Technique du remblai, volcans, séismes, répétition créative, Edo
Le territoire japonais est morcelé en plus d'un millier d'îles. Exigu. Partout la montagne, partout la forêt, qui règnent généralement ensemble. Seul un quart de la superficie du Japon est à la fois habitable et cultivable, ce qui laisse peu de place à l'homme et à ses entrepries. Aussi les Japonais utilisent-ils depuis les années 1950 la tchnique du remblai pour gagner de grands espaces sur la mer. Faut-il y voir une lointaine influence hollandaise ? Sur cet espace chichement compté, où le riz ou le thé ont toujours été plantés au cordeau, le travail acharné est depuis longtemps la seule condition de la survie. C'est ce que montre le fameux film de Kaneto Shindô, L'Île nue, réalisé en 1960.
[...] La copie au Japon n'est pas le contraire de la puissance créatrice. C'est à travers la reproduction à l'identique que les artistes japonais ont été pendant une très longue période amenés à s'exprimer. On mesure la volonté d'indépendance qu'il a fallu à Utamaro ou à Hokusaï pour sortir du cercle vicieux de cette répétition créative et imposer chacun son propre style, en plein Edo. Si l'un comme l'autre ont su s'arracher à la mode de leur temps pour le dessin et la peinture, alors dans le goût chinois, on sait que Hokusaï a été longtemps très mal considéré pour représenter des scènes de la vie courante, regardées comme banales, voire vulgaires par ses contemporains. [...]
[...] Il reste quelques traces de cette profusion monumentales : le temps de Todaiji et son important portique à Nara, les palais impériaux à Kyoto et Tokyo. Mais tout change dès le XVIe siècle : c'est à cette époque que le Japon prend son autonomie en matière d'architecture par rapport à son grand voisin. Les Japonais se délectent au contraire de l'intimisme, des paysages réduits ou confidentiels, qui se dévoilent peu à peu, un élément après l'autre, et ils préfèrent la suggestion au déploiement. [...]
[...] C'est ce que montre le fameux film de Kaneto Shindô, L'Île nue, réalisé en 1960. D'autre part, le Japon se trouve constamment soumis aux violences de la nature, et quelles violences ! Eruptions volcaniques on compte encore dans l'ensemble des îles une cinquantaine de volcans en activité séismes, raz-de-marée qu'on préfère désormais appeler tsunamis pluies torrentielles, typhons, climats extrêmes du Nord au Sud. Il a donc fallu aux Japonais, pour se maintenir sur leurs îles, s'accommoder de cette forte prégnance de la nature, pour pouvoir prétendre la maîtriser à l'échelle du pays. [...]
[...] Destruction/reproduction, le tropisme de l'œuvre japonaise Le territoire japonais est morcelé en plus d'un millier d'îles. Exigu. Partout la montagne, partout la forêt, qui règnent généralement ensemble. Seul un quart de la superficie du Japon est à la fois habitable et cultivable, ce qui laisse peu de place à l'homme et à ses entreprises. Aussi les Japonais utilisent-ils depuis les années 1950 la technique du remblai pour gagner de grands espaces sur la mer. Faut-il y voir une lointaine influence hollandaise ? [...]
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