Ces derniers jours la presse faisait état de la situation plus tendue que jamais en Côte d'Ivoire. Après plus de deux ans de tutelle franco-onusienne rien n'a changé, la violence règne entre les milices patriotiques du président Gbagbo et les rebelles souhaitant à tout prix renverser le régime, mais l'africanisation des forces de maintien de paix n'y change rien. Même si certains militaires veulent quitter le guêpier ivoirien, le conseil de sécurité des Nations Unies a prolongé le mandat de l'opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et de l'opération militaire française Licorne jusqu'au 15 décembre de cette année 2006, soit après l'élection présidentielle qui est prévue avant le 31 octobre. La presse rappelle la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer le 16 avril 2004 à Abidjan. Guy-André Kieffer était spécialiste de l'économie africaine en Côte d'Ivoire et travaillait sur les matières premières ivoiriennes et surtout le cacao dont le pays est le premier producteur mondial, qui est devenu un des enjeux économique et politique du conflit. A plusieurs occasions, après des articles gênants, il avait été la cible de sérieuses attaques.
Pour comprendre la situation actuelle en Côte d'Ivoire, il faut remonter en amont de son histoire. La Côte d'Ivoire est située en Afrique tropicale, elle s'ouvre au sud sur le Golfe de la Guinée. Sa superficie est de 322 000 kilomètres carrés, soit presque autant que l'Allemagne. La capitale est depuis 1983, Yamoussoukro, village natal de Houphouët-Boigny, remplaçant Abidjan. Il se divise schématiquement entre un Nord islamisé et un Sud où cohabitent traditions animistes et chrétiennes importées par les missionnaires français.
Fondée sur l'agriculture d'exportation du café, de cacao et de bois, l'économie ivoirienne se diversifie en 1960 avec l'indépendance. La Côte d'Ivoire a fait partie pendant plus de soixante ans du vaste ensemble colonial français de l'Afrique occidentale française (AOF). Enfin en Côte d'Ivoire se rencontrent deux zones climatiques et de végétations. Un climat tropical au Nord, avec une savane arborée, et un climat équatorial humide au Sud avec ses forêts tropicales. A l'époque coloniale, ce Sud forestier devient un « front pionnier » progressant de l'Est vers l'Ouest au gré des plantations de cacao et de café.
Grâce à Houphouët-Boigny (« le Vieux ») qui proclama l'indépendance du pays le 7 août 1960, « le pays de l'éléphant » fut longtemps modèle de stabilité en Afrique noire. Le premier coup d'État eu lieu le 24 décembre 1999 à la suite d'une mutinerie de soldats. Depuis, le pays est le théâtre de fortes tensions qui ont conduit en septembre 2002 à une division entre le Nord et le Sud et à l'intervention de 6000 casques bleus de l'ONU appuyés par un contingent français.
Comment un tel pays qui jouissait d'une stabilité économique et politique et qui en faisait un pays singulier dans le continent Africain, a-t-il pu sombrer dans une crise dont aujourd'hui encore il a du mal à sortir ?
[...] Dans la capitale se construisent des gratte-ciel, des villas des dignitaires, l'hôtel Ivoire avec sa tour de 25 étages, ses piscines, sa patinoire et son casino. Cette richesse n'est d'ailleurs pas que de façade. Des routes, des canalisations, des câbles électriques sillonnent la brousse et changent la vie dans les villages de cases. Les paysans prospèrent, certains font même fortune, tous envoient leurs enfants à l'école. Des dispensaires, des hôpitaux sont mis en place. Des écoles, des lycées, des universités sont créés. [...]
[...] Les jeunes ruraux. En plus des conflits entre ethnies, religions, et entre les immigrés et la population de souche, il faut évoquer un autre fait marquant trop peu observé : la participation massive des jeunes des campagnes qui se sont souvent trouvés au cœur des conflits sur fond d'explosion démographique, de changements de valeurs, de conflits intergénérationnels. LES JEUNES ET LA VIOLENCE. Les jeunes ruraux se sont fortement engagés dans la violence car ils ont le sentiment d'être lésés par rapport aux anciens. [...]
[...] Pour comprendre la situation actuelle en Côte d'Ivoire, il faut remonter en amont de son histoire. La Côte d'Ivoire est située en Afrique tropicale, elle s'ouvre au sud sur le golfe de la Guinée. Sa superficie est de kilomètres carrés, soit presque autant que l'Allemagne. La capitale est depuis 1983, Yamoussoukro, village natal de Houphouët-Boigny, remplaçant Abidjan. Il se divise schématiquement entre un Nord islamisé et un Sud où cohabitent traditions animistes et chrétiennes importées par les missionnaires français. Fondée sur l'agriculture d'exportation du café, de cacao et de bois, l'économie ivoirienne se diversifie en 1960 avec l'indépendance. [...]
[...] Il meurt en 1993. Du miracle ivoirien à la crise des années 1980-90 Au pouvoir durant 33 ans, il s'appuie de fait sur un parti unique (le PDCI), refusant la pluralité politique et syndicale jusqu'en 1990 : il affirme préférer l'injustice au désordre redoutant une partition politique sur des bases ethniques. Son choix du libéralisme économique a permis à la Côte d'Ivoire de bénéficier de la confiance de nombreux investisseurs étrangers, notamment français, et de développer des activités agricoles, fondées sur l'exploitation du cacao et du café au sud puis du coton au nord, mais aussi industrielles. [...]
[...] La moitié Sud est elle-même scindée en plusieurs grands clans rivaux, et les populations du Nord sont présentes partout au Sud, en particulier dans les grandes villes. La place des immigrés est importante : nés ou non en Côte d'Ivoire, ils représentent plus du quart de la population. A travers eux, les pays frontaliers sont présents en Côte d'Ivoire. La place des uns et des autres est sans cesse remise en question. Ethnies- Religions- Immigrés- Population de souche Les ethnies Les ethnies, très nombreuses, forment une véritable mosaïque. Elles se sont installées au gré des migrations difficiles à dater en l'absence de traces écrites. [...]
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