour une clientèle du Nord. Les investissements industriels dans les pays du Sud méditerranéen sont cependant beaucoup moins nombreux en regard des fonds européens se dirigeant vers l'Asie orientale ou l'Amérique latine. Quelles en sont les raisons ? Les régimes politiques autoritaires, des économies peu ouvertes, le fractionnement des espaces commerciaux et le niveau de vie global qui reste faible n'attirent guère. La Méditerranée représente au-delà des tensions et clivages économiques un espace d'intégration (III). [...]
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