« Agriculture urbaine » : une expression qui semble assez paradoxale au premier abord… Pourtant, l'association de ces deux termes a priori antinomiques désigne une pratique bien réelle et qui prend sa source au coeur d'anciennes civilisations. Des fouilles archéologiques ont ainsi révélé de vastes systèmes agricoles (réseaux d'irrigation, systèmes de rotation des cultures, potagers et vergers) au sein d'importantes zones urbaines, qu'ils s'agissent de cités-grecques du IVème siècle avant J.C., de villes fortifiées de l'Europe médiévale ou de métropoles aztèques datant de plus de quatre mille ans. Désignant ainsi une pratique ancestrale, l'expression est cependant récente. On accorde à Pierre Vennetier, par son enquête sur l'agriculture urbaine au Congo à la fin des années 1950, le mérite d'avoir ouvert ce domaine d'étude et la création de l'expression en question. Ce chercheur utilise en effet le terme de « vie agricole urbaine » en 1961 (Vennetier, Pierre "La vie agricole urbaine à Pointe-Noire (Congo)" Cahiers d'outre-mer, vol. 14, no. 53. pp.60-84. ). Ce n'est en réalité que depuis les années 1970 que le terme d'agriculture urbaine est clairement utilisé. Aujourd'hui, il désigne «la production végétale (agriculture vivrière ou non et arboriculture) et animale (bétail, volaille, poisson, etc.) dans les zones urbaines bâties (production intra-urbaine) et aux alentours (production périurbaine)» (Egziabher, 1995).
Les premières caractéristiques de l'agriculture urbaine à relever sont sans doute le fait qu'il s'agit d'une pratique universelle d'une part, relativement marginale d'autre part. Aucun doute n'est possible sur son caractère universel : malgré les différences qu'elle possède quant à son rôle, son importance ou sa forme selon les endroits, l'agriculture urbaine est présente dans chaque région du monde. Cependant, avec certes là aussi de fortes différences selon les pays, elle n'en est pas moins globalement marginale. Malgré l'essor qu'elle connaît depuis une trentaine d'années, et sa prise en compte croissante tant par des programmes internationaux, des travaux de recherche, des politiques publiques ou encore des associations visant à la promouvoir, ce type d'agriculture reste dans le domaine de l'informel et doit faire face à nombre de préjugés et de contraintes.
De plus, il est à noter un point central, qui par ailleurs sera le fil conducteur de ce dossier : des différences fondamentales existent au sein de l'agriculture urbaine selon qu'elle est pratiquée dans le « Nord » ou dans le « Sud » . Ces différences font référence aux formes-mêmes que prend cette agriculture, mais avant tout au rôle de celle-ci. Tandis qu'au « Nord », à l'époque contemporaine, elle connaît un essor surtout en tant que pratique récréative pour répondre à un besoin grandissant de Nature de la part des citadins, en lien avec la place croissante des préoccupations environnementales dans nos sociétés occidentales ; au « Sud », elle relève souvent avant tout de la simple survie.
[...] Il serait particulièrement intéressant que les pays du Sud développent de tels axes de recherche, ce qui leur conférerait là aussi une indépendance vis-à-vis du Nord. Bien gérée, l'agriculture urbaine peut donc constituer un outil de développement dans les pays du Sud car elle améliore les piliers de la société que sont l'environnement, le social et l'économie tout en répondant à leurs besoins urgents (alimentation) afin de permettre par la suite un réel développement (éducation, emploi, santé Un tel schéma est aujourd'hui visible à petite échelle : les ménages peuvent dans certains cas améliorer leur niveau de vie grâce à la pratique l'agriculture urbaine (accès aux soins, à l'éducation Si l'agriculture urbaine était largement développée, ses effets le seraient peut-être également. [...]
[...] Ce type d'agriculture urbaine est généralement mieux reconnu par les autorités et organismes banquiers ce qui facilite leur développement. Malheureusement, il consiste plus en une forme d'agrobusiness et ne bénéficie pas autant à la population que les petites exploitations. De plus, contrairement à ce que l'on peut penser et qui constitue fréquemment des hypothèses préalables aux recherches sur l'agriculture urbaine, cette pratique n'est pas une activité temporaire pratiquée seulement par les ruraux ayant récemment rejoint la ville. Comme l'explique Camillus J. [...]
[...] L'agriculture urbaine n'étant souvent pas reconnue par les municipalités, ses utilisations du sol et de l'eau sont sources de conflits administratifs. Ceux-ci empêchent notamment de régler les problèmes de concurrence pour l'accès à ces ressources entre les différentes activités urbaines. Les problèmes d'accès au sol renforcent la précarité de l'agriculture urbaine ce qui freine son développement. Concernant la consommation d'eau, l'incompétence actuelle des villes à intégrer l'agriculture urbaine à leur organisation engendre un gaspillage considérable. En effet, comme nous l'avons vu dans le paragraphe concernant les intérêts écologiques, l'agriculture urbaine peut efficacement réutiliser des eaux usées. [...]
[...] L'agriculture urbaine en Afrique de l'Est. CRDI p.). L'agriculture n'est généralement pas prévue dans les codes d'urbanisme des pays du Sud, elle s'en trouve alors interdite et donc parfois réprimée. De plus, de nombreuses difficultés sont issues du statut juridique généralement ambigu des parcelles cultivées, notamment en Afrique où le droit foncier urbain est souvent peu clair et obsolète. Les accords sont plus ou moins tacites entre les autorités et les agriculteurs quant à leur droit de cultiver sur des terrains publics. [...]
[...] Les premières caractéristiques de l'agriculture urbaine à relever sont sans doute le fait qu'il s'agit d'une pratique universelle d'une part, relativement marginale d'autre part. Aucun doute n'est possible sur son caractère universel : malgré les différences qu'elle possède quant à son rôle, son importance ou sa forme selon les endroits, l'agriculture urbaine est présente dans chaque région du monde. Cependant, avec certes là aussi de fortes différences selon les pays, elle n'en est pas moins globalement marginale. Malgré l'essor qu'elle connaît depuis une trentaine d'années, et sa prise en compte croissante tant par des programmes internationaux, des travaux de recherche, des politiques publiques ou encore des associations visant à la promouvoir, ce type d'agriculture reste dans le domaine de l'informel et doit faire face à nombre de préjugés et de contraintes. [...]
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