L'Afrique : dynamique de développement et intégration à la mondialisation

Thèmes abordés

Afrique, dynamique de développement, intégration à la mondialisation, aides chinoises à l'Afrique, transition démographique Afrique, pauvreté Afrique, printemps arabes, guerres civiles, piraterie, instabilité régionale, BRIC, délocalisation

Résumé du document

Lors du sixième sommet Chine-Afrique de 2015, à Johannesburg, le président chinois a annoncé un prêt d'aide de 60 milliards de dollars aux États africains, ainsi que la construction sur le continent de nouvelles infrastructures et l'installation d'une base logistique navale chinoise à Djibouti. Ces mesures résument les difficultés auxquelles est confrontée l'Afrique, continent s'étendant sur près de 30 millions de km² et peuplé par plus d'un milliard d'habitants qui se répartissent dans 54 pays. Longtemps considérée comme un continent marginal et sous-développé, l'Afrique tente depuis plusieurs années d'accroître le niveau de vie et le bien-être de sa population, en s'intégrant dans les flux mondiaux de plus en plus importants grâce à la mondialisation. Dans quelle mesure l'Afrique se trouve-t-elle dans une dynamique de développement et d'intégration à la mondialisation ?

Extraits

[...] Les États d'Afrique du Nord ainsi que l'Afrique du Sud apparaissent comme les principaux bénéficiaires de la mondialisation. L'Afrique du Sud est un BRICS et commence à ce titre à acquérir une influence mondiale, ce que montre son accueil de la Coupe du Monde de Football en 2010. Les pays du Maghreb bénéficient quant à eux du tourisme, néanmoins affaibli par le récent accroissement de l'instabilité régionale. Le Maroc et la Tunisie sont des lieux privilégiés pour la délocalisation, notamment des entreprises européennes (call-centers du Maroc, industrie du textile en Tunisie). [...]

[...] Dans quelle mesure l'Afrique se trouve-t-elle dans une dynamique de développement et d'intégration à la mondialisation ? I. L'Afrique est confrontée à un certain nombre de défis de développement. Le continent doit en effet faire face à un problème démographique. La transition démographique est à peine amorcée en Afrique subsaharienne, où l'âge médian est de 17 ans et où de la population a moins de 15 ans. D'ici à 2050, la population africaine devrait doubler, dépassant les deux milliards d'habitants. [...]

[...] Les IDE ont ainsi doublé depuis les années 1990 et proviennent surtout de pays émergents tels le Brésil, la Chine et l'Inde, qui pratiquent le « land grabbing » (achat et exploitation des terres cultivables). La position avantageuse de l'Afrique sur la carte maritime des échanges amène de plus la Chine à investir dans des infrastructures portuaires. L'Afrique est en outre intégrée de façon illicite et illégale dans la mondialisation. Le Sahara constitue ainsi un carrefour de trafics en tout genre grâce à l'instabilité régionale. L'Afrique subit de plus une émigration massive, due aux mauvaises conditions de vie, vers l'Europe. Ces flux d'immigrés participent de la mondialisation. [...]

[...] De nombreux pays d'Afrique ne bénéficient cependant que peu de la mondialisation. Certains, comme le Tchad, sont enclavés et, comme les infrastructures sont quasiment inexistantes, ils ne peuvent que peu exporter. Les tentatives d'intégration régionales se sont pour leur part soldées par des échecs relatifs (CEDEAO), toujours du fait du manque d'infrastructures, à nuancer si l'on pense à l'essor de la téléphonie mobile. Enfin, les pays exportateurs de ressources développent une économie de rente : parce qu'ils n'investissent pas dans d'autres secteurs économiques, leur économie est fragile, car soumise aux fluctuations des cours mondiaux. [...]

[...] Le continent africain doit enfin faire face à une grande instabilité politique. Les guerres ont été nombreuses (guerre des Sables en 1963 par exemple) et des tensions subsistent encore, notamment dans le Sahara (Maroc et Sahara occidental). Les États sont en outre confrontés à des guerres civiles, comme lors du printemps arabe de 2011, ou comme en Somalie, où la faillite de l'État permet une prolifération de la piraterie. Cette instabilité a favorisé l'émergence du terrorisme tant en Somalie qu'au Nigéria, avec Boko Haram, ou au Maghreb, avec AQMI. [...]