Les villes françaises sont loin d'être des espaces homogènes. Depuis le 19e siècle, l'opposition entre le centre historique, lieu de naissance de la ville, et les banlieues ne cesse de s'accentuer. Déjà, en 1928, Lucien Romier, décrit le malaise qu'entraîne le développement mal contrôlé de ces périphéries délaissées. Aujourd'hui la banlieue est le siège de nombreuses industries que la ville ne veut ou ne peut admettre en son sein et le lieu où s'établit tout le surcroît de population que la ville rejette (...)
[...] Ainsi la ZAC (Zone d'aménagement concerté) rive gauche Tolbiac à Paris combine des activités universitaires (bâtiments neufs et réhabilitation avec transformations), des logements (15000 habitants prévus), des commerces, des bureaux, des espaces verts. Beaucoup de bâtiments ou de quartiers industriels ne sont plus détruits. La biscuiterie LU à Nantes est transformée en lieu culturel. À Lyon, le quartier Gerland (anciens abattoirs) voit cohabiter une salle de concerts (Halle Tony Garnier), des bâtiments d'enseignement supérieur (École normale supérieure de lettres et sciences humaines) ou dédiés au sport, des espaces verts et même un technopôle bien relié au centre par le métro L'hétérogénéité des banlieues A. [...]
[...] En janvier 2007, le rapport annuel de l'observatoire des ZUS écrivait d'ailleurs qu'il était difficile de constater, pour le moment, une amélioration par rapport aux années précédentes : "surchômage et pauvreté, mauvaise santé et difficultés scolaires et une délinquance dopée par les près de 7000 faits de violences urbaines d'octobre-novembre 2005 donnent la mesure du malaise. " D. Villes nouvelles et banlieues pavillonnaires L'idée d'harmoniser spatialement l'extension jusque-là anarchique des banlieues a vu le jour dans les années 1960, lorsqu'a été développé le concept de "ville nouvelle". Il s'agissait de créer de vrais organismes urbains complets pouvant vivre en relation avec le reste de l'agglomération sans en dépendre trop directement. Ces cités devaient donc posséder un habitat attractif, de nombreuses fonctions de services ainsi que des zones d'emploi proches. [...]
[...] Des centres-villes en crise ? Durant les Trente Glorieuses, devant l'insalubrité de certains quartiers anciens des centres-villes, de nombreux habitants sont partis en banlieue pour accéder à des logements plus confortables. Une inévitable ségrégation sociale a vu le jour : ne sont restées la plupart du temps que des populations en marge (personnes âgées, à faibles ressources, immigrés). Ce phénomène a concerné les quartiers ouvriers mais aussi aristocratiques que la bourgeoisie a fui pour s'installer dans des banlieues cossues : des villes de l'ouest parisien comme Le Vésinet s'affirment comme des cités "huppées" dès les années 1930. [...]
[...] Les résultats sont mitigés. Après des débuts hésitants, l'objectif démographique est atteint mais ces cités récentes ne parviennent pas à demeurer des espaces périphériques privilégiés Depuis les années 1990, leur croissance s'est beaucoup ralentie (la moitié a un solde migratoire négatif), leur composition socioprofessionnelle se modifie rapidement (fuite des cadres et des revenus supérieurs à la moyenne entraînant une paupérisation générale). Parallèlement à la création des villes nouvelles, l'industrialisation de la construction des pavillons a entraîné une baisse de leur prix d'achat et leur multiplication dans des banlieues massivement investies par les classes moyennes qui fuyaient à la fois les grands ensembles et qui réalisaient leur rêve d'accession à la propriété, largement encouragée par l'État (loi Chalandon de 1970). [...]
[...] L'utilisation des transports collectifs y est plus importante qu'ailleurs des actifs sont employés ou ouvriers. Le taux de chômage est important (environ en 2006, contre un peu moins de en moyenne nationale). L'échec scolaire, la pauvreté, souvent générateurs d'une petite délinquance qui exacerbe les tensions, sont plus présents et encore aggravés par l'arrivée massive de populations en situation précaire. Les pouvoirs publics se sont attaqués à ces problèmes en délimitant 751 ZUS (Zones urbaines sensibles) dans 200 agglomérations et regroupant de la population urbaine française. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture