Les migrations intérieures sont un fait démographique de premier plan en Chine. Malgré et à la fois peut-être en partie à cause du système de résidence fixe, les Chinois sont de plus en plus nombreux à séjourner ou s'installer hors de leur domicile officiel. En 2000, on recense ainsi 150 millions de Chinois dans ce cas.
La conséquence est une complexification du tissu social. Les migrants étaient titulaires de droits variables selon leur lieu d'origine et vont donc hériter de statuts différents, les résidents d'origine présidant bien sûr la pyramide. L'article d'Isabelle Thireau et de Hua Linshan, Les migrants et la mise à l'épreuve du système du hukou analyse cette tension portée sur le système d'enregistrement et de contrôle du lieu de résidence. Selon cette analyse, les demandes de droits par les migrants se cristallisent dans une reformulation du rapport à la société fondée sur la notion de citoyenneté et non de résidence.
[...] Ces personnes avaient été piégées dans des gares où probablement juste arrivé de leur lieu de domicile pour trouver du travail on leur avait justement promis un emploi bien rémunéré. Au lieu de cela un dur labeur de 5 heures de matin à 1 h du matin du lendemain avec comme unique alimentation du pain et bien sur aucune rémunération. On a retrouvé des êtres terrorisés, parfois amnésiques, dans un état d'hygiène lamentable, portant les séquelles de coups de leurs geôliers. Enfin, la cerise sur le gâteau, c'est le fils du secrétaire du parti communiste local qui tenait la fabrique. [...]
[...] Les migrants originaires de grandes villes ou de bourgs seront mieux traités que ceux des campagnes. Parmi les détenteurs de certificats temporaires, ces mêmes distinctions sont valables. Au-dessus on peut trouver les migrants officiels, ceux qui transfèrent leur hukou. Et encore au-dessus, les résidents d'origine bien sûr. Une société donc très stratifiée et une tension portée sur le pouvoir, car ceux qui sont au bas de l'échelle se retrouvent parfois dans des conditions invraisemblables comme l'illustre ce fait divers sur ces migrants exploités dans une fabrique du Shanxi. [...]
[...] Les plus fortunés peuvent bientôt s'offrir un hukou bleu permettant pour une somme importante de devenir à terme un résident à part entière du lieu de destination. Mais si les possibilités légales de migrations ont été étendues, elles ne rendent pas compte de l'augmentation des migrants depuis les réformes. Ainsi, sans rentrer dans les chiffres, Isabelle Thireau et Hua Linshan montrent que les différents statuts des migrants sont très nombreux. Il y a à la base le migrant illégal, sans certificat temporaire, mais son statut dépendra également de la nature du hukou de son domicile. [...]
[...] Tant que celle-ci demeure possible pour les protagonistes des enjeux migratoires, le pouvoir, les employeurs et les migrants eux-mêmes, la transformation des statuts dans leur principe reste improbable même si à la marge des améliorations seront sans doute apportées. En collaboration avec Hua Linshan, Les migrants et la mise à l'épreuve du système du hukou Études chinoises, XXIII p.275-312. [...]
[...] Les enjeux des migrations intérieures chinoises: vers la libéralisation du système de résidence ? Les migrations intérieures sont un fait démographique de premier plan en Chine. Malgré et à la fois peut-être en partie à cause du système de résidence fixe, les Chinois sont de plus en plus nombreux à séjourner ou s'installer hors de leur domicile officiel. En 2000, on recense ainsi 150 millions de Chinois dans ce cas. La conséquence est une complexification du tissu social. Les migrants étaient titulaires de droits variables selon leur lieu d'origine et vont donc hériter de statuts différents, les résidents d'origine présidant bien sûr la pyramide. [...]
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