Le niveau de développement de la Chine reste très flou ; est-il un mythe, fruit de l'imaginaire chinois, ou une réalité, en ce début de millénaire ? Il est indéniable que la Chine a bénéficié d'une métamorphose économique depuis les années 1950. L'effondrement du modèle soviétique communiste et du monde bipolaire n'a pas entamé la détermination de la Chine qui compte tirer avantage de l'émergence de la mondialisation. De nombreuses réformes ont été entreprises durant un demi-siècle aboutissant à l'ouverture économique de la Chine mais n'effaçant pas pour autant les disparités spatiales et sociales
[...] Ces décalages et distorsions aboutissent finalement à une économie de pénurie. La République Populaire de Chine, par les planifications successives jusqu'aux années 1970, crée des produits d'industrie lourde, non seulement artificiellement, mais aussi sans se soucier nullement si le pays, agricole et autarcique, est susceptible de valider cette offre. La stratégie de l'avantage comparatif Les grandes réformes initiées dans les années 1960-70 orientent l'économie vers plus d'autonomie et améliorent les mécanismes d'incitation. Au lieu de localiser et spécialiser l'industrie, les dirigeants chinois diversifient le paysage industriel. [...]
[...] Un espace structuré par la culture Ce premier constat effectué, nous pouvons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l'ouverture économique des années 1970 n'a pas été décidée dans l'optique de réduire ces disparités qui handicapent le pays. Pourquoi certaines régions restent-elles encore en périphérie et sous-développées alors que d'autres bénéficient des principaux capitaux et des efforts de réforme économique ? Pour J.Gernet, cette hiérarchie de l'espace chinois est enracinée dans la culture : il n'est pas scandaleux pour un Chinois de considérer normales les disparités dont souffre son pays. De tous temps, l'organisation de la Chine s'est divisée en cercles concentriques, d'un centre névralgique et politique jusqu'à la périphérie marginalisée et défavorisée. [...]
[...] Ces incohérences sont heureusement minimisées par le processus graduel d'application des réformes qui contribue à préserver des chocs sociaux et à conjuguer la vitesse de la croissance et la stabilité. En cela, inaugurant le "stade initial du socialisme" en séparant le Parti et l'État et en entamant une transition vers une économie de marché par la coexistence d'une pluralité de systèmes économiques, politiques, sociaux et culturels, le XIIIème Congrès du Parti Communiste Chinois en 1987, prend le contre-pied de l'exemple de l'U.R.S.S. Développement ou performance économique ? [...]
[...] Effectivement, par exemple, les Etats-Unis avec de croissance produisent trois fois plus que la Chine avec de croissance ; 1 point de la croissance américaine correspond à de la croissance chinoise. De plus, toujours d'un point de vue général, la "paupérisation relative" tient une part toujours grandissante : 20% des ménages tiennent 80% de l'épargne provinces sur 31, soit 36% de la population, sont à l'origine de 87% du PIB, de 88% des exportations et 90% des importations. Une analyse régionale plus poussée nous permettra de comprendre ces inégalités spatiales. III. [...]
[...] Le Figaro, du 1 au 10 novembre 2002. [...]
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