La Chine et l'Inde sont deux Etats qualifiés de “puissances émergentes”, qui pèsent déjà sur la scène mondiale tant au niveau politique qu'économique. Nous ne ferons pas ici la démonstration que Chine et Inde sont effectivement aujourd'hui insérées dans la société mondiale, des évènements comme les réunions du G20 ou du sommet de Copenhague en sont des exemples suffisamment parlants. Il faudrait pour démontrer cette émergence revenir sur le processus de mondialisation et sur la montée en puissance de ces deux Etats depuis la fin des années 80 et le début des années 90.
Nous partirons donc ici du postulat que, depuis la fin des années 1980 – début des années 1990, l'Inde et la Chine sont de plus en plus présentes sur la scène mondiale, ce phénomène étant dû à la fois à la mondialisation, ainsi qu'à la modernisation et à la croissance économique de ces deux géants asiatiques.
[...] Ajoutez à cela Warner China Film, la société de production en coparticipation créée en 2004 par la Warner Bros., l'entreprise d'Etat China Film Group et le groupe privé Hengdian Group et la collaboration sinoaméricaine pourrait porter de beaux fruits.”26 Néanmoins, les possibilités financières générées par le cinéma entraînent aussi une forme de concurrence. Le cinéma étant un instrument de soft power, la Chine cherche à limiter l'importation de films hollywoodiens et à faire valoir les productions nationales vis-à-vis de son propre public. Les dirigeants chinois se rendent bien compte de la puissance que procure un cinéma à résonance internationale. [...]
[...] C'est ce que relatait un journaliste chinois,32 expliquant que le film Confucius avait été réalisé et produit avec l'accord du régime. En effet, la réalisatrice Hu Mei a rencontré pour l'occasion des hauts dirigeants du PCC., lesquels lui ont fait savoir que : réalisation de ce film sera un grand événement pour démontrer la grandeur de la culture chinoise et porter notre civilisation sur le devant de la scène internationale.” Le tournage du film a donc été très surveillé par les autorités. [...]
[...] La deuxième tendance que l'on peut dégager des récents films chinois et qui montre les changements de mentalités, cette tendance est une nouvelle exaltation des traditions et des mythes chinois. Ceci avait été effacé en partie par les années de communisme, notamment sous la révolution culturelle. Aujourd'hui, le cinéma renoue avec la culture chinoise traditionnelle, sous les auspices du régime qui encourage plutôt ce genre de production. Ceci traduit à notre sens la confiance retrouvée que la Chine et les Chinois ont en eux-mêmes aujourd'hui. [...]
[...] Cette “sixième génération” opte pour un cinéma beaucoup plus cru, mêlant fiction et réalisme, avec souvent une image des caméras à l'épaule, un son direct de qualité inégale. Il s'agit d'un choix artistique et politique, montrant leur volonté de documenter le quotidien d'une jeunese urbaine idéaliste et paupérisée, travaillée par les influences occidentales. A la fin de cette décennie apparaît le cinéaste le plus représentatif, Jia Zhangke. Situés dans des grandes villes de province frappées par le changement économique, bénéficiant d'une écriture très personnelle, les films de Jia Zhangke décrivent le quotidien d'une jeunesse urbaine déboussolée. [...]
[...] Le casting incluait la plupart des acteurs chinois connus en Occident (Jet Li, Maggie Cheung, Tony Leung). Le film est resté au sommet du box-office américain pendant deux semaines. A partir de ces débuts, le cinéma chinois a montré autre chose que du kung-fu. “Films d'action aux inventions visuelles ébouriffantes, bastion prolifique du cinéma d'auteur contemporain, ressource en stars mondiales comme en récits singuliers, le cinéma chinois a aujourd'hui conquis droit de cité à part entière sur nos écrans.”14 En effet, contrairement à son homologue indien, le cinéma chinois d'auteur s'est imposé comme un élément incontournable des grands festivals, comme Cannes, Berlin et Venise. [...]
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