Bassin méditerranéen, espace inégalement développé, euro-méditerranéen, économie, flux mondiaux
Au Moyen-Age, le bassin méditerranéen était un espace d'échanges et de relations très important. De nos jours, trente pour cent des flux mondiaux passent par la Méditerranée. C'est donc un espace stratégique de la mondialisation qui forme un tout, qui présente des similitudes sur le plan naturel et historique, mais qui est aussi inégalement développé.
[...] En même temps, comme le problème de la tectonique des plaques engendre sismicité et volcanisme sur les deux rives, on peut remarquer qu'il y a aussi une fracture au niveau des risques naturels car la rive Sud manque de prévention et de moyens de réactions face à de tels problèmes, et ce n'est pas cette fois ci dû à une cause naturelle, mais bien politique et liée au développement. Dans un second temps, il s'agit de remarquer que les relations entre les deux rives sont des relations de type centre-périphérie, de type Nord- Sud donc, reflétant les inégalités de développement des deux rives. Nous nous concentrerons donc sur les flux économiques, migratoires et touristiques. Pour ce qui est des échanges économiques, la Méditerranée profite de deux lieux de passage stratégiques qui sont le détroit de Gibraltar, mesurant moins de 15 km, et le canal de Suez. [...]
[...] Puis des années 1970 aux années 1980 seul le regroupement familial était autorisé et sont alors apparus les migrants clandestins dont l'apogée fut dans les années 1990. Mais la politique européenne envers ces migrants est une politique citadelle de fermeture. Pour cela, la rive Nord met en place des radars thermiques et construit même des murs de fils barbelés ou de pierre (autour de Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles sur sol marocain par exemple). Pour ceux qui arrivent à entrer illégalement, il reste encore à éviter les vols charters qui sont prêts à les renvoyer sur leur rive. [...]
[...] Notons que l'Espagne et le Portugal, anciennes terres de départ, sont devenues des terres d'accueil et constituent souvent un tremplin vers l'Europe du Nord, particulièrement l'Angleterre. Enfin, ces flux migratoires ne sont pas les seuls, il existe aussi des flux de type Sud-Sud, vers les pays pétroliers par exemple, et surtout des flux touristiques. Ceux-ci sont d'ailleurs à la fois Nord-Nord et Nord- Sud. En effet les touristes de la rive Nord voyagent soit dans le Sud de la France, en Espagne ou en Grèce, soit sur la rive Sud, en Tunisie, Maroc et Égypte principalement. [...]
[...] Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux fractures de développement dans le théâtre qu'est le bassin méditerranéen. Nous nous pencherons donc sur la fracture de richesse, puis sur celle du développement à proprement parler, pour finir sur celle face aux risques naturels. Pour commencer, on peut distinguer les deux rives de l'espace méditerranéen qui représentent cette fracture. La rive Nord cumule les richesses. En effet, elle possède une richesse industrielle importante puisque 80% de la production industrielle de l'espace méditerranéen est faite par l'arc latin. [...]
[...] Dans l'autre sens, les flux Sud-Nord sont surtout des flux de produits bruts, notamment de pétrole (en provenance de la Libye ou de l'Algérie par exemple), de produits agricoles issus de l'agriculture commerciale, et de produits industriels issus de la délocalisation ou de l'externalisation. Ceci reflète une logique de type néo-coloniale, et l'on se rend compte que la rive Sud dépend fortement de la rive Nord. Ensuite, les flux migratoires majeurs sont de type Sud-Nord et reflètent également les inégalités de développement de la rive Sud. [...]
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