Les pays de l'Asie du Sud-Est restent très largement ruraux.
Est rural ce qui n'est pas urbain. La population rurale est dans l'ensemble supérieure à la moitié de la population : 60% au moins pour l'Asie du Sud-Est, avec des écarts considérables entre les Etats : Singapour et Brunei sont urbanisés à 75% au moins ; La Malaisie et les Philippines sont urbaines à plus de 50% ; Pour les autres pays la population rurale atteint les ¾ ou les 4/5, ce qui représente des masses de population.
Les espaces ruraux en Asie du Sud-Est se confondent encore largement avec les campagnes.
Autre originalité : ils présentent de très grandes disparités en terme de densités. Ils recouvrent des réalités, des paysages différents.
Loin peut-être des clichés que l'on peut avoir, le poids démographique des campagnes n'est pas synonyme d'immobilisme, au contraire : en Asie du Sud-Est l'agriculture a relevé toute une série de défis majeurs depuis les années 60, et fur prise pour cela dans une série de mutations :
- celui de la croissance démographique : nourrir une population de plus en plus nombreuse. Un défi qui a été relevé, certains pays sont même exportateurs (la Thaïlande et le Viêtnam sont les 1er et 3ème exportateurs mondiaux de riz).
- le défi de l'ouverture économique.
- Mais l'agriculture est aussi capable de libérer de la main d'oeuvre dans le décollage économique, pour assurer en même temps le développement de l'industrie et des services, et ce grâce à de grandes mutations :
- l'intensification : des transformations techniques qui permettent de produire plus sur la même surface (en t/ha, tonnes par hectare), c'est-à-dire une augmentation des rendements = c'est la Révolution Verte (expression consacrée).
- l'extensification : accroître les surfaces. C'est la logique des fronts pionniers, de la colonisation agricole.
- la diversification des productions vers des produits destinés aux marchés urbains et mondiaux.
Ces mutations, très profondes, se manifestent hétérogènement : elles se sont plus largement diffusées en fonction des réseaux de communication, c'est-à-dire le long des axes routiers, en fonction de la proximité des villes et de l'accès des ports d'exportation ; elles ont été des facteurs de différenciation des espaces ruraux.
Elles sont également facteur de nouveaux enjeux, mais aussi de nouvelles incertitudes :
- d'ordre écologique : le temps est peut-être venu de passer à la « Révolution doublement Verte » : produire plus en préservant des équilibres, la qualité des sols (...)
[...] Ce processus est encore plus avancé en Thaïlande. B la Thaïlande, une transition agricole bien engagée, des campagnes de plus en plus différenciées Article de D. Kermes-Thorès et P. Schar, Les interactions agriculture- industrie en Thaïlande, revue Tiers-Monde Article de F. Molle et T. Stijantr, Le système agraire du delta de la Chao Phraya : transformations et impacts de la crise de 1997, revue Tiers-Monde La Thaïlande vient de connaître trois décennies de fort développement, mais elle reste encore en situation intermédiaire, car l'agriculture fait 10% du PIB mais emploie encore plus de 50% des actifs. [...]
[...] Les opérations auraient concerné 9 millions de migrants, mais pas tous officiels, certains sont spontanés. M. Foucher : l'Etat fait ainsi des colons les gardiens-prisonniers du front pionnier, car ce sont eux qui assurent la présence de l'Etat sur le territoire, mais en même temps ils sont prisonniers de cette opération. Bilan très mitigé car la colonisation a coûté très cher à l'Etat (environ 8.000 $ par famille). Ecologiquement aussi : des centaines de milliers d'hectares de forêt disparaissent, pour un bénéfice économique incertain ou inégal. [...]
[...] - l'extensification : accroître les surfaces. C'est la logique des fronts pionniers, de la colonisation agricole. - la diversification des productions vers des produits destinés aux marchés urbains et mondiaux. Ces mutations, très profondes, se manifestent hétérogènement : elles se sont plus largement diffusées en fonction des réseaux de communication, c'est-à-dire le long des axes routiers, en fonction de la proximité des villes et de l'accès des ports d'exportation ; elles ont été des facteurs de différenciation des espaces ruraux. [...]
[...] Le devenir de l'agriculture et des campagnes est aujourd'hui lié à celui des villes. C les transformations des systèmes de plantation : les progrès des plantations paysannes Les plantations ont été prises dans une évolution d'intensification, mais aussi dans une logique d'extension, essentiellement sur la forêt : elles gagnent en surface et en activité. Les transformations ont surtout touché les petites plantations, car les estates ont déjà de très bons rendements depuis longtemps. Il y a eu 2 types de transformations : 1 ) visant à améliorer les plantations existantes, dans une logique d'intensification : le re-planting (Blanadet), important en Malaisie, en Indonésie et en Thaïlande. [...]
[...] De Koninck insiste sur le rôle de l'agriculture dans le décollage du pays. Il y a une capacité d'évolution permanent de cette agriculture, qui fait qu'à l'heure actuelle la Malaisie se détourne d'un certain nombre de productions comme l'hévéa pour s'orienter vers un nouveau type de productions dans un contexte de concurrence à l'échelle de l'Asie du Sud-Est. Un contexte original Original, car dès l'indépendance c'est le seul pays d'Asie du Sud-Est où la riziculture n'est pas le secteur dominant. [...]
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