Au cours des deux dernières décennies, les femmes de nombreux pays du Maghreb-Machrek ont vu leur fécondité chuter considérablement : 2 enfants par femme en Iran aujourd'hui, 2,1 en Tunisie et Turquie, 2,2 au Liban. Cette baisse de la fécondité a surpris par sa rapidité nombre de spécialistes des problèmes de population. En effet, pendant longtemps le Maghreb a véhiculé l'image d'une région surpeuplée dotée d'une forte croissance de population et d'un très fort taux de fécondité. Aujourd'hui, le problème de la croissance démographique ne se pose plus de la même manière.
Est-ce à dire que la « bombe P » (Paul Ehrlich) est désamorcée au Maghreb-Machrek, ouvrant la voie à un meilleur développement humain ? Une variable essentielle dans l'approche des questions de développement.
I. Une croissance démographique hier galopante, aujourd'hui en voie de ralentissement
Pop. X4 en 50 ans, de 105M à 425M
A. Une accélération très brutale des années 1950 aux années 1980
- 1950-1980 : Phase 1, TAN : 2,6% en 1950, 2,8 en 1980, (3,5% en Algérie, Libye, Irak, Yémen)
- chute de la mortalité, 1950 : 44 ans d'espérance de vie, 1980 : 65 ans. Passage des maladies infectieuses aux maladies chroniques. Faible prévalence SIDA depuis 1980 (3%)
- Maintien hautes fécondité et natalité. 1970 : 8,1 en Algérie. Vu le haut niveau de fécondité qui se maintient voire augmente, alors même que la baisse de la mortalité s'accélère, certains auteurs ont considéré que la théorie de la transition démographique n'était pas applicable à certains pays de la zone dont les pays du Maghreb.
B. Elle est liée à de fortes spécificités régionales
- Le poids de l'islam et des traditions, souvent invoqué : loi coranique, mariage précoce (18 ans en moyenne), système patriarcal traditionnel (infériorité de la femme), polygamie masculine. Contre exemples : Tunisie, Maroc, Iran (...)
[...] L'explosion démographique de la région est bien terminée, le changement de régime démographique est en cours, sans toutefois être achevé. La grande majorité des pays sont déjà entrés dans un tout autre système de reproduction, caractérisé par une mortalité assez faible, une fécondité de plus en plus contrôlée, un mariage tardif avec l'émergence du célibat définitif, une mobilité notable Les changements sont radicaux dans les trois pays du Maghreb ou encore en Iran, ils sont plus lents ou incertains en Arabie saoudite ou en Égypte par exemple, et restent très limités en Palestine et au Yémen. [...]
[...] En effet, pendant longtemps le Maghreb a véhiculé l'image d'une région surpeuplée dotée d'une forte croissance de population et d'un très fort taux de fécondité. Aujourd'hui, le problème de la croissance démographique ne se pose plus de la même manière. Est-ce à dire que la bombe P (Paul Ehrlich) est désamorcée au Maghreb-Machrek, ouvrant la voie à un meilleur développement humain ? Une variable essentielle dans l'approche des questions de développement. I. Une croissance démographique hier galopante, aujourd'hui en voie de ralentissement Pop. X4 en 50 ans, de 105M à 425M A. [...]
[...] Elle est liée à de fortes spécificités régionales Le poids de l'islam et des traditions, souvent invoqué : loi coranique, mariage précoce (18 ans en moyenne), système patriarcal traditionnel (infériorité de la femme), polygamie masculine. Contre exemples : Tunisie, Maroc, Iran. Des politiques souvent natalistes : sous la colonisation, durant les années de développement nationaliste (slogan irakien : faire un enfant, c'est planter une flèche dans l'œil de son ennemi guerre des ventres en Palestine enfants par femme contre 2,7 en Israël. Rejet des politiques de contrôle, car : la meilleur pilule c'est le développement (Slogan de l'Algérie à la conférence mondiale de la population en 1974). [...]
[...] La structure par âge est très jeune explique que le croît démographique devrait se poursuivre encore plusieurs décennies (moins de 15 ans : 35% population, plus vieille que l'Afrique, plus jeune que l'Asie et L'Amérique Latine) Un allongement continu de l'espérance de vie : moyenne de 70 ans, gain de 20 ans entre 1954 et 2004 à prendre en compte aussi. Croissance rapide en Arabie ayant à peine B. Des contrastes démographiques à toutes les échelles Vers 2040, trois pays approcheront les 100 millions d'habitants (Égypte, Iran et Turquie), quatre les 45 millions (Algérie, Maroc, Arabie saoudite et Yémen), cinq les 8 à 10 millions (Libye, Émirats arabes unis, Israël, Jordanie et Palestine). Diversification à l'intérieur même des pays, en d'autres termes d'une croissance des inégalités sociales et des disparités régionales. [...]
[...] Taux d'urbanisation inférieur à l'Amérique du Sud mais supérieur à l'Asie/ - La métropolisation. Les cinquante dernières années ont été marquées par la multiplication du nombre de grandes ou très grandes villes. Aujourd'hui 4 villes de plus de 5 millions d'habitants (Le Caire, Téhéran, Bagdad, Istanbul), impacts socioéconomiques et spatiaux : la défaillance des infrastructures et équipements urbains, la taudification des centres-villes (medina), l'extension des bidonvilles et les tentatives plus ou moins réussies de développement planifié des nouvelles banlieues, la prolifération des activités informelles. [...]
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