Suite à l'élection puis à la réélection de Lula à la tête du Brésil, la question des réformes agraires se pose de plus en plus dans le pays le plus inégalitaire du monde. Face à cette donne politique, ce document fait un bref retour historique sur les réformes agraires passées.
[...] Mais Lula élu, la réalité est devenue moins idéale qu'elle n'en paraissait : les alliances politiques du Parti des Travailleurs pour accéder à la présidence (d'où la critique qu'il ne serait non plus un parti de gauche mais centriste) et les pressions du FMI ont réduit l'amplitude de mouvement de Lula. Mais si les réformes ne tenaient qu'à la volonté d'un politique, elles seraient aisées. Or, le changement dans la société brésilienne est lent et fastidieux car les sources du problème sont profondément enracinées dans l'histoire, notamment le colonialisme. De 1500 à 1850, les terres appartenaient à la couronne portugaise. [...]
[...] Avec le temps, le problème s'est aggravé, créant la situation que nous connaissons aujourd'hui. Pendant les années Vargas (1930 1945), une nouvelle politique sociale et syndicale a été mise en place au profit du secteur urbain, laissant les paysans sous la coupe des grands propriétaires terriens. Alors que la base de l'édifice commençait à s'effondrer, le gouvernement a préféré consolider le haut ; mais c'était sans compter que les villes avaient étaient enflées par l'exode rural de milliers de paysans quittant la campagne dans l'espoir de trouver une vie meilleure dans les villes. [...]
[...] Le gouvernement de Cardoso ne pouvant pas accepter la médiatisation du massacre décida donc de prendre le MST comme interlocuteur direct pour la réforme agraire, lui donnant ainsi un poids politique important. Aujourd'hui, des millions de paysans n'ont toujours pas obtenu de terres. Des occupations de terres (accampamentos) sont organisées régulièrement. Lorsqu'un lot est attribué à un paysan, il rejoint généralement une coopérative. Cette dernière, organisée hiérarchiquement, s'occupe de créer des écoles, hôpitaux et autres structures pour cette petite communauté. L'installation des paysans sans terre (assentamentos) reste longue. [...]
[...] En 1985, avec la chute de la junte militaire, des reformes agraires sont de nouveau planifiées. Mais une fois de plus, elles restent à l'état de projet pendant une dizaine d'années. Sous le gouvernement de Cardoso, la pression du MST se fait telle que le président aux idées néo-libérales se trouve dans l'obligation de concrétiser les réformes projetées dix ans plus tôt. C'est vers la même période que le MST bénéficie d'un soutient international. Avec des actions de grande ampleur, le MST devient médiatisé. [...]
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