Nous nous demanderons dans une première partie pourquoi cette pluralité linguistique et comment ces aires se sont constituées. Puis dans une seconde partie, nous nous interrogerons sur le maintien de ces aires linguistiques à une période où l'Inde recherchait l'unité. Enfin, nous analyserons les conséquences d'une telle diversité à l'intérieur de l'Union indienne
[...] L'utilisation d'une langue de cour ou d'échanges à grande distance (le persan ou l'ourdou dans l'Empire mongole par exemple ; puis l'anglais à partir du XIX siècle) transcendait la diversité linguistique sans chercher à la résorber. Comment ces aires linguistiques ont-elles pu se maintenir dans un Etat qui, après l'indépendance, recherchait une unité ? Nous verrons que, si elles ont pu se maintenir c'est parce qu'elles ont été les facteurs de la formation de l'Inde actuelle par le réveil de mouvements régionalistes. [...]
[...] L'Inde comprend désormais 14 Etats linguistiques et 6 territoires administrés directement par Delhi. Hyderabad disparaît, partagé entre 4 nouveaux Etats. D'autres créations interviendront ultérieurement pour apaiser de nouveaux mouvements particularistes : le Gujarat, détaché en 1960 de l'Etat de Bombay, lequel prenant le nom de Maharashtra le Nagaland, concédé en 1962 aux tribus nagas qui menaient depuis 1950 une guérilla autonomiste d'ailleurs imparfaitement maîtrisée aujourd'hui encore le Haryana, Etat sikh définitivement séparé du Pandjab en 1970 En territoires tribaux englobés dans l'Etat d'Assam ont été constitués en unités distinctes parmi lesquelles l'Etat du Meghalaya. [...]
[...] Les trois autres langues sont postérieures de quelques siècles. Toutes ces langues présentent un fond culturel très riche même s'il est inégal et privilégie le télugu et le tamoul Les langues indo-aryennes Ce sont des langues sanskrites qui se sont développées dans les premiers siècles au nord de l'Inde et dont on ne mentionnera que les plus connues : le hindi (en Uttar Pradesh), le rajasthani, le gujarati, le marathi, le punjabi, le bihari, le bengali, l'assamais et l'oriya. Le nom même de ces langues nous permettent de les localiser puisqu'elles reprennent le nom de leur région. [...]
[...] Divisions et désaccords régionaux Les particularismes régionaux et linguistiques mobilisent aussi massivement et souvent jusqu'à la violence l'opinion populaire. Toutes sortes de mouvements régionalistes parmi les minorités ethniques et culturelles que le découpage linguistique des Etats a laissé subsister en 1956 apparaissent. Le plus important de ces mouvements régionalistes est le Dravida Munnetra Kazhagam (DMK). Le DMK est l'héritier du mouvement dravidien, né parmi les Tamouls de l'Inde du sud, à l'époque de la Première Guerre mondiale, pour combattre la prééminence des Brahmanes et l'impérialisme du nord. [...]
[...] L'Inde forgea donc sa propre langue intermédiaire : l'ourdou, c'est-à-dire la langue du camp, idiome à base d'hindi qui emprunte de nombreux vocables au persan et à l'arabe et qui s'écrit en alphabet arabe. Employé d'abord dans l'administration, il est devenu une langue littéraire, aujourd'hui langue officielle du Pakistan et langue de culture des musulmans de l'Inde. C'est d'ailleurs pourquoi il apparaît comme langue majeure en Inde. A un autre niveau, celui du bazar, s'est développé un parler populaire très voisin : l'hindousthani. [...]
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