Deux Etats européens de superficie et de peuplement modeste, Chypre (835 000 habitants, cap : Nicosie) et Moldavie (environ 4 millions, cap : Chisinau) connaissent deux situations économiques assez différentes. Chypre est membre de l'Union européenne depuis le 1er mai 2004, tandis que la République de Moldavie, qui déclara son indépendance en août 1991 au moment de l'effondrement du bloc soviétique, fait figure de pays le plus pauvre d'Europe , tirant 27,1% de sa richesse nationale des transferts de fonds en provenance des citoyens moldaves expatriés . Sa situation géopolitique ne laisse toutefois guère indifférente : situé entre la Roumanie et l'Ukraine, non loin du Danube, des Carpates et de la mer Noire, ce territoire a constitué l'avant-poste russe pour le contrôle du Danube et des détroits tout au long du XIXe et a suscité des rivalités entre Roumanie et Russie tout au long du XXe siècle.
Dès lors, en quoi ces deux pays sont-ils comparables ? Ces deux Etats présentent une spécificité commune : tous deux voient leur unité et souveraineté territoriale mise à mal. Dans les deux cas, l'autorité de l'Etat s'arrête aux frontières d'une fraction « sécessionniste » du territoire : République turque de Chypre du Nord et République autoproclamée de Transnistrie, toutes deux placées sous l'influence directe de puissants tiers.
Au-delà des évidents points communs qui rapprochent la situation des deux Etats (I), les deux conflits présentent des perspectives différentes de résolution (II).
[...] Les autres médiateurs, notamment les européens et américains, avaient été tenus à l'écart de la démarche du Kremlin visant à négocier ce plan qui consacrait la vision russe de l'organisation de l'Etat moldave sous la forme d'une fédération asymétrique, prévoyant un si grand nombre de compétences exercées conjointement par le centre et les sujets fédéraux (Gagaouzie et Transnistrie) qu'il comportait en germe le risque de voir Tiraspol prendre le contrôle sur Chisinau. Sous la pression conjuguée de l'Europe et des Etats-Unis, le président Voronine refusa de signer le mémorandum, provoquant l'ire de Moscou qui allait par la suite se montrer peu conciliant dans les tentatives ultérieures de résolution. [...]
[...] En dépit d'une loi votée par le Parlement moldave le 22 juillet 2005 conférant une large autonomie à la Transnistrie, le statu quo demeure. C. L'influence des opinions publiques sur l'issue des résolutions Une autre différence de taille susceptible d'affecter de façon non négligeable l'issue de la résolution de ces deux conflits réside dans la position défendue par les opinions publiques dans les territoires concernées. On observe à cet égard deux situations diamétralement opposées, bien que les stratégies envisagées pour sortir de la crise soient susceptibles à terme de faire converger les deux configurations. [...]
[...] Dès lors, en quoi ces deux pays sont-ils comparables ? Ces deux Etats présentent une spécificité commune : tous deux voient leur unité et souveraineté territoriale mise à mal. Dans les deux cas, l'autorité de l'Etat s'arrête aux frontières d'une fraction sécessionniste du territoire : République turque de Chypre du Nord et République autoproclamée de Transnistrie, toutes deux placées sous l'influence directe de puissants tiers. Au-delà des évidents points communs qui rapprochent la situation des deux Etats les deux conflits présentent des perspectives différentes de résolution (II). [...]
[...] La Russie occupe encore militairement le territoire (elle y maintient 1400 hommes). Depuis le début du conflit, on prête à Moscou le souci de conserver, en soutenant le régime de Tiraspol, une enclave russe entre la république moldave et l'Ukraine, à l'image de Kaliningrad entre la Lituanie et la Pologne. Par ailleurs, la grande majorité des leaders de Tiraspol sont des citoyens russes et la plupart sont des officiers de haut rang de l'armée et des services de sécurité russes. [...]
[...] Une souveraineté territoriale affectée A. Deux territoires séparés : deux entités non reconnues par la communauté internationale Tant dans le cas moldave que dans le cas chypriote, deux fractions du territoire échappent totalement à l'autorité de l'Etat reconnu par la communauté internationale. Dans les deux cas, les territoires sécessionnistes ont concrétisé leur autonomie par le développement de pouvoirs présentant toutes les caractéristiques d'un Etat : forces militaires, monnaie, autorités législatives et exécutives élues, constitution (depuis 1995 pour la Transnistrie pour la République turque de Chypre du Nord). [...]
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