Shintô, conventions, Bienheureux, discipline des castes, religion étrangère
Le bouddhisme est né en Inde. Il est à l'origine une errance personnelle qui ne s'accompagne d'aucune forme culturelle. C'est peu à peu que se sont introduits la vénération des reliques et le pèlerinage aux lieux saints. Les premières représentations du Bouddha, tardives, remontent au début de l'ère chrétienne. Après avoir transité par la Chine, le bouddhisme a été introduit au Japon par des moines coréens vers la fin du VIe siècle.
[...] Au Japon, les temples bouddhistes présentent donc au regard occidental une très grande variété architecturale. C'est particulièrement sensible lorsqu'on garde en fond de rétine les temples du bouddhisme tibétain, antres massifs aux odeurs fortes où de grandes statues cuivrées par les bougies vous écrasent avec bienveillance. Beaucoup de temples japonais échappent à cette résonance. Lorsqu'ils se sont défaits de l'influence chinoise, ils savent exprimer, à l'image des cimetières, une douceur enveloppante et souvent familière. Si le zen saisit d'abord par sa rigueur et son dépouillement, les autres écoles du bouddhisme n'ont rien d'austère, ni d'intimidant, au moins dans leur abord extérieur. [...]
[...] Il abrite, entre autres, plusieurs rouleaux de papier bistre où cabriolent grenouilles et petits lapins travestis en religieux, prenant des poses où bondissant en l'air, ou encore singeant le Bienheureux grimpé sur un lotus. Quelque chose de La Fontaine, des artistes d'Edo ou de Beatrix Potter saisie par la débauche. Ces personnages frétillants sont dus à un moine bouddhiste du XIIe siècle, contemporain de Bernard de Clairvaux. Peut-on imaginer une expression plus forte de la fraîcheur, de l'humour et de la liberté ? [...]
[...] On entend souvent dire que les Japonais ne sont pas très ouverts à la spéculation, comme s'il s'agissait là d'une spécialité occidentale qu'ils n'ont pas su reproduire. C'est peut-être qu'ils n'en ont pas besoin et que leur tolérance leur suffit. Sans savoir pourquoi, l'idée de liberté m'est venue à l'esprit à propos du bouddhisme, sans doute parce que précisément il n'existe entre eux pas de rapport apparent : la liberté ne prend pas le même sens en France et au Japon et rien là-bas n'autorise à en faire état, ce n'est pas un sujet qui vient spontanément dans la conversation. [...]
[...] Le bouddhisme au Japon Le bouddhisme est né en Inde. Il est à l'origine une errance personnelle qui ne s'accompagne d'aucune forme culturelle. C'est peu à peu que se sont introduits la vénération des reliques et le pèlerinage aux lieux saints. Les premières représentations du Bouddha, tardives, remontent au début de l'ère chrétienne. Après avoir transité par la Chine, le bouddhisme a été introduit au Japon par des moines coréens vers la fin du VIe siècle. Les catégories de la religion au Japon ne sont pas les mêmes qu'en Occident, ou plutôt elles n'en revêtent pas les mêmes formes. [...]
[...] Parmi les aspects religieux du bouddhisme, l'architecture des temples a connu elle aussi l'influence chinoise. En même temps que les piliers reposant sur un sous-bassement de pierre, la structure complexe du toit et l'usage de la tuile, le bouddhisme a introduit au Japon la pagode (reliquaire, avatar du stûpa), les espaces de représentation du maître et d'enseignement de sa loi, ou encore le cloître périphérique, ensembles qui supposaient de grandes surfaces bâties et un terrain plat et devaient répondre à la dimension cosmogonique des constructions chinoises : patio central organisant l'espace, monumentalité puissante, respect systématique de l'axe Nord-Sud comme de la symétrie dans la construction. [...]
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