Le film "Mondovino", c'est-à-dire le monde du vin ou encore le vin du monde, retrace les histoires de différentes familles vinicoles de part et d'autre de notre planète : les familles Mondavi et Staglin à Napa en Californie, Battista et Lina Columbu en Sardaigne pour leur vin appelé Malvasia, la famille De Montille à Volnay en Bourgogne, la famille Frescobaldi à Florence en Italie, celle Etchart à Cafayate en Argentine... On y retrouve également deux personnages très importants pour le marché du vin : Robert Parker, le critique vinicole le plus connu dans le monde entier et le plus influent et Michel Rolland, consultant en vins pour plus de cent propriétés dans le monde.
Ce film soulève néanmoins une question importante : la globalisation du vin est-elle une bonne chose ? A qui profite-t-elle vraiment et pour quelles raisons ? Quelles en sont les conséquences pour l'organisation de l'espace rural ?
Plus que de simples histoires de familles pourtant très présentes, ce film nous montre très bien les relations entre les vignerons et leurs terres : les plus riches sont attachés à leurs terres mais pas de la même façon que les petits exploitants ou que les personnes vivant au Brésil ou en Argentine qui font des bénéfices moins importants mais qui ne vendraient leurs terres pour rien au monde. Néanmoins, une même lutte se retrouve chez tous : la guerre du goût ou plus simplement la course à la spécificité pour certains et celle au profit pour d'autres.
[...] Deux de ses employés, des immigrés Haïtiens, expliquent également qu'ils retrouvent le même phénomène dans leur pays : les mangues d'un même manguier ont un goût différent en fonction de leur position sur l'arbre et de leur exposition au soleil. Enfin, Michel Rolland, un homme très respecté dans la profession, a permis de redonner de l'intérêt au Bordelais dans le monde entier. Il considère qu'il existe une grande diversité des vins mais qu'il y en a beaucoup de mauvais. Il a également permis de donner une meilleure qualité à certains vins comme Etchart en Argentine par exemple. [...]
[...] Un autre problème s'impose aussi : le vin est très dépendant du sol et du terroir et cela réduit le phénomène de globalisation possible. Dans la première partie de ce compte rendu, nous avons parlé de Michel Rolland qui arrive à redonner de l'intérêt à un vin pas très bon et pas très réputé. Cependant, il faut expliquer sa démarche ; il vient de Pomerol et fait du Pomerol de par le monde entier. Il persuade les gens d'utiliser des raisins murs et de satisfaire le goût globalisé. [...]
[...] Les habitants semblent même avoir du mal à s'exprimer sur le sujet. Pour eux, les Languedociens sont encore très paysans et la lutte contre le monopole de la distribution n'est pas évidente vu qu'aucune loi n'existe pour l'empêcher voire même pour la limiter. La globalisation des vins entraînerait la disparition de la diversité du vin mais également celle des petits exploitants qui ont déjà du mal à survivre à cette course au profit. Le paysage a également évolué : avant, on avait beaucoup de petites parcelles puisque tout le monde cultivait la vigne ; elle était présente partout, mais aujourd'hui l'homme n'a plus d'identité et ne sait plus d'où il vient. [...]
[...] En effet, il attribut des notations pour chaque vin qu'il goûte et, s'il émet une critique négative sur tel ou tel vin, aussitôt les ventes baisseront. Ainsi, son point de vue américain et révolutionnaire qu'il a amené dans le Bordelais est difficile à accepter pour les petits vignerons qui veulent garder leurs traditions. Ensuite, on remarque que les relations entre les grands vignerons et leurs vignes sont différentes de celles des petits exploitants. Par exemple, chez la famille Staglin, ce sont des travailleurs mexicains qui ont un réel contact avec le raisin. [...]
[...] Ce film montre ainsi que chaque famille vinicole, riche ou pauvre, importante ou plus petite, a un attachement particulier à ses terres mais, malheureusement, pour des raisons différentes. Tout cela entraîne beaucoup de luttes et de défis mais, là encore, pour des raisons différentes : la course ou non à la conquête du marché et à l'internationalisation. Enfin, ce film semble être quelque peu orienté même si les opinions des exploitants des différents continents sont récoltées sur le terrain et de façon qui pourrait sembler neutre. [...]
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