Le tourisme rural se pratique dans un espace façonné pour l'essentiel par les activités agricoles et sylvicoles.
Ce tourisme à destination des campagnes est beaucoup plus ancien que celui dirigé vers les littoraux, les montagnes ou les villes.
Le tourisme rural comprend différentes formes :
- Le « tourisme vert » recouvre une pratique récréative en milieu rural fondée sur l'attrait des paysages, des sites et de façon générale sur les aménités du milieu naturel.
- L'« agritourisme », encore appelé « tourisme à la ferme », est organisé par les agriculteurs eux-mêmes (ils fournissent le gîte, le couvert et proposent aussi des activités) mais il reste limité et même en recul au cours de la dernière décennie ; ses retombées économiques demeurent assez faibles.
- On parle aussi d'« écotourisme » pour désigner des pratiques qui veulent rompre avec une attitude strictement consumériste du touriste ; on met en avant le respect du milieu d'accueil, populations et territoires.
Cette typologie ne doit pas faire oublier que les vacances à la campagne demeurent fondamentalement des séjours en résidence secondaire ou chez des parents ou amis (même si, nous y reviendrons, cette pratique doit être appréciée en termes de nuitées réelles et non potentielles).
Quelques données statistiques donnent une idée générale de ce que représente le tourisme rural.
Le tourisme rural représente :
. Le tiers des séjours personnels des français ;
. Le quart des nuitées ; (car la durée des séjours à la campagne (5,4 jours) est en moyenne moins longue qu'à la mer (8,6) ou qu'en montagne (7,2)).
. Moins de 20% du chiffre d'affaires touristiques du pays, les dépenses des vacanciers à la campagne étant moins fortes que celles des autres vacanciers.
A une époque moins lointaine les campagnes ont accueilli souverains, aristocrates puis riches bourgeois qui y bâtissait des résidences d'agrément. Les châteaux de la Loire sont célèbres, mais plus nombreuses sont les « folies » aristocrates et/ou bourgeoises, où le maître passait l'été tout en surveillant son domaine. Les uns et les autres y pratiquent souvent la chasse.
Au 18ème s. et surtout au 19ème s. les « touristes » ne se bornent plus à loger saisonnièrement dans ce qu'on appellera plus tard leurs résidences secondaires.
Le progrès des transports, l'essor du train notamment, favorise les déplacements. Des voyageurs commencent à se rendre vers des destinations touristiques (stations thermales, lieux de pèlerinages, curiosités naturelles, monuments). Le profil sociologique de ces premiers « touristes » demeure à l'époque très au dessus de la moyenne (...)
[...] L'Aveyron est une région du Massif Central connue pour son développement touristique : quelques points forts expliquent son succès : la présence des gorges du Tarn, la cité médiévale de Conques, le Roquefort produit labellisé s'il en est, qui contribue largement au maintien des activités agropastorales, le dynamisme industriel de la petite cité de Laguiole dont le nom est devenu un nom commun (avoir son laguiole est devenu à la mode) ; enfin la présence d'un PNR (celui des Causses ouvert en 1995) et l'accessibilité améliorée par l'A 75 ont encore accru les potentialités de ce département. Certaines moyennes montagnes bénéficient d'atouts supplémentaires, ceux que leur confère le climat méditerranéen, auquel s'ajoute la situation d'arrière-pays d'un espace très attractif. Les moyennes montagnes méditerranéennes Les Préalpes de Provence, la montagne cévenole, les montagnes pyrénéennes orientales (Canigou, Conflent, Vallespir) etc. bénéficient d'une image porteuse et connaissent un tourisme rural actif. [...]
[...] D'un coté on a des campagnes protégées qui tout en étant très attractives (c'est une des raisons qui justifient leur protection) connaissent un tourisme modéré ; les hébergements à finalité strictement touristique y sont théoriquement proscrits ; les protections sont de différents types : parcs naturels nationaux réserves naturelles, espaces boisés classés, terrains acquis par le Conservatoire du Littoral , (ces protections concernent surtout la montagne et le littoral). D'un autre coté on peut choisir d'associer protection et développement économique, en particulier touristique : parcs naturels régionaux (PNR) et espaces naturels sensibles constituent des solutions fréquemment utilisées en milieu rural (Cf. le cours spécifiques portant sur les espaces protégés en France). [...]
[...] Aujourd'hui cette forme de tourisme en milieu rural demeure limitée : des agriculteurs français proposent une restauration et moins de l'hébergement (chiffres de 2000). L'apport financier qu'elle procure ne s'obtient pas sans un gros investissement préalable (environ pour une chambre d'hôtes et pour un gîte rural) et le surcroît d'activités apparu au cours des années 1990 dans l'ensemble de l'agriculture française (augmentation importante de la superficie moyenne des exploitations) ne facilite pas le développement d'une activité complémentaire. A partir des années 1970 les choses commencent à changer. [...]
[...] Il s'agit d'attirer et d'accueillir les touristes : une politique d'équipement et d'hébergement est nécessaire. Avant d'aborder ce volet, il n'est pas inutile de rappeler la place de chaque échelon territorial dans la mise en œuvre de la politique touristique en milieu rural. Une politique mise en œuvre à différents niveaux de l'échelle territoriale. En matière de tourisme rural ce sont pour l'essentiel les collectivités locales qui ont été amenées à prendre des initiatives. Les communes sont responsables de la délivrance des autorisations d'utilisation du sol (elles doivent élaborer les documents d'urbanisme nécessaires). [...]
[...] dernière partie). Inventaire des formes d'hébergements touristiques en milieu rural Ils sont caractérisés depuis trois décennies par leur modernisation et par leur diversification, répondant en cela aux exigences des vacanciers. On recense : o Les hôtels ruraux ( lits) : il s'agissait classiquement de l'hôtellerie non classée (dite de préfecture) ; pour satisfaire la clientèle touristique ils ont évolué vers des catégories moyennes ; cette évolution a supposé des investissements et s'est traduite par la disparition de nombreux petits hôtels familiaux. [...]
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