L'Alena est une organisation issue d'accords bilatéraux entre le Canada et les Etats-Unis puis le Mexique, visant à supprimer les barrières douanières, les taxes pour les marchandises et les capitaux. L'objectif était de favoriser la croissance économique de ses membres en agrandissant leur marché, d'y attirer les IDE et de réduire l'écart Nord/Sud afin de freiner l'immigration mexicaine vers les Etats-Unis. Mais le début des années 1990 fut aussi marqué par l'accélération du processus de mondialisation, la montée en puissance des concurrents des Etats-Unis comme l'Union européenne et surtout la zone Asie Pacifique avec la très forte croissance chinoise. L'OMC fixant les règles du commerce mondial dans un sens très libéral, les grandes puissances cherchent aussi à s'en protéger en constituant des blocs économiques avec leurs voisins afin de rendre leur économie plus compétitive. C'est dans ce contexte qu'est née l'Alena. Et c'est la seule organisation de ce type qui associe des partenaires du Nord dont la plus grande puissance économique et politique mondiale à un pays du Sud, le Mexique. C'est pourquoi il n'est pas envisagé de libre-circulation des hommes dans le sens Mexique-Etats-Unis comme c'est le cas de l'espace Schengen dans l'Union européenne, ni une construction économique et surtout politique plus poussée.
Cependant l'Alena a eu des effets positifs sur ses membres et notamment sur le moins développé d'entre eux, le Mexique (...)
[...] L'Alena, un outil d'intégration régionale et ses limites. Réponse argumentée : L'Alena, organisation économique de l'Amérique du Nord née en 1994 est-elle un outil d'intégration régionale c'est-à-dire l'instrument permettant à la fois de réduire les écarts de richesses et de développement entre ses membres ainsi que d'asseoir leur puissance dans le cadre d'une économie mondialisée ? L'Alena est une organisation issue d'accords bilatéraux entre le Canada et les Etats-Unis puis le Mexique, visant à supprimer les barrières douanières, les taxes pour les marchandises et les capitaux. [...]
[...] C'est pourquoi il n'est pas envisagé de libre-circulation des hommes dans le sens Mexique-Etats-Unis comme c'est le cas de l'espace Schengen dans l'Union européenne, ni une construction économique et surtout politique plus poussée. Cependant l'Alena a eu des effets positifs sur ses membres et notamment sur le moins développé d'entre eux, le Mexique. L'ouverture du marché américain a dopé les exportations mexicaines qui ont progressé de 140% dans les cinq premières années de l'Alena et le Mexique est devenu le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis. Il a de ce fait bénéficié de nombreux investissements étrangers, en grande partie américains mais également européens et asiatiques. [...]
[...] Cela a eu pour conséquence d'attirer la population vers ces Etats et sur le littoral ou les salaires sont plus élevés que dans le reste du pays. Cet afflux de population a généré le développement de bidonvilles et n'a pas stoppé les migrations clandestines vers les Etats-Unis malgré la surveillance de la police des frontières américaines. Ainsi pour l'instant non loin de gommer les écarts de développement l'Alena les a plutôt renforcés au Mexique, le développement profitant surtout au nord et au littoral au détriment de l'intérieur et du sud du pays. [...]
[...] Cependant l'intégration de chaque pays à ce système productif régional n'est pas égale et ce sont surtout les firmes américaines qui en ont le plus profité. En effet le Mexique malgré un développement économique global reste un pays du Sud marqué par une forte mortalité infantile (31 pour mille en 2000) même si elle est en baisse (20,5 pour mille en 2006), un IDH à 0,79 bien inférieur à ceux de ses voisins du Nord. Le développement des maquiladoras à la frontière à surtout profité au nord du pays qui a connu une forte croissance urbaine. [...]
[...] Les principaux bénéficiaires de cet accord sont pour le moment les Etats-Unis qui ont plutôt renforcé leur domination sur leur sous-continent. Ils sont les partenaires commerciaux essentiels et incontournables du Canada et du Mexique qui ne réalisent que de leur commerce extérieur entre eux ce qui les place dans une situation de dépendance. Les principaux investisseurs et donneurs d'ordre sont américains et quand les entreprises étrangères s'implantent au Mexique c'est parce qu'elles visent le marché américain. On comprend donc mieux pourquoi les pays comme le Brésil sont hostiles au projet de ZLEA si elle se fait sur le modèle de l'Alena. [...]
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