Si le processus de mondialisation n'est pas nouveau, le mouvement d'altermondialisation est lui relativement récent : on situe généralement sa « naissance » au moment où s'ouvrait l'assemblée générale de l'OMC à Seattle, en novembre 1999. A cette époque, on parle plutôt d'antimondialisation, soit de l'opposition à la « mondialisation au service des grandes entreprises », à la « mondialisation libérale ». Le mouvement ATTAC (Association pour une Taxation des Transactions financières pour l'Aide aux Citoyens), un des premiers mouvements altermondialistes, créé en 1998, explique le passage de l'antimondialisation à l'altermondialisation par la « phase nouvelle d'un mouvement (...) alors capable de commencer à être porteur d'alternatives. » Autrement dit, le mouvement n'est plus seulement contestataire, il se propose également comme une alternative, la voix d'une autre mondialisation, d'une altermondialisation (du latin « alter », autre). Les altermondialistes appartiennent le plus souvent à des organisations de la société civile, ne relevant donc ni de la sphère marchande, ni de la sphère publique ; ils sont composés d'ONG (Greenpeace, Act Up, LDH, etc.), de mouvements sociaux (Confédération paysanne, syndicats comme FSU, etc.), de groupes contestataires (ATTAC, OXFAM, etc.). Les altermondialistes dénoncent le caractère néolibéral de l'actuel processus de mondialisation ainsi que ses conséquences sociales, économiques, environnementales, culturelles et démocratiques « désastreuses » aussi bien sur les pays industrialisés que sur les pays économiquement émergents et les pays pauvres. Le rejet de la mondialisation en cours part d'un constat simple, celui qu'elle crée et aggrave les inégalités et les injustices : inégalités dans la répartition des richesses, dans l'accès aux biens communs et dans la répartition des pouvoirs et des droits. La politologue altermondialiste Susan George définit la période présente comme « l'âge de l'exclusion » dans le cadre duquel « il n'y a pas de place pour le nombre croissant de personnes qui contribuent peu ou pas du tout à la production ou à la consommation » (...)
[...] Synthèse : donnez une définition de l'altermondialisme. Montrez que le mouvement s'inscrit lui aussi dans une logique de mondialisation. Si le processus de mondialisation n'est pas nouveau, le mouvement d'altermondialisation est lui relativement récent : on situe généralement sa naissance au moment où s'ouvrait l'assemblée générale de l'OMC à Seattle, en novembre 1999. A cette époque, on parle plutôt d'antimondialisation, soit de l'opposition à la mondialisation au service des grandes entreprises à la mondialisation libérale Le mouvement ATTAC (Association pour une Taxation des Transactions financières pour l'Aide aux Citoyens), un des premiers mouvements altermondialistes, créé en 1998, explique le passage de l'antimondialisation à l'altermondialisation par la phase nouvelle d'un mouvement ( ) alors capable de commencer à être porteur d'alternatives. [...]
[...] La politologue altermondialiste Susan George définit la période présente comme l'âge de l'exclusion dans le cadre duquel il n'y a pas de place pour le nombre croissant de personnes qui contribuent peu ou pas du tout à la production ou à la consommation A partir de ce constat, l'altermondialisme, au contraire du (feu antimondialisme, propose une autre mondialisation, une alternative à la mondialisation libérale Cette alternative se caractérise sur le plan financier par la transparence des investissements, l'enrayement de la spéculation et des fonds de pension, etc. La taxe Tobin est un exemple concret d'une solution proposée par les altermondialistes : elle consisterait à taxer les flux monétaires internationaux pour résorber la pauvreté dans le monde (une telle taxation serait de l'ordre de 60 à 200 milliards de dollars par an, selon le mouvement ATTAC). [...]
[...] Le développement des sites altermondialistes sur internet est également un indice probant de cette mondialisation. Et les exemples peuvent se multiplier : Greenpeace est une organisation a but non-lucratif présente dans 40 pays, en Europe, en Amérique du Sud et du Nord, en Asie et dans le Pacifique. Elle compte aujourd'hui près de adhérents répartis à travers le monde Cette logique de mondialisation ne doit donc pas être vue comme paradoxale : on peut la rattacher à l'internationalisme prolétarien du communisme (mis en exergue par le slogan : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! [...]
[...] C'est dire que le plus dur reste à faire. En définitif, même si les altermondialistes ne parviendront peut-être pas à renverser le cours de la mondialisation, la prise en compte d'une partie de leurs critiques pourrait permettre de rendre ce processus socialement plus acceptable. [...]
[...] Les altermondialistes réclament également l'annulation de la dette des pays dépendants, véritable frein à leur développement. Sur le plan politique, ils fustigent les politiques de développement imposées en Afrique depuis un quart de siècle par les grandes institutions des pays du Nord à l'instar des mesures de privatisation exigées par le FMI qui ont entraîné le bradage des entreprises locales L'altermondialisme prône la souveraineté alimentaire, le contrôle et l'utilisation libres des ressources naturelles (eau, hydrocarbures, etc.), dans la logique du slogan d'ATTAC : le monde n'est pas une marchandise ; c'est-à-dire qu'ils luttent contre la privatisation de tous les aspects de la vie et la transformation de toute activité et valeur en une marchandise L'altermondialisme constitue donc une réaction face à certains excès de la mondialisation et à ses conséquences sur les pays pauvres, les biens communs et la répartition des richesses et des pouvoirs. [...]
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