Alain Bourdin, "La métropole des individus" : fiche de lecture

Résumé du document

L'objet du livre est l'étude du lien entre la civilisation des individus et la métropole. Quelles sont les transformations qu'apporte l'individualisme de la société sur la forme de la métropole et comment réciproquement les configurations spatiales métropolitaines influencent-elles les perceptions, les représentations, ainsi que les comportements des individus ?

Selon l'auteur cette civilisation se crée par la forme qu'elle donne à l'expérience individuelle du monde, et non par des modèles d'organisation politique, sociale ou économique. Ce sont donc les individus qui forment la société métropolitaine à travers leurs actions quotidiennes (...)

Extraits

[...] Cela rejoint l'idée d'un urbanisme de proximité qui offre des possibilités aux individus de se rencontrer à l'échelle du quartier. Chapitre 5 : produire la métropole. L'auteur pense que c'est l'action au quotidien qui produit la ville et introduit la notion de l'événement producteur d'urbanité. Que se soit des rituels ou des événements exceptionnels, éphémère, le fait que ces événements se distinguent du contexte de routine, dynamise les acteurs urbains qui coopèrent et donne de la valeur aux lieux. D'autre part, les médiats véhiculent des images, des models d'ambiances, des stéréotypes sociaux, des jugements, qui peuvent servir de références ou de repoussoirs, qui contribuent à la formation de cadres de représentation et de pratiques chez les citadins. [...]

[...] D'autre part se développe une dualisation territoriale et sociale qui oppose ces espaces d'excellence à des marges, des espaces interstitiels. L'auteur remet en cause la question de la gestion des services urbains. Selon lui elle est organisée de façon à répondre à un besoin collectif et de drainer une importante masse de population. Cependant elle ne prend pas en compte l'individualisation de la société et le changement du type de consommation qui devient plus spécifique et différencié. L'auteur pause la question essentielle de savoir s'il faut développer un service individualisé aux métropolitains ? [...]

[...] Chapitre 6 : La forme de la métropole L'auteur définit des nouvelles formes de centralités en métropoles. La concentration d'activités spécialisées génère une certaine attractivité. Ces centralités se présentent sous la forme de micro-implentations qui peuvent se localiser en périphérie, ou il faut recréer toute une ambiance comme pour les centres commerciaux, ou au centre bien desservie. Les lieux d'échanges sont porteurs de centralité. Les centralités contemporaines paraissent être rythmées par 3 exigences tel que : l'excellence par l'innovation, la capacité d'offrir des services et produits performants qui ne s'adressent pas nécessairement à un environnement immédiat, les flux et les connections. [...]

[...] Alain Bourdin parle d'une logique des flux commandant les caractéristiques de la centralité, et non plus l'inverse. On peut se demander si la qualité de l'offre d'un lieu n'est pas autant organisatrice de centralité dans un contexte de mobilité généralisé, libre, ou la demande diversifiée introduit une forte concurrence entre ces lieux. A moins que se ne soit qu'une illusion de liberté de consommation, et que l'individu consommateur en métropole soit parfaitement prévisible et orienté dans ces déplacements. La stratégie du développement local consiste t-elle à conditionner les actions des individus pour qu'ils soient sociables, et de bon consommateurs ? [...]

[...] La médiatisation de l'insécurité contribue à donner une image de la ville dangereuse. Selon Alain Bourdin, les configurations spatiales influencent les comportements. L'urbanisme sécuritaire tente de faire jouer le lien social pour estomper cette peur de l'autre qui vient avant tout d'une ignorance. La participation des propriétaires, et des locataires à des activités communes entraîne une interaction sociale, puis un sentiment d'appartenance et de sécurité. Il faut donner l'opportunité aux gens de se rencontrer et d'agir ensemble en aménageant de l'espace social, dans les quartiers sensibles, autant que dans les lotissements isolés. [...]