La Transnistrie est une région de la République de Moldavie située sur la rive gauche du Dniestr. Cet « Etat dans l'Etat » partage ses frontières avec la Moldavie, à l'ouest, et l'Ukraine, à l'est. Cette région fait sécession en septembre 1990 et revendique haut et fort son rattachement à la Russie. La Transnistrie est aujourd'hui une sorte de « musée en plein air du communisme », un petit morceau d'URSS encore bien vivant. Avec l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie le 1er janvier 2007, cette poudrière transnistrienne se situe désormais aux portes de l'Europe, à environ 100 km de la nouvelle frontière orientale européenne.
Dans un premier temps, nous nous pencherons sur les caractéristiques économiques, sociales, culturelles et géographiques des forces en présence. Nous aborderons par la suite ce conflit au regard de l'histoire. Enfin, nous constaterons la situation actuelle et nous analyserons les issues possibles.
[...] Ce fut un conflit sanglant : 500 morts et 2000 blessés. Le commandant de la XIV armée, le général Alexandre LEBED, nommé en juin 1992, finit par imposer un cessez-le-feu aux belligérants : l'accord fut signé le 21 juillet 1992 à Moscou par les présidents Boris ELTSINE et Mircea SNEGUR (ancien président moldave). Il était question d'attribuer un statut spécial à la Transnistrie lors des négociations à venir. Cet accord supposait que la Russie cesse d'appuyer la Transnistrie et que la Transnistrie obtienne le droit à l'autodétermination dans le cas où la Moldavie demandait son rattachement à la Roumanie. [...]
[...] Les rares écoles moldaves en Transnistrie ne sont guère appréciées par les Transnistriens russes, surtout depuis que l'on a appris que l'enseignement dispensé était de l'ultranationalisme autochtone visant à haïr le Russe et à s'apitoyer sur le sort du Moldave. Depuis 1994, l'alphabet latin est interdit dans ces écoles. Sur le plan politique, la République socialiste soviétique de Transnistrie moldave (ou en russe : Pridnestrovskaïa Moldavskaïa Respublica) fait sécession le 2 septembre 1990 et Tiraspol devient sa capitale. Le pouvoir est autoritaire. Cette région sécessionniste a son propre gouvernement, son budget, son hymne, son drapeau, sa monnaie (le rouble transnistrien), sa législation et son président de la République : Igor SMIRNOV. La Transnistrie ne reconnaît pas le droit moldave. [...]
[...] Cette organisation encourage le statu quo. L'objectif principal réside alors dans la construction d'un Etat commun, acceptable par les deux parties. Cela revient à intégrer la Transnistrie au sein de la Moldavie sans la changer, alors que sa représentativité peut être mise en question. De plus, ses structures rendent la réintégration hasardeuse, puisque les systèmes monétaires, légaux, économiques et autres divergent. La stratégie prônée par Bruxelles consiste désormais à agir suivant deux axes : rendre la Moldavie plus attractive pour les citoyens de Transnistrie, grâce notamment à une amélioration du niveau de vie et au respect sans failles des principes démocratiques, et parallèlement, faire en sorte que le statu quo dans la province soit de moins en moins confortable, voire intenable, pour les élites. [...]
[...] La langue officielle est le roumain. La formation d'un Etat indépendant et viable a constitué, en vain, l'objectif des différents gouvernements. En marge de l'élargissement européen, la Moldavie a longtemps paru abandonné à son propre sort, aux prises avec d'inextricables difficultés telles que le séparatisme en Transnistrie, les trafics en tout genre, les crises économiques, les troubles internes de la société, En mars 2001, puis en 2005, les communistes reviennent au pouvoir en remportant les élections législatives. Malgré la nostalgie affichée de la période soviétique et la volonté du gouvernement de se rapprocher de Moscou, la Moldavie prend une orientation toujours plus pro-occidentale. [...]
[...] Ce serait comme une sorte de territoire tampon pour la Russie, le long des frontières orientales de la Roumanie, lesquelles seraient les nouvelles frontières de l'Union européenne et de l'OTAN. En réalité, on sait que la Russie rêve de faire de la Transnistrie un nouveau Kaliningrad, c'est-à-dire une nouvelle enclave russe en territoire étranger. Pour reprendre la pensée d'A. LEBED, la région de Transnistrie est la clé des Balkans. Si la Russie se retire de cette région, elle perdra cette clé en même temps que son influence sur la région Pour l'heure, le risque d'un nouveau conflit interne est écarté. [...]
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