L'aire de puissance d'Asie orientale

Résumé du document

Le « miracle » japonais, c'est-à-dire la réussite du petit archipel, devenu la seconde puissance économique de la planète, et « l'éveil » de la Chine, qui connaît une forte croissance depuis le début des années 1990, ont suscité à la fois admiration et inquiétude dans le monde, notamment aux États-Unis et en Europe. Des années 1960 à aujourd'hui émerge, puis s'affirme une aire de puissance économique qui va du Japon à Singapour, en passant par la Corée du Sud, la Chine côtière et Taïwan.

Ses contours sont assez flous et en évolution permanente, en raison d'une croissance accélérée, qui laisse supposer que d'autres Etats en feront prochainement partie, comme la Thaïlande, la Malaisie et l'Indonésie. Dans quelle mesure faut-il redouter l'aire de puissance d'Asie orientale ?

Extraits

[...] La natalité est progressivement maîtrisée ; l'ouverture sur le monde et l'initiative individuelle sont encouragées et la Chine devient rapidement une économie de marché. Des joint-ventures sont créées, entreprises mixtes associant une entreprise locale et une entreprise étrangère (ex : l'association TCL Thomson pour la production de téléviseurs). Les ZES (Zones économiques spéciales) se multiplient sur les côtes (Hainan), offrant aux investisseurs étrangers de nombreux avantages, notamment l'énorme potentiel du marché chinois et le coût très faible de la main-d'œuvre. Des bourses sont ouvertes à Shenzhen et Shanghai. Cette politique est maintenue par les dirigeants successifs : Jiang Zemin et Hu Jintao. [...]

[...] Des chantiers titanesques permettent d'équiper le pays (autoroutes, barrage des Trois gorges sur le Yangze). Le commerce extérieur progresse rapidement et la Chine, entrée à l'OMC en 2001, s'impose comme un partenaire incontournable. Elle est la première destination mondiale pour les IDE (investissements directs à l'étranger). Elle fait partie des puissances nucléaires et commence à concurrencer l'industrie spatiale des Occidentaux avec la fusée Longue marche : En 2003, elle a envoyé un homme dans l'espace. La lente hausse du pouvoir d'achat et l'émergence d'une classe moyenne font apparaître une société de consommation. [...]

[...] Il adopte une économie extravertie et dote les ports de zones franches pour attirer les investissements étrangers. Il lance la stratégie de la substitution aux importations, c'est-à-dire le remplacement progressif des importations par des productions nationales, en commençant par les industries employant beaucoup de main d'œuvre mais nécessitant peu de technologie et de capitaux (textiles), avant de s'orienter vers les industries de haute technologie (informatique, aéronautique, biotechnologies). On peut résumer ainsi cette stratégie : importations ( production nationale ( exportations ( délocalisations. [...]

[...] Dans quelle mesure faut-il donc redouter l'aire de puissance d'Asie orientale ? S'interroger, c'est étudier les caractères propres d'une aire de puissance récente et dynamique, multipolaire, et confrontée aux défis du XXI* siècle. Une aire de puissance récente et dynamique Une aire en éxtension mais sans véritable unité Des années 1960 à aujourd'hui émerge, puis s'affirme une aire de puissance économique qui va du Japon à Singapour, en passant par la Corée du Sud, la Chine côtière et Taïwan. Ses contours sont assez flous et en évolution permanente, en raison d'une croissance accélérée, qui laisse supposer que d'autres Etats en feront prochainement partie, comme la Thaïlande , la Malaisie et l'Indonésie. [...]

[...] La tension est également permanente à la frontière la plus hermétique de la planète, celle qui sépare les deux Corée, qui n'ont toujours pas signé de traité de paix depuis l'armistice de 1953. Enfin, les mauvais souvenirs de l'occupation japonaise en Corée, en Chine et à Taïwan, empoisonnent régulièrement les relations entre ces Etats chaque fois que le passé est évoqué. Le maintien de l'équilibre régional n'est pas facile à assurer Conclusion L'Asie orientale constitue une aire de puissance originale, formée d'Etats aux héritages politiques, économiques et culturels très différents. En dépit de son rôle économique considérable, l'Asie orientale pèse peu dans la stratégie mondiale. [...]